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Enquête

Derrière la dinde de Noël, quelle (triste) réalité ?!

Entassées dans des caisses trop petites, les dindes suffoquent avant d'arriver à l'abattoir. Pour celles qui survivent, le calvaire va continuer... ©L214

Suffocation lors du transport, souffrances sur la chaîne d'abattage... Une enquête de L214 révèle le calvaire que subiraient les dindes vendues sous la marque Le Gaulois avant de finir sur nos tables. Constatant de multiples entorses à la réglementation, les lanceurs d'alerte demandent la suspension immédiate de l'agrément de cet abattoir. Pour la Fondation 30 Millions d'Amis, le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie ne témoignant d'aucune volonté politique pour mettre fin à l'élevage intensif, c'est aux consommacteurs de faire entendre leur voix !

Lors du repas de Noël, impossible désormais de dire : « On ne savait pas ! » Tournées en octobre 2020 par un employé de l'abattoir de Blancafort (Cher) en caméra dissimulée, les images rendues publiques par l'association L214 sont saisissantes. On y voit des volailles transportées dans des cages trop petites, haletant sous l'effet de la chaleur. A l'arrivée au niveau de l'abattoir, on aperçoit des poubelles remplies de cadavres d'animaux n'ayant pas supporté le trajet étouffant. Plus loin, suspendues à des crochets, les dindes se débattent en vain, forcées de relever la tête pour ne pas racler le plancher métallique. Selon les lanceurs d'alerte, les volatiles restent accrochés en toute conscience pendant plus de 2 minutes, excédant la durée maximale imposée par la loi afin d'éviter le stress. Chaque semaine, quelque 75.000 dindes seraient abattues dans cet abattoir du groupe LDC (marque Le Gaulois).

Attention, images susceptibles de heurter la sensibilité. ©L214

Avant l'étourdissement par immersion dans un bac d'eau électrifiée, la chaîne d'abattage sur laquelle les dindes sont suspendues monte à plusieurs mètres du sol, ce qui rend toute intervention des ouvriers impossible en cas de problème constaté sur un animal lorsque la chaîne s'arrête. L'association dénonce ainsi de multiples violations de la réglementation, en particulier le règlement (CE) n°1/2005 du Conseil du 22 décembre 2004 relatif à la protection des animaux pendant le transport(1) ainsi que le règlement (CE) n°1099/2009 du Conseil du 24 septembre 2009 sur la protection des animaux au moment de leur mise à mort(2). C'est pourquoi L214 a déposé plainte contre le transporteur Avilog et l'abattoir de Blancafort, réclamant la suspension immédiate de l'agrément de l'établissement berrichon.

Des volailles entassées en bâtiments fermés

 

La réglementation qui encadre le transport et la mise à mort des animaux est dérisoire, et elle n'est même pas respectée.
Sébastien Arsac, L214

Sur les 48 millions de dindes abattues en France en 2019, 97 % d'entre elles provenaient d'élevages intensifs, c'est-à-dire de bâtiments fermés sans accès à l'extérieur. « C'est la souffrance de leur premier à leur dernier jour, souligne le rappeur et acteur Gringe, qui commente la vidéo. (...) Qu'on mange de la viande ou non, cette cause (...) dépasse nos habitudes alimentaires. » « Les dindes qui finissent en barquette, vendues sous la marque Le Gaulois dans les rayons de supermarchés, n'ont jamais connu un brin d'herbe, s'indigne pour sa part Sébastien Arsac, cofondateur de L214. La réglementation qui encadre l'élevage, le transport et la mise à mort des animaux est dérisoire, et elle n'est même pas respectée. Si l'abattoir de Blancafort continue de fonctionner en l'état, alors il faudra se rendre à l'évidence : la réglementation ne sert à rien. »

Les lanceurs d'alerte pointent également les terribles conditions d'élevage de ces dindes. La vidéo montre un élevage fournissant l'abattoir de Blancafort : les volailles y sont entassées dans un bâtiment fermé, sans accès à l'extérieur, piétinant un sol imbibé de fientes. Cette exploitation située dans le Loiret produit 140.000 dindes par an, révèle l'association, avec une densité moyenne au démarrage de 7,7 dindes/m2... pour un taux de mortalité de 7 % ! Pourquoi tolérer autant de pertes avant même l'arrivée à l'abattoir ? « Ce qui intéresse les filières, c'est de vendre l'alimentation animale [graines, NDLR] aux éleveurs, répond Sébastien Arsac, joint par 30millionsdamis.fr. La mortalité importe peu ! Les éleveurs, eux, sont pris en tenaille entre les objectifs de l'industrie agroalimentaire. »

Des implications pour l'ensemble des volailles en France ?

Au-delà de la mise en cause de l'abattoir en lui-même, ces révélations pourraient avoir des implications à l'échelle nationale, en particulier sur le transport des volailles vers les lieux de mise à mort. « Le groupe LDC (marques Le Gaulois & Maître Coq) sous-traite le transport des animaux vers les abattoirs à Avilog, filiale du groupe Mousset. Or, c'est justement la société à laquelle font appel d'autres grands groupes tels que DUC pour le poulet, ou encore Delpeyrat pour le foie gras, précise Sébastien Arsac à 30milliondamis.fr. Si ce transporteur est contraint de mettre en conformité les cages qu'il utilise – et rien ne justifierait qu'il n'ait pas à le faire – cela voudra dire qu'une grande partie des volailles élevées en France pourrait bénéficier de meilleures conditions de transport à l'avenir. »

« Même si certains établissements visés se remettent – au cas par cas – en ''conformité'', jusqu'à quand nos dirigeants vont-ils tolérer ce traitement ignoble que l'on fait subir à tant d'animaux ? » interrogeait Reha Hutin au moment de la diffusion d'une enquête consacrée au traitement abject des cochons dans un élevage de la marque Herta. La Présidente de la Fondation 30 Millions d'Amis en appelle sans relâche au ministre de l'Agriculture Julien Denormandie ainsi qu'au Président de la République Emmanuel Macron à sortir de l'élevage intensif, un modèle auquel s'opposent plus de 8 Français sur 10 (baromètre Fondation 30 Millions d'Amis /Ifop - 2020). La Fondation 30 Millions d'Amis continue également de soutenir le Référendum d'Initiative Partagée (RIP) pour les animaux proposant 6 mesures pour mettre fin aux pires pratiques engendrant de la souffrance animale.

Note - La préfecture du Cher a "engagé une notification de suspension d'agrément" de l'abattoir de Blancafort (Cher) pour des manquements concernant la protection animale, a-t-elle annoncé mercredi soir. Elle a laissé à l'exploitant "48 heures pour mettre en place des mesures correctrices". "Le rapport d'inspection, en date du 16 décembre, constate plusieurs non-conformités majeures montrant que l'abattoir est en perte de maîtrise sur le plan de la protection animale", a justifié la préfecture du Cher, sans donner de précisions. (AFP, 16 déc 2020)

(1) Annexe I, Chapitre II, 1.2 : « Un espace suffisant est prévu à l'intérieur du compartiment destiné aux animaux et à chacun des niveaux de ce compartiment afin de garantir une ventilation adéquate au-dessus de la tête des animaux lorsqu'ils sont debout dans leur position naturelle, sans qu'en aucun cas leurs mouvements naturels puissent être entravés. »

(2) Annexe II, 5.1 : « Les lignes d'accrochage sont conçues et installées de manière que les oiseaux suspendus ne rencontrent aucun obstacle et que les causes de dérangement pour les animaux soient réduites au minimum. » ; Annexe II, 5.2 : « Les lignes d'accrochage sont conçues de manière à ce que les oiseaux ne restent pas suspendus conscients plus d'une minute. Toutefois, les canards, les oies et les dindes ne restent pas suspendus conscients plus de deux minutes. » ; Annexe II, 5.3 : « La ligne d'accrochage est facilement accessible sur toute sa longueur jusqu'au point d'entrée dans l'échaudoir, au cas où il serait nécessaire de retirer les animaux de la chaîne d'abattage. »

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  1. frimousse 17/12/2020 à 15:45:24

    Je me demande si un jour on sortira de ce cauchemar ! Quand je pense qu'après un contrôle chez "Herta" toute est soi-disant conforme, alors que les vidéos sont accablantes, il en sera de même pour les dindes chez "le gaulois" ! C'est hallucinant ! A croire que les dessous de tables et pots de vin fonctionnent très bien ! ! C'est à vomir !