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Culture

Cuba : des chiens et chats géants pour demander une loi sur les animaux errants

Le photographe cubain souhaite "rendre visible les invisibles" et agit en faveur des animaux errants. /©Gabriel Guerra Bianchini

L’artiste cubain Gabriel Guerra Bianchini sort une série de photographies dans laquelle il pratique le gigantisme des animaux errants. Le but ? Avec ce projet intitulé « Cette fois-ci ils vont nous voir », le photographe espère initier une loi sur la protection animale sur l'île. Il s’est confié sur son objectif à 30millionsdamis.fr.

Des chiens et des chats géants près des monuments de La Havane. C’est l’idée originale de Gabriel Guerra Bianchini (34 ans), un photographe cubain particulièrement attaché à la cause animale. Dans sa série « Tal vez ahora pueden vernos » (Cette fois-ci ils vont nous voir), l’artiste cherche à sensibiliser le public à la condition de milliers d’animaux errants sur l’île. Il exhorte le gouvernement de Miguel Diaz Canel à enfin plancher sur une loi de protection animale.

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Cliquez sur les photos pour les agrandir. / ©Gabriel Bianchini

Un amoureux des animaux

« Cela fait longtemps qu’on lutte pour une loi de protection animale à Cuba, précise l’artiste. En les rendant géants, le but est de montrer qu’ils existent. Je pense que le message est clair à partir du moment où vous voyez la photo. Donner le poids qu’ils méritent à ces petits êtres invisibles qui errent dans nos rues… » Le natif de La Havane aime les animaux depuis qu’il est tout petit. « Ma mère a toujours été un exemple, sourit-il. On a accueilli 5 chats et 2 chiens venant de la rue. Ma chienne Mila est un trésor : un jour, alors qu’elle vivait dans la rue, elle s’est approchée de ma mère, elle l’a séduite... et là voilà ! C’est une bénédiction au quotidien. »

« Une loi est nécessaire pour les protéger »

Par son art de la photographie, le cubain espère parvenir à contribuer à un changement significatif en faveur de ces laissés-pour-compte. « L’art a cette capacité de rendre réel l’imaginaire et, effectivement, c'est l’effet recherché, justifie Gabriel Guerra Bianchini. A Cuba, les abandons sont nombreux, comme les maltraitances et les sacrifices. De l’homme ivre qui a pendu son animal pour faire rire des amis au garçon qui a attaché son chien sur les rochers sans qu'il puisse jamais atteindre le rivage… Sans parler des combats de chiens… C’est pourquoi une loi est nécessaire pour les protéger.»

Le gouvernement semble montrer de l’intérêt à cette démarche

Le succès de sa série est au rendez-vous et le photographe s’en émeut. « Cela m’a surpris de voir que beaucoup de gens s’intéressaient à mon travail, évoque-t-il. Je suis témoin de l’effet que procure une image aussi impossible que celle d’un chien errant plus grand que le Capitole de La Havane. Cet imaginaire est une réalité qui émeut notre pays et qui sert la cause. » Par la suite, Gabriel Guerra Bianchini va poursuivre l’extension de cette série en espérant avoir davantage d’exposition. Et pour cause, l'artiste a sollicité un permis pour réaliser une "gigantographie" sur un bâtiment public pour sensibiliser le public. Cela tombe bien, « le gouvernement semble montrer de l’intérêt » au projet. 

La Fondation 30 Millions d'Amis met régulièrement en avant des artistes se consacrant aux combats en faveur du bien-être animal comme c'est le cas des photographies contre l'abandon de Pamela Chemla ou des projections sur les monuments de Julien Nonnon en faveur des animaux en danger d'extinction.