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Enquête

Faisans élevés pour la chasse : de l'enfer des fermes-usines au coup de fusil !

Dans de véritables fermes-usines, les faisans élevés pour la chasse sont entassés par milliers dans des bâtiments obscurs. ©L214 Éthique & Animaux

Élevés en enfer pour servir... de « chair à fusil » ! Avec le naturaliste Pierre Rigaux, L214 dévoile les images d'un élevage de faisans et de perdrix destinés à la chasse, où les oiseaux s'entassent par milliers en bâtiments avant d'être lâchés dans la nature comme cibles vivantes. La Fondation 30 Millions d'Amis dénonce l'argumentaire fallacieux des chasseurs qui prétendent – encore – n'être là que pour « réguler » les animaux sauvages.

Leur bref instant de liberté s'achèvera sous les balles des fusils. Lâchés dans la nature peu de temps avant l'arrivée des chasseurs, les faisans d'élevage proviennent de vastes hangars industriels, où ils s'entassent par milliers dans l’obscurité. Les « reproducteurs » qui leur donnent naissance restent, eux, piégés dans des cages. C'est le supplice dénoncé par l'association L214 et le naturaliste Pierre Rigaux, à travers une enquête consacrée à un élevage industriel d'animaux destinés à la chasse, situé à Missé (79). Les images des lanceurs d'alerte sont accablantes : entassés par milliers, des oiseaux se heurtent violemment contre les grillages en cherchant à fuir ; d'autres agonisent, le cou coincé sous une cloison métallique...

Tandis que leurs géniteurs passent leur vie dans des cages, les jeunes faisans s'entassent dans l'obscurité avant d'être libérés pour la chasse. ©L214

Dans les vidéos des lanceurs d'alerte, on découvre que pour éviter qu'ils ne se blessent entre eux sous l'effet de la promiscuité et du stress, les faisans sont équipés d'anneaux et de "couvres-becs", dont la pose peut nécessiter de percer la cloison nasale des oiseaux. « Dans ces élevages, les poussins grandissent sans leurs parents et sans rien apprendre de la vie dans la nature, explique Pierre Rigaux, auteur de « Pas de fusils dans la nature – les réponses aux chasseurs » (éd. HumenScience, 2019). Une fois lâchés, ils se retrouvent totalement démunis, inadaptés, ne savent pas comment se nourrir ni éviter les prédateurs, et beaucoup d'entre eux errent au bord des routes tels des poules égarées... » Ainsi, 80 % des faisans mourraient dans les 48 h qui suivent leur lâcher : 50 % seraient abattus par les chasseurs ; et 30 % succomberaient entre les griffes de prédateurs.

Non, les chasseurs ne font pas que « réguler » comme ils le prétendent !

L'élevage ciblé par les défenseurs des animaux appartient au groupe français Gibovendée, détenteur de 300 000 faisans et perdrix reproducteurs donnant naissance à 20 millions d'œufs « à couver » ainsi qu'à un million d'oiseaux « prêts à être lâchés » chaque année. Si les chasseurs de l'hexagone s'en réservent une large part, le marché britannique compte également parmi les débouchés majeurs de l'entreprise. « Les exportations vers le Royaume-Uni représentaient à elles seules un tiers de son chiffre d'affaires en 2016 », relève L214. Si plusieurs compagnies maritimes refusent de transporter les oiseaux destinés à la chasse, ce ne serait pas le cas d'Eurotunnel, qui continuerait à les acheminer outre-Manche. Une pétition sera donc adressée au transporteur afin de « barrer la route à ces pratiques cruelles ».

A l'instar d'une précédente vidéo, déjà consacrée à des élevages d'animaux destinés à la chasse (Aspas, 2018), ces nouvelles révélations viennent – à nouveau – battre en brèche l'argumentaire des chasseurs, qui se targuent de réguler les populations d'animaux sauvages et d'éviter leur prolifération excessive dans la nature. Or, 14 millions de faisans et 5 millions de perdrix sont élevés chaque année en France pour être relâchés devant les fusils (Syndicat National des Producteurs de Gibiers de Chasse). Au total, plus de 9 faisans sur 10 tués à la chasse proviendraient d'élevages, estime L214.

Entendre l'évolution de la société et légiférer

Alors que les accidents de chasse font chaque année de nombreuses victimes tant parmi les humains que parmi les animaux de compagnie, plus de 8 Français sur 10 souhaitent – à minima – que le dimanche devienne un jour non chassé (baromètre Fondation 30 Millions d'Amis /Ifop - 2020). La popularité – y compris en milieu rural – du Référendum pour les Animaux, proposant notamment d'interdire les pratiques de chasse les plus cruelles ainsi que l'élevage en cage, le montre : une large majorité de nos concitoyens privilégie désormais un rapport apaisé avec la nature et avec les animaux. Reste aux représentants de l'État d'entendre cette évolution profonde de la société, et de légiférer en conséquence !