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Débat

Quand les chasseurs ‘’régulent’’ des animaux… d’élevages !

Des dizaines de milliers de sangliers élevés pour le simple "plaisir" de chasseurs... / ©Pixabay

Le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, a fermement défendu la régulation des sangliers par les chasseurs en France (28/08/2019). Toutefois, la présence sur le territoire de nombreux élevages de petit et gros gibier remet en cause cette « prolifération » agitée comme un chiffon rouge… Un paradoxe dénoncé par la Fondation 30 Millions d’Amis.

« Il faut tuer des sangliers et pour tuer des sangliers il faut des chasseurs ». Sur le plateau de Cnews (28/08/19), Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture, a pris le parti de la chasse (c’est devenu une habitude pour ce gouvernement !) brandissant la menace de dégâts provoqués par l’animal si les chasseurs n’intervenaient pas : « Si nous continuons comme cela, il y aura beaucoup de cultures qui vont être ravagées par des hordes de sangliers. Il y a beaucoup trop de sangliers qui dévastent nos cultures… »

Une véritable hypocrisie

 

Le public doit savoir qu’une partie du petit et gros gibier provient… d’élevages !

Reha Hutin

Ce plaidoyer du ministre d’État a fait réagir les associations de protection animale – dont la Fondation 30 Millions d’Amis – qui dénoncent une véritable hypocrisie. « Le ministre agite le chiffon rouge pour alarmer les populations et légitimer l’action des chasseurs. Mais le public doit savoir qu’une partie des sangliers et d’autres petits et gros gibiers proviennent… d’élevages ! On est donc loin d’une action mise en place pour ‘’réguler’’ une expansion ‘’naturelle’’ des populations », s’insurge Reha Hutin, présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis. « Ce que déclare le ministre de l’Agriculture est un faux prétexte, confirme Madline Reynaud, directrice de l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS). L’idée d’une prolifération reprend l’argument des chasseurs depuis des dizaines d’années. Or il n’est pas question de régulation quand des sangliers sont élevés pour être tirés. Les relâchés dans des chasses privées ne sont pas rares et certains s’enfuient. Par ailleurs, plusieurs méthodes comme l’agrainage (ndlr : une pratique consistant à approvisionner les animaux sauvages dans leur environnement) sont utilisées pour maintenir les populations de sangliers. Il y a une manne financière derrière ces élevages... »

« C’est l’histoire du pompier pyromane »

Selon des chiffres de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et du Syndicat national des producteurs de gibier de chasse (SNPGC), au moins 40 000 sangliers sont élevés en France. Didier Guillaume prétend donc réguler une prolifération alimentée par les chasseurs eux-mêmes ! « C’est l’histoire du pompier pyromane, lâche Madline Reynaud. Certes, 80% de ces sangliers sont utilisés pour des chasses en enclos. Mais il existe également des relâchés. La chasse est tellement décriée par les Français que l’on se retrouve dans la situation de devoir conférer un rôle aux chasseurs : celui de ‘’régulateurs’’. Mais s’ils n’entretenaient pas les populations de sangliers en les nourrissant et les abbreuvant, ils n’auraient plus de quoi jouer… »

Des millions d’animaux élevés et relâchés pour être tués

Une enquête de l’ASPAS avait déjà démontré l’étendue de l’élevage des faisans. Sur le territoire, quelque 1 500 structures élèvent du petit et gros gibier : perdrix grises et rouges (5 000 000), les canards colverts (1 000 000), lièvres (40 000), lapins de garennes (100 000), cerfs (15 000), daims (22 000), chevreuils (7 000), mouflons (2 500). Des millions d’animaux élevés et relâchés afin d’être… tués [Source : SNPGC & ONCFS] !

Pour rappel, près de 7 Français sur 10 rejettent massivement la chasse et 84% exigent à minima que le dimanche devienne un jour non chassé (sondage IFOP – Fondation 30 Millions d’Amis /2019).