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Débat

Polémique autour du « repeuplement » des faisans en Île-de-France

La plupart des faisans qui échappent aux tirs meurent dans la nature au bout de quelques jours ou quelques mois./©Pixabay

La commission permanente d’Île-de-France vient de valider une subvention de 57 500 euros à la Fédération régionale des chasseurs (3/07/2019). Le but ? L’acquisition de 5000 faisans sous le prétexte du « renforcement des populations. » 30millionsdamis.fr a tenté d'y voir plus clair...

Jeu de dupes en Île-de-France ?! Pas moins de 5000 poules faisanes devraient être réintroduites dans la région, suite à une initiative portée la Fédération des chasseurs, retenue par la présidente de la région Valérie Pécresse et le vice-président à l’écologie, Jean-Philippe Dugoin-Clément. Une subvention à hauteur de 57 500 euros d'argent public devrait être débloquée « au titre de la Stratégie régionale pour la biodiversité de participer au financement de l’opération concernant le renforcement des populations de faisans communs et poules faisanes en faveur de la Fédération régionale des chasseurs d’Île-de-France ». Une décision qui fait bondir les associations de protection animale et l’opposition écologiste.

Gaspillage d'argent public au profit des chasseurs ?

« Que de l’argent public soit utilisé comme cadeau aux chasseurs est scandaleux, critique Julien Bayou, conseiller régional EELV en Île-de-France. Si la population des faisans et poules faisanes est en chute libre, c’est la chasse qu’il faut interdire. Or, élever des faisans pour ensuite les chasser est ridicule. C’est une privatisation du vivant au bénéfice des chasseurs !. » Pour Jean-Philippe Dugoin-Clément, vice-président à l’écologie, « cette polémique est mensongère et montée de toutes pièces. On ne parle pas de faisans, mais de poules faisanes. Or, celles-ci sont sujettes à un arrêté préfectoral qui interdit les tirs dans plusieurs secteurs de la région. Ce n’est en aucun cas un achat de faisans pour de la chasse ! » s'emporte-t-il.

La région tente en effet de justifier son action par le fait que « la population de faisans a été fragilisée par les inondations de 2016 notamment, qui ont eu lieu fin mai peu de temps après l’éclosion des œufs, à la mi-avril, ce qui a provoqué une perte importante d’oiseaux. »

Le faisan, une cible facile pour la chasse

« Que la crue ait eu un impact sur les effectifs, c’est fort possible mais ce n’est évidemment pas l’unique raison, explique Jean-François Magne, responsable de la délégation LPO (Ligue protectrice des oiseaux) d'Île-de-France. Dans la pratique, les faisans sont élevés pour la chasse car ils représentent une cible facile. Il est très rare en France qu’il y ait des réintroductions naturelles de faisans, encore moins en Île-de-France. Quant aux arrêtés, ils ne concernent généralement que quelques secteurs. On peut donc affirmer que cette décision est une mesure de satisfaction pour les chasseurs. »

Et pour cause, les faisans lâchés pour « le repeuplement » ont généralement un très faible taux de survie. D’après les données de l’ONCFS, seuls 6 à 13 % des faisans relâchés en été survivent jusqu’au printemps suivant. « On lâche chaque année en France à peu près autant de faisans qu’il en existe à l’état sauvage dans toute l’Europe, fustige Madline Reynaud, directrice de l’ASPAS, dont l’association avait réalisé une enquête sur les élevages (novembre 2018). La plupart des faisans qui échappent aux tirs meurent dans la nature au bout de quelques jours ou quelques mois. L’inadaptation à la vie sauvage leur est fatale : ils peinent à se nourrir seuls, s’adaptent mal aux conditions climatiques et n’ont pas appris à fuir les prédateurs naturels. »

Selon l’ASPAS, 19 millions de faisans et de perdrix sont élevés chaque année en France pour être relâchés pour la chasse.