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Maltraitance

Les taureaux, victimes de cruelles traditions espagnoles

Certaines villes espagnoles célèbrent le "Toro embolado" qui consiste à enflammer les cornes d'un taureau pour le faire courir et se débattre... ©AnimaNaturalis

Chaque été en Espagne, plusieurs milliers de taureaux sont victimes d’une cruauté inouïe à l’occasion de traditions considérées par certains comme des « festivités ». La Fondation 30 Millions d'Amis soutient le combat des associations locales qui œuvrent au quotidien pour faire interdire ces pratiques barbares.

« Toro embolado », « Bous a la mar », « Torico de la cuerda »… Toutes ces traditions espagnoles ont un point commun : faire souffrir des taureaux dans d’atroces conditions, pour le seul divertissement de quelques-uns. Au grand dam des associations de protection animale.

Des taureaux terrifiés, les cornes en feu…

2500 taureaux sont victimes du concours d’emboladores chaque année en Espagne : attachés à un poteau en bois, des boules de goudron enflammées sur leurs cornes, les animaux apeurés sont provoqués par la foule pour les faire courir et se débattre. Cette année, à Morella, un taureau s’est effondré sous les yeux des spectateurs, parmi lesquels de nombreux enfants. Des images douloureuses, capturées et diffusées par les associations de protection animale AnimaNaturalis et CAS International, malgré les tentatives d’intimidation des animateurs et autres « afficionados » qui ont essayé de recouvrir les caméras et insulté les militants.

Les images montrent le taureau terrifié, ses cornes enchevêtrées dans la corde, un « embolador » tirant violemment sur sa queue. Le taureau, affolé, finit par frapper sa tête sur une grande palette en bois qui sert normalement de protection pour les participants. Assommé, le pauvre animal s’est aussitôt effondré, incapable de se relever. « Malheureusement, ce n’est pas un cas isolé ; les accidents et les effondrements sont courants pour les animaux contraints de participer à ce type d’événement, déplore Aïda Gascon, directrice d’AnimaNaturalis, qui lutte contre cette pratique. La souffrance des taureaux est évidente. » Et pour cause, si les taureaux survivent généralement à l’issue du festival, c’est au prix de lourdes séquelles : épuisement, blessures, brûlures, chutes, désorientation, peur et angoisse… Le traumatisme subi est parfois fatal ! En 2022, un taureau n'a pas survécu dans le village de Medinaceli, au nord du pays. 

… attachés par une corde et frappés…

D'autres pratiques ont été condamnées par les associations de protection animale comme le « Torico de la Cuerda » de Chiva, à Valence où chaque été, des badauds attachent un taureau par une corde, l’attrapent par la queue, puis le harcèlent et le provoquent pour l’emmener où ils veulent à travers la ville. Epuisé, l’animal n’a plus aucune force pour se débattre, à tel point que certains s’amusent à prendre des selfies à ses côtés… Trop souvent, les participants frappent l’animal à plusieurs reprises, en toute illégalité.

« Nous ne voulons pas que les animaux soient torturés. Et le faire comme une méthode de divertissement institutionnalisée en dit long sur la culture d’un pays, fustige le parti animaliste espagnol PACMA. C’est inadmissible de voir des participants tirer impitoyablement la queue et frapper un animal terrifié qui peine à fuir. Sur certaines images plus détaillées, vous pouvez clairement voir les marques, résultat de ces mauvais traitements ». Face à cette cruauté, et grâce aux preuves récoltées, PACMA a pu saisir le parquet d’une plainte pour maltraitance animale.

… poussés à se jeter à la mer !

D’autres villes espagnoles célèbrent le « Bous a la mar » : une « fête » tout aussi choquante où des taureaux sont harcelés, stressés et poussés à tomber dans la mer. Cette année, à Denia, un taureau s’est noyé, ravivant la polémique autour de cette cruelle tradition. Une fois sorti de l’eau, des sauveteurs ont tenté de réanimer l’animal… en vain.

La Fondation 30 Millions d’Amis apporte son soutien aux associations de protection animale outre-Pyrénées qui luttent contre ces barbaries. En France, d’innombrables taureaux continuent de mourir chaque été sous le coup des matadors, pour le plaisir de quelques afficionados… malgré le rejet massif de l’opinion publique. 71 % des Français veulent l’interdiction de la corrida (Baromètre Fondation 30 Millions d’Amis / Ifop – 2023). Un résultat en constante augmentation, qui a progressé de 21 % depuis 2007. Plus de 453 000 personnes ont signé la pétition de la Fondation 30 Millions d’Amis pour l’abolition de cette pratique.