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Enquête

La triste vie des poulets en élevage

Dans un élevage du Finistère, les poulets - tous destinés à l'export - sont élevés dans de mauvaises conditions, selon les lanceurs d'alerte. ©L214

L’association L214 révèle de nouvelles images difficiles d’un élevage intensif de poulets sous contrat avec le groupe LDC (29). Des dizaines d’animaux entassés, nourris au soja OGM selon les lanceurs d’alerte, en totale contradiction avec les publicités de la marque qui vantent le bien-être des poulets ! La Fondation 30 Millions d’Amis réitère auprès du gouvernement sa demande visant à changer de modèle.

Des gallinacés entassés à plus de 26 par mètre carré dans un bâtiment insalubre… L’association L214 dénonce l’horreur d’un élevage intensif de poulets à Sizun, dans le Finistère. D’après les images tournées en janvier 2023, les animaux, tout juste âgés d’un mois, montrent déjà des signes de mauvaise santé. Ils seraient nourris au soja OGM, dont la culture est interdite depuis 2008 en France. Le soja est donc principalement importé du Brésil où 95% de la culture est OGM et responsable de la déforestation. Certains volatiles n’y survivront pas : sur les images, une centaine de cadavres d’animaux croule dans les seaux et congélateurs.

Tous les poulets élevés sont destinés à l’abattoir France Poultry de Châteaulin... pour l'exportation, la viande étant congelée et exportée vers les pays de la péninsule arabique. Depuis le rachat de Doux en 2018, « le groupe LDC entretient un système d’élevage intensif destiné à exporter hors de France des millions de poulets élevés dans les pires conditions », dénonce l’association L214.

Une réalité qui contraste avec la communication de la marque

Ces conditions d’élevage contrastent avec le discours de la marque Doux (rachetée depuis 2018 par groupe LDC), sous contrat avec cet élevage. Selon le chargé de campagnes agroalimentaires d’L214, « le comportement du groupe LDC est hypocrite » .

Publiquement, le groupe LDC dénonce les importations de viande de poulets (soi-disant moins bien traités) et se prévaut d’un poulet français "bien élevé". Dans ses vidéos publicitaires diffusées dans les pays du Golfe, la marque Doux va jusqu’à mettre en avant le "savoir-faire français" à travers des images de poulets s’adonnant à du yoga en plein air ou recevant des massages en intérieur. À en juger par les images rapportées par les lanceurs d’alerte, on serait en réalité bien loin du compte !

Stop élevage intensif !

La Fondation 30 Millions d’Amis dénonce régulièrement les douleurs insupportables infligées aux animaux exploités dans les bâtiments d’élevage intensif. 83 % des Français interrogés se déclarent pour l’interdiction de ce modèle (Baromètre Fondation 30 Millions d’Amis /Ifop, 2023). Elle réitère sa demande, auprès des décideurs publics, de repenser le modèle industriel actuel, au profit d’un système plus éthique, respectueux du bien-être animal.