La chose n’est pas toujours connue, mais les chiens peuvent aussi être affectés d’une forme de « démence sénile », qui rappelle la maladie d’Alzheimer. Potentielle source d’un profond mal-être chez nos amis comme chez leurs maîtres, cette maladie des vieux chiens peut être atténuée si elle est détectée à temps. 30millionsdamis.fr a contacté deux vétérinaires pour faire le point, et informer les maîtres.
Les gens viennent souvent trop tard, à un moment où on ne peut plus rien faire.
Dr Sophie Laverrière, vétérinaire à Ingre (45).
Les premiers symptômes sont difficiles à détecter pour les maîtres : étant très légers au départ, ils passent généralement inaperçus. Ce qui rend le diagnostic d’autant plus délicat que les signes ne sont pas, en eux-mêmes, caractéristiques : « Tout dépend de la partie touchée du cerveau. Généralement ce qu’on voit c’est un chien qui a des signes de désorientation, des chiens de moins en moins propres… », explique le Dr. Laverrière. Ou encore une « baisse des interactions spontanées par rapport au maître ou aux autres chiens, moins de désir de balades, le chien peut sembler perdu… » complète le Dr. Leblanc.
Des symptômes qui s’aggravent souvent avec le temps, jusqu’à parfois devenir très handicapants pour le chien comme pour ses maîtres… sources d’une grande souffrance pour tous. Si elle prend le soin de préciser que les situations, comme les symptômes, varient selon les animaux concernés, le Dr Brigitte Leblanc décrit « des chiens qui peuvent développer des anxiétés nocturnes, confondre le jour et la nuit au point d’aboyer fréquemment en pleine nuit ; des chiens qui ne savent plus être propres, qui deviennent parfois agressifs ».
La maladie provoque des souffrances psychiques qui peuvent aller jusqu'à la dépression sévère.
Dr Brigitte Leblanc, vétérinaire à Brest (29).
Ce qui induit une souffrance psychique (« parfois jusqu’à la dépression sévère » précise le Dr Leblanc) pour l’animal, mais aussi pour ses maîtres, qui se sentent impuissants.
Un constat partagé par sa consœur, le Dr Sophie Laverrière. Elle confie recevoir des maîtres « qui subissent une pression psychologique intense, confinant au burn-out, parce que l’animal nécessite une surveillance constante, ou qu’il perturbe les nuits de la famille, que ce sont souvent des gens qui travaillent… ».
D’où l’importance d’un dépistage précoce qui permet de mettre en place des soins qui améliorent significativement l’état physique et mental de l’animal. Le Dr Leblanc décline quatre types de prescriptions :
De son côté, le Dr Laverrière ajoute qu’il est important de maintenir un cadre de vie régulier pour le chien : ne pas le déplacer hors de son foyer (éviter les voyages par exemple). Dans tous les cas, cette maladie est très exigeante pour les maîtres comme pour les professionnels qui doivent les accompagner.
La démence sénile du chien étant une maladie en augmentation du fait de l’augmentation de leur espérance de vie, il est important de sensibiliser et d’informer sur les symptômes et les soins pouvant être apportés aux animaux qui en souffrent.
Myfanwi 13/04/2023 à 15:33:29
Mon chien a 19 ans, et il a ça. Pas tous les symptômes, mais une bonne partie. C'est encore léger malgré son grand âge (désorientation, propreté compliquée +++ et perte de repères jour et nuit), mais bon, tant qu'il mange encore et continue d'être content d'aller se promener, on a décidé de le garder. Il est encore actif et a bon appétit, ses prises de sang sont bonnes malgré son souffle au coeur, et je pense clairement que ce sont ces petites habitudes, même le sortir quand il n'en a pas forcément envie, qui le maintiennent en forme. Je pense qu'ils sentent aussi quand on abandonne et abandonnent eux-même, et donc continuer à maintenir leurs habitudes aussi longtemps que possible est ce qui aide le mieux.