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Santé

Démence sénile canine : quand le vieillissement des chiens devient pathologique

La démence sénile du chien est une maladie de plus en plus observée. Photo d'illustration. © Adobestock.

La chose n’est pas toujours connue, mais les chiens peuvent aussi être affectés d’une forme de « démence sénile », qui rappelle la maladie d’Alzheimer. Potentielle source d’un profond mal-être chez nos amis comme chez leurs maîtres, cette maladie des vieux chiens peut être atténuée si elle est détectée à temps. 30millionsdamis.fr a contacté deux vétérinaires pour faire le point, et informer les maîtres.

« La vieillesse est un naufrage ». Vraie chez les humains, cette phrase bien connue peut aussi concerner les chiens. Nos amis à 4 pattes peuvent être affectés par une maladie progressive du vieillissement qui affecte gravement leurs facultés cognitives : la démence sénile du chien. Cette maladie est définie par le Dr Brigitte Leblanc, vétérinaire à Brest (29) qui la rencontre souvent dans sa pratique, contactée par 30millionsdamis.fr, comme une « maladie neurologique dégénérative du cerveau (on peut le constater en IRM), semblable à la maladie d’Alzheimer, qui va affecter la mémoire du chien ainsi que ses facultés d’apprentissage et de compréhension ».
 
Touchant les « vieux » chiens – « autour de 9-10 ans pour les très grands chiens, 14-15 ans pour les petits chiens » selon la praticienne – elle peut être détectée plus tôt « à partir de 6 ans pour les grands chiens, 8-9 ans pour les petits, on considère qu’ils sont seniors », confirme la vétérinaire.

Des symptômes difficiles à détecter…

Or, la détection précoce est fondamentale car, si la maladie ne se soigne pas, son impact sur le chien (et par ricochet sur son maître) peut être atténué si on agit suffisamment tôt. Ce qui n’est pas simple car, comme le souligne le Dr Sophie Laverrière, vétérinaire à Ingre ((45) qui elle aussi accueille dans sa clinique des animaux souffrant de cette maladie « le problème que l’on rencontre souvent, c’est que les gens viennent trop tard, à un moment où on ne peut plus faire grand-chose ». À un stade auquel, malheureusement, il est courant que le chien malade soit euthanasié.
 

Les gens viennent souvent trop tard, à un moment où on ne peut plus rien faire.

Dr Sophie Laverrière, vétérinaire à Ingre (45).

Les premiers symptômes sont difficiles à détecter pour les maîtres : étant très légers au départ, ils passent généralement inaperçus. Ce qui rend le diagnostic d’autant plus délicat que les signes ne sont pas, en eux-mêmes, caractéristiques : « Tout dépend de la partie touchée du cerveau. Généralement ce qu’on voit c’est un chien qui a des signes de désorientation, des chiens de moins en moins propres… », explique le Dr. Laverrière. Ou encore une « baisse des interactions spontanées par rapport au maître ou aux autres chiens, moins de désir de balades, le chien peut sembler perdu… » complète le Dr. Leblanc.

… Jusqu’à devenir très handicapants

Des symptômes qui s’aggravent souvent avec le temps, jusqu’à parfois devenir très handicapants pour le chien comme pour ses maîtres… sources d’une grande souffrance pour tous. Si elle prend le soin de préciser que les situations, comme les symptômes, varient selon les animaux concernés, le Dr Brigitte Leblanc décrit « des chiens qui peuvent développer des anxiétés nocturnes, confondre le jour et la nuit au point d’aboyer fréquemment en pleine nuit ; des chiens qui ne savent plus être propres, qui deviennent parfois agressifs ».

 

La maladie provoque des souffrances psychiques qui peuvent aller jusqu'à la dépression sévère.

Dr Brigitte Leblanc, vétérinaire à Brest (29).

Ce qui induit une souffrance psychique (« parfois jusqu’à la dépression sévère » précise le Dr Leblanc) pour l’animal, mais aussi pour ses maîtres, qui se sentent impuissants.

Un constat partagé par sa consœur, le Dr Sophie Laverrière. Elle confie recevoir des maîtres « qui subissent une pression psychologique intense, confinant au burn-out, parce que l’animal nécessite une surveillance constante, ou qu’il perturbe les nuits de la famille, que ce sont souvent des gens qui travaillent… ».

Des soins pour ralentir la maladie

D’où l’importance d’un dépistage précoce qui permet de mettre en place des soins qui améliorent significativement l’état physique et mental de l’animal. Le Dr Leblanc décline quatre types de prescriptions :

  • Des soins médicamenteux pour ralentir la dégradation cérébrale, ou agir sur la dépression et l’anxiété (toujours sous contrôle vétérinaire, ces traitements n’étant pas anodins) ;
  • Travailler sur l’alimentation, pour protéger le cerveau et ralentir le processus : anti-oxydants, oméga 3…
  • Des soins psychothérapeutiques (thérapie comportementale) : « encourager le chien à avoir des interactions sociales avec les humains, les chiens,  le stimuler, le faire jouer, lui apprendre de nouvelles choses s’il se montre réceptif, ne pas réduire son activité physique mais l’adapter à son état physique… » précise Brigitte Leblanc, qui insiste aussi sur l’importance pour les maîtres de se comporter avec leur chien de façon adaptée : ne pas crier, le caresser, le rassurer…
  • Si la maladie est à un stade avancé, adapter l’environnement à l’animal de sorte qu’il puisse rester aussi actif que possible (adapter l’accès aux gamelles, au couchage…).

De son côté, le Dr Laverrière ajoute qu’il est important de maintenir un cadre de vie régulier pour le chien : ne pas le déplacer hors de son foyer (éviter les voyages par exemple). Dans tous les cas, cette maladie est très exigeante pour les maîtres comme pour les professionnels qui doivent les accompagner.

La démence sénile du chien étant une maladie en augmentation du fait de l’augmentation de leur espérance de vie, il est important de sensibiliser et d’informer sur les symptômes et les soins pouvant être apportés aux animaux qui en souffrent.

Commenter

  1. Myfanwi 13/04/2023 à 15:33:29

    Mon chien a 19 ans, et il a ça. Pas tous les symptômes, mais une bonne partie. C'est encore léger malgré son grand âge (désorientation, propreté compliquée +++ et perte de repères jour et nuit), mais bon, tant qu'il mange encore et continue d'être content d'aller se promener, on a décidé de le garder. Il est encore actif et a bon appétit, ses prises de sang sont bonnes malgré son souffle au coeur, et je pense clairement que ce sont ces petites habitudes, même le sortir quand il n'en a pas forcément envie, qui le maintiennent en forme. Je pense qu'ils sentent aussi quand on abandonne et abandonnent eux-même, et donc continuer à maintenir leurs habitudes aussi longtemps que possible est ce qui aide le mieux.