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Des drones pour protéger les faons avant la fauche des prairies !

Dissimulés dans les prairies, des faons périssent chaque année sous les couteaux des faucheuses. ©Association de la Plaine de Versailles

L’arrivée prochaine du printemps marquera le début de la période de « fenaison » : autrement dit, la coupe et la récolte des foins. Un moment fatal pour les faons cachés dans les hautes herbes des prairies. Pour éviter l’hécatombe, des agriculteurs ont eu l’idée de repérer les petits grâce à des drones. 30millionsdamis.fr a rencontré Leslie, une arboricultrice à l’initiative d’un tel projet.

Chaque année au printemps, des milliers de faons succombent aux dents des faucheuses. Dissimulés dans les prairies pour éviter les prédateurs, les petits tout juste nés sont malheureusement masqués par les herbes hautes qui peuvent atteindre 1 mètre en cette période. Malgré les précautions mises en place, les agriculteurs ne les voient pas, à leur grand dam.

Une stratégie de l’animal qui lui est fatale

« La période des fenaisons coïncide exactement avec celle des naissances des faons, qui, dans leurs premiers jours, n'ont pas d'odeur (pour ne pas être détectés par les prédateurs), et se terrent dès qu'un danger se présente, regrette l’Association de la Plaine de Versailles, qui œuvre contre ce fléau. Cette stratégie destinée à augmenter leurs chances de survie leur est en fait fatale lorsqu'ils ont élu refuge dans une prairie, par essence destinée à être fauchée. » 

Pour de nombreux agriculteurs, cette hécatombe est déchirante. Leslie, une arboricultrice – spécialisée dans la culture biologique du kiwi – en a toujours souffert. Pour cette agricultrice reconvertie, la protection de la faune sauvage est essentielle, comme en témoigne l’immense réserve de biodiversité - de 2 hectares - qu’elle a créée sur la moitié de sa parcelle. « Deux années de suite, des faons sont venus naître et se cacher dans ma prairie, dans les hautes herbes. C’est un cauchemar : on ne voit absolument rien, confie Leslie. À chaque fois, j’avais la boule au ventre. »

Des drones thermiques au secours de faons !

Pour éviter ce carnage, l’arboricultrice a donc décidé de se rapprocher d’une association suisse dédiée au sauvetage de faon.  Car depuis quelques années, une solution a prouvé son efficacité : des drones thermiques permettent de détecter les animaux, tôt le matin (entre 5h et 7h), lorsque la fraîcheur extérieure contraste avec la chaleur corporelle des animaux. Une fois identifiés, les petits cervidés sont généralement transportés en lisière de forêt, le temps de la fauche.

« En septembre 2022, j’ai pu réunir toutes les parties prenantes pour démarrer un projet similaire dans ma zone d’exploitation (la Plaine de Versailles, dans les Yvelines) : un futur télépilote – et conseiller municipal – qui sera lui-même formé par un télépilote de drones professionnel, ainsi qu’une poignée de bénévoles déjà rodés à ce genre de sauvetages, se réjouit Leslie. L’Association de la Plaine de Versailles, reconnue d’utilité publique, a accepté de chapeauter notre projet. »  Le hic ? Le coût du dispositif qui ne pourra être concrétisé qu’au prix d’un investissement non négligeable. « Si nous n'arrivons pas à réunir la somme avant la fin du mois de mars 2023, nous ne pourrons pas commencer les opérations de sauvetage cette année, déplore l’initiatrice du projet. Car une fois le drone acquis il y a un dossier technique compliqué à monter pour l'enregistrer et avoir les autorisations préalables… »

 

Ce dispositif peut aussi sauver des rapaces qui nichent au sol.

Leslie - Association de la Plaine de Versailles

Ce projet pourrait même s’étendre à d’autres animaux victimes des activités humaines. « Au-delà du sauvetage des faons, nous avons prévu d’intervenir au moment des moissons pour des sauvetages de rapaces nichant au sol, assure Leslie. Notre équipe de bénévoles a déjà de l’expérience en la matière. » Car malheureusement, s’ils ne sont pas repérés, les petits rapaces qui nichent dans les cultures de blé et d’orge peuvent, eux aussi, être happés par les moissonneuses-batteuses. Un fléau d’autant plus condamnable que les oiseaux ainsi victimes appartiennent à des espèces protégées.

Commenter

  1. pouguy 08/03/2023 à 18:27:57

    là je suis entièrement d'accord, par contre certaines personnes ont des drones pour faire des choses dangereuses, là c'est pour une bonne cause

  2. nous pour eux 08/03/2023 à 12:55:56

    Belle initiative ! Merci pour eux