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Un cerf tué dans un jardin privé : les riverains choqués par cet acte illicite

Un cerf a été abattu lors d'une chasse à courre alors qu'il s'était réfugié dans un jardin privé. ©AVA France

Poursuivi lors d’une chasse à courre depuis une forêt de l’Aisne, un cerf a tenté de se réfugier dans le jardin d’un habitant de Corcy (02). Malgré l’intervention des riverains, le pauvre animal a été abattu par un veneur sur cette propriété privée. La Fondation 30 Millions d’Amis condamne cet acte illicite et cruel.

Pas de répit pour les cerfs… Quelques jours avant Noël, dans l’Aisne, un cerf a été victime d’une traque mortelle – jusque sur une propriété privée – lors d’une chasse à courre.

Pourchassé depuis la forêt de Retz, le pauvre animal longe une route nationale jusqu’au village de Corcy. Visiblement épuisé, il tente alors de se réfugier près d’un petit étang glacé, dans le jardin privatif d’un riverain. Mais les chasseurs poursuivent leur course pour l’achever.

Des propriétaires et riverains impuissants

Au même moment, « des voisins sortent pour s’y opposer, mais c’est trop tard », décrit l’association Abolissons la Vénerie Aujourd’hui (AVA). « Le propriétaire et un de ses amis assistent à la mise à mort du cerf sans pouvoir intervenir car le maître d’équipage et ses valets les empêchent de se rapprocher de la scène qui se déroulait pourtant sur leur propre terrain. »

Selon l’enquête de voisinage menée par l’association, le corps du cerf aurait été dissimulé aux gendarmes présents sur les lieux, puis « sorti du marais par les valets, traîné sur 1 km » et chargé dans un véhicule. Selon AVA France, le maître d’équipage « se savait dans l’illégalité » : et pour cause, l’arrêté ministériel du 25 février 2019 impose, « en grande vénerie », de gracier un animal aux abois ou au ferme lorsqu’il se trouve « à proximité de zones commerciales ou artisanales, de bureaux et d’établissement accueillant du public ». En effet, poursuivre un cervidé dans une zone urbanisée – donc en dehors de son habitat naturel – est traumatisant pour l’animal, mais aussi dangereux pour la sécurité des personnes et des autres animaux.

Des actes illicites à répétition

Une réglementation malheureusement souvent bafouée par certains veneurs… Fin novembre 2022, un cerf a été tué par un équipage de chasse à courre dans une zone urbanisée de Compiègne (60), aux abords d’un établissement accueillant des enfants, le tout après une traque interminable de 5 heures. Quelques semaines plus tôt, un cerf a été abattu par un équipage de chasse à courre après s’être là-aussi réfugié dans une zone urbanisée, à Pont-Sainte-Maxence (60), alors que le maire de la commune avait interdit dès 2018 la chasse à courre dans l’agglomération à proximité des secteurs urbanisés ! 

Pour éviter ces dérives insupportables, la Fondation 30 Millions d’Amis réitère auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, Christophe Béchu, sa demande de mettre fin à la chasse à courre. Un souhait partagé par la majorité des Français puisque 8 personnes interrogées sur 10 demandent l'interdiction de cette pratique d'un autre temps (Baromètre Fondation 30 Millions d'Amis /Ifop, 2022). La pétition que la Fondation 30 Millions d’Amis a lancée à cette fin a déjà recueilli près de 288 000 signatures.