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Protection

19ème COP de la CITES : le requin mieux protégé… l’hippopotame plus exposé !

De nombreuses victoires lors de la COP CITES... mais une occasion manquée pour les hippopotames. ©Adobestock.

La 19ème COP de la CITES, qui vient de se terminer, a permis beaucoup d’avancées, en particulier pour les requins. D’autres espèces ont cependant eu moins de chance, notamment à cause de… l’Union Européenne. Ce que la Fondation 30 Millions d’Amis déplore.

Une meilleure protection, contre leur commerce, de nombreuses espèces de requins, de raies, de grenouilles… La dernière conférence des parties (« COP ») de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), qui s’est achevée le 25 novembre dernier, a permis beaucoup d’avancées. Est en particulier à saluer l’inscription d’environ 90 % des espèces de requins concernées par la « pêche aux ailerons » à l’annexe II de la CITES, alors que seules 25 % des espèces en question y étaient jusque-là inscrites.

Des progrès significatifs…

Ce changement de statut permet de restreindre significativement leur commerce, puisque l’annexe II concerne les espèces qui, sans être actuellement menacées, finiraient par l’être s’il n’était pas strictement contrôlé. Il s’ensuit que l’importation et l’exportation des squales visés par cette modification, si elles ne sont pas interdites, deviennent nettement plus contraintes. Autre changement : l’ensemble des espèces de grenouilles de verre bénéficient elles aussi de l’inscription de l’annexe II. C’est un progrès important car une partie de ces espèces sont en danger alors même qu’elles sont des ‘’animaux de compagnie’’ de plus en plus prisés, notamment aux Etats-Unis.

Au total, ce sont plus de 500 espèces animales et végétales dont la vente sera réglementée plus rigoureusement. Dont de nombreuses espèces de tortues, de concombres de mer, de raies… Indiscutablement, donc, cette COP 19 de la CITES a permis de nombreuses avancées.

La COP CITES est un évènement important. Organisée tous les trois ans, elle réunit tous les Etats membres de la convention et permet de modifier les autorisations et restrictions s’imposant au commerce de telles ou telles espèces. C’est donc un rassemblement fondamental pour les protéger, même s’il ne permet pas par lui-même de résoudre l’ensemble des problématiques posées par le commerce international d’espèces sauvages et de leurs attributs. Mais c’est par exemple lors d’une COP de la CITES (en 1989) que l’interdiction du commerce de l’ivoire d’éléphant a été obtenue, décision fondamentale (mais encore insuffisante à ce jour pour enrayer le déclin des populations d’éléphants d’Afrique).

… mais l’Union Européenne pointée du doigt

Tout n’a cependant pas été rose lors de cette COP 19 de la CITES. Sur certains dossiers, le comportement de l’Union européenne, qui représente les 27 Etats-membres, a en particulier été pointé du doigt. Si Caroline Roose, eurodéputée (groupe verts/ALE) jointe par 30millionsdamis.fr, confirme être « très satisfaite de tout ce qui a été obtenu quant à l’inscription en annexe II de nombreuses espèces mises en danger par le commerce international », elle confirme néanmoins qu’il se pose « un gros problème s’agissant de la protection des hippopotames contre le braconnage lié au commerce de l’ivoire ». 

Ces animaux emblématiques sont en effet de plus en plus chassés pour leur ivoire, effet pervers de l’interdiction du commerce de l’ivoire d’éléphant. Plusieurs Etats d’Afrique de l’Ouest, en difficulté pour lutter contre ce phénomène, demandaient l’inscription de l’espèce en annexe I de la CITES, qui interdit tout commerce. L’Union européenne s’y est opposée, comme elle s’est opposée à un classement en annexe II « quota 0 », qui interdit toute exportation.

 

Les lobbies prennent le dessus sur la protection des espèces.

Caroline Roose, eurodéputée (groupe Verts/ALE).

Caroline Roose poursuit : « L’argument est que ce qui menacerait l’hippopotame ne serait pas en lien avec le commerce international. Je condamne tout à fait cette position, on va laisser commercialiser des espèces pour acheter et vendre de l’ivoire : encore une fois, l’animal est considéré comme une marchandise. Les lobbies prennent le dessus sur la protection des espèces, ce qui laisse une amertume profonde. » « Des pays ont une ressource naturelle [l’hippopotame, NDLR] qu’ils veulent protéger, et on le refuse au nom du commerce. Il y a un principe de précaution qui devrait prévaloir », confirme de son côté Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Bardot.

La Fondation 30 Millions d’Amis, engagée contre le commerce illégal d’espèces sauvages, espère que l’Union Européenne saura faire évoluer ses positions lors de la prochaine COP CITES : elle s’honorerait d’être un moteur de la protection des espèces, bien plus que de leur commerce.