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Législation

Corrida : une occasion ratée, mais une disparition inéluctable

Même si la proposition de loi a dû être retirée, l'espoir demeure. ©Adobestock.

En raison d’une obstruction parlementaire massive, la France a raté une occasion historique d’abolir la corrida. Pour la Fondation 30 Millions d’Amis et tous les défenseurs des animaux, le combat continue, tant la disparition de cette barbarie paraît inéluctable.

Raté. Alors qu’elle avait soulevé l’immense espoir de voir enfin la corrida abolie en France, la proposition de loi portée par le député Aymeric Caron (LFI) n’a pas pu être examinée en séance plénière à l’Assemblée nationale. Inscrit dans la « niche » [une journée dont l’ordre du jour est fixé par un groupe minoritaire à l’Assemblée] de La France insoumise (LFI) le texte, lesté de d'innombrables amendements, a commencé à être examiné trop tardivement pour pouvoir être voté.

Les citoyens privés de débat démocratique

En effet, la proposition de loi « corrida » a fait l’objet d’une violente obstruction, essentiellement (mais pas uniquement) venue des bancs de la droite et de l’extrême-droite : plus de 700 amendements ont été déposés, dont la plupart totalement farfelus et qui ne visaient qu’à allonger la discussion. Face à cette situation, La France insoumise a essayé de réagir en plaçant le texte en deuxième position dans l’ordre du jour, alors qu’il était initialement prévu qu'il soit examiné en 4ème.

Las, rien n’y a fait. La discussion sur le texte précédent s’étant terminée peu avant 16h, il ne restait plus assez de temps pour espérer une adoption, comme le confirme à 30millionsdamis.fr la députée de Paris Danielle Simonnet (Nupes) : « On s’est retrouvé dans une situation où on savait qu’elle ne pourrait pas passer, puisqu’en raison de l’obstruction venue de divers groupes [politiques] il fallait environ 24h pour pouvoir aller au bout de la discussion. On s’est donc dit que puisque le texte suivant [sur la réintégration des soignants non-vaccinés, NDLR] avait des chances d’être adopté, il fallait lui donner la priorité et nous avons retiré celui sur la corrida. »

 

La discussion politique est fondamentale si on veut des avancées pour la cause animale.

Anne-Laurence Petel, députée (Renaissance)

Un choix qui n’a pas manqué de susciter la déception, voire l’agacement de parlementaires d’autres groupes qui souhaitaient voir la corrida abolie. Comme Anne-Laurence Petel (Renaissance), députée des Bouches-du-Rhône, jointe par 30millionsdamis.fr : « Nous étions au moins 25 députés Renaissance à vouloir voter le texte, ce qui était un risque politique pour nous. Si la discussion avait eu lieu, nous aurions au moins pu nous compter, créer une base et des liens pour obtenir une interdiction plus tard. C’est fondamental si on veut des avancées pour la cause animale. »

Une abolition transpartisane ?

L’échec étant acté, une seule question demeure : et maintenant ? Sur ce point, Danielle Simonnet et Anne-Laurence Petel s’accordent sur la nécessité de poursuivre le combat, affirmant toutes deux à 30millionsdamis.fr que d’autres propositions de loi verront le jour (« probablement au Sénat » pour la députée Renaissance, « une proposition transpartisane à l’Assemblée, y compris avec Renaissance s’ils le souhaitent » pour la députée de la France Insoumise). Autrement dit, non seulement la volonté politique de certains parlementaires demeure, mais également la possibilité de voir divers bords politiques travailler ensemble sur ce sujet, preuve de l’importance croissante prise par la cause animale. Il semble donc bien, sans préjuger de l’avenir, que ce texte ait suscité un élan qui pourrait ne pas retomber.

 

Cet incroyable déni de démocratie ne change en rien notre motivation.

Roger Lahana, président de No-corrida

Pour Roger Lahana aussi, président de No-corrida, le combat continue : « Cet incroyable déni de démocratie ne change rien à notre motivation : nous continuerons à militer, pour affaiblir les corridas. » Il doute néanmoins que la voie législative soit appropriée pour une abolition, arguant que « l’obstruction sera systématique or, dans le cadre d'une niche, aucune proposition de loi ne pourra passer cet obstacle, et jamais le gouvernement actuel ne déposera un projet de loi pour abolir la corrida » En revanche, il soutient que la disparition de cette barbarie viendra probablement de facteurs économiques, « le secteur ne [survivant] que grâce aux subventions, et souffrant d'une affluence de plus en plus basse ». Enfin, il rappelle que, par voie législative, « la corrida peut être affaiblie, si une proposition venait de la majorité à l'Assemblée ».

Et si cet échec offre un sursis aux afficionados, la disparition de la corrida apparaît de plus en plus comme inéluctable : 77% de nos concitoyens s’y déclaraient favorables dans le dernier baromètre « les français et le bien-être des animaux » mené par l’IFOP pour la Fondation 30 Millions d’Amis.