« Au début, je voulais faire sortir des chevaux du pays, mais ce n’était pas possible, confie Kim Grangenette, joint par 30millionsdamis.fr. La seule chose que je pouvais faire, c’était de fournir de la nourriture pour les gens et les animaux, mais aussi des médicaments et du matériel. » Pour franchir les frontières (Pologne, Slovaquie), K. Grangenette a heureusement pu compter sur ses « nombreux contacts dans les pays de l’Est » (en raison de sa profession dans l’univers équestre, NDLR) afin de se renseigner précisément sur la situation en Ukraine, et de préparer au mieux son départ. « Je n’avais pas peur du tout », glisse-t-il. Sans crainte… mais non sans émotion, à l’arrivée !

Une chaîne de transport solidaire

« A la frontière, c’était une situation très bizarre, explique Kim Grangenette. Il y avait tellement de réfugiés en état de choc, et affectés mentalement. » Les visages se sont toutefois éclairés, lorsque le cavalier a déchargé sa cargaison providentielle (4/02). « Les gens se sont réjouis, ils étaient vraiment heureux. Tout le village est venu pour la distribution. » Si le Luxembourgeois a pu mener sa mission à terme, notamment grâce à la « bienveillance des autorités slovaques et polonaises » ainsi qu’à ses contacts, l’homme souligne néanmoins la difficulté liée à l’acheminement de l’aide humanitaire : « Sur toute l’aide qui arrive, seulement 20 % franchit la frontière », estime-t-il.

Pour pérenniser son aide, Kim Grangenette prévoit de lancer un « programme logistique à long-terme » afin de continuer à « réunir des dons, des véhicules et de la nourriture », à travers sa page Facebook. « Je vais moi-même retourner à la frontière en fin de semaine, pour laisser mon véhicule de transport de chevaux à mes contacts dignes de confiance. De cette manière, je suis certain que les vivres seront toujours transportés jusqu’aux personnes qui en ont besoin, et que tout leur sera distribué gratuitement », explique-t-il. Une fois sa chaîne de transport solidaire mise en place, l’homme restera à jamais hanté par les images de désolation, à l’instar de ces « centaines de familles prenant leur voiture pour fuir le pays, et qui se retrouvent coincées sur les routes, complètement perdues. »

La mobilisation spontanée des particuliers

« L’odyssée de ce cavalier – parti vers l’Ukraine sans être totalement certain qu’il pourrait passer la frontière – illustre toutes les bonnes volontés de ces particuliers, de tous ces anonymes, mobilisés de façon immédiate et spontanée pour aider les victimes de cette tragédie. Une fois de plus, ce sont les animaux qui, aux côtés des humains, souffrent des conflits, s’indigne Reha Hutin, Présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis. Nous continuerons à relayer ces initiatives, dictées par le courage, l’empathie et la solidarité de l’Europe avec le peuple ukrainien – et ses animaux. »