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Législation

Broyage des poussins et castration à vif des porcelets : une fin annoncée en 2022

Au 1er janvier 2022, tous les couvoirs de poules devront avoir installé ou commandé des machines permettant de détecter les poussins mâles dans l'œuf, évitant leur broyage à la naissance. ©Jason Leung - Christopher Carson /unsplash

Le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie annonce l'interdiction du broyage des poussins et de la castration à vif des porcelets d'ici au 1er janvier 2022, confirmant ainsi des promesses faites par son prédécesseur, Didier Guillaume... qui n'avaient jamais été mises en œuvre. Pour la Fondation 30 Millions d'Amis, si ces avancées sont à saluer (si elles se concrétisent), le bilan de ce gouvernement en matière de bien-être animal reste – pour l'heure – très largement insuffisant.

Vœu pieu... ou véritable engagement ? L'ancien ministre de l'Agriculture Didier Guillaume avait déjà promis – à deux reprises, d'abord au micro du Grand Jury RTL-Le Figaro-TF1/LCI (17/11/2019) puis en conférence de presse officielle du gouvernement (28/01/2020) – l'interdiction du broyage des poussins et de la castration à vif des porcelets. Des mesures censées prendre effet d'ici à la fin de l'année 2021... mais finalement jamais traduites au niveau législatif ! Dans une interview accordée au Parisien (18/07/2021), son successeur Julien Denormandie annonce – à son tour – la fin de ces pratiques cruelles. « Le Conseil d'État sera saisi à la fin de l'été d'un projet de décret, qui imposera qu'au 1er janvier 2022 tous les couvoirs de poules devront avoir installé ou avoir commandé des machines permettant de détecter le sexe des poussins en incubation dans l'œuf, avant éclosion, assure le ministre. Le texte précisera également que ces appareils devront obligatoirement être installés et mis en service dans le courant de l'année. »

Des alternatives efficaces et déjà disponibles

Les éleveurs utilisant des races distinctes pour la production de chair et celle d'œufs, les poussins mâles nés de poules pondeuses sont jugés indésirables. En conséquence, chaque année, environ 50 millions d'entre eux sont éliminés après la naissance par broyage ou par gazage. Or, de nouvelles technologies telles que le « sexage in ovo » permettent désormais de vérifier le sexe du poussin dans la coquille avant l'éclosion. Ainsi, l'entreprise germano-néerlandaise Respeggt [jeu de mots en anglais mêlant "respect" et "œuf", NDLR] a récemment vu éclore en France ses premiers poussins femelles dont le sexe avait été déterminé dans l'œuf (AFP, 7/06/2021), nouant un partenariat avec un couvoir basé dans la Sarthe. Au neuvième jour d'incubation (sur 21), la méthode consiste à percer au laser un orifice dans la coquille afin d'aspirer une goutte de liquide et voir s'il contient une hormone spécifique aux femelles. Les œufs contenant des embryons mâles sont retirés de l'incubateur, évitant la souffrance de l'animal.

 

Depuis 2012, les éleveurs du groupement leader sur le marché du porc français, la Cooperl, ont cessé de castrer les cochons.
Welfarm

A l'instar du broyage des poussins, la castration à vif des porcelets mâles – pratiquée sur 10 millions de suidés chaque année dans les élevages français afin d'éviter l'odeur désagréable émise par la chair d'une partie des cochons mâles (environ 4 % d'entre eux) au moment de la cuisson – n'est pas une fatalité : « Depuis 2012, les éleveurs du groupement leader sur le marché du porc français, la Cooperl, ont cessé de castrer les cochons. Les carcasses odorantes sont détectées sur la chaîne d'abattage et orientées dans un circuit de transformation sans cuisson tel que le jambon ou le saucisson, expliquait l'association Welfarm, partenaire de la Fondation 30 Millions d'Amis. D'autres éleveurs ont quant à eux recours à un vaccin [un procédé appelé « immunocastration », NDLR] qui bloque temporairement la puberté des porcs mâles et donc l'hormone à l'origine du risque d'odeur. » L'élevage de mâles entiers (non-castrés) est également possible en ajustant leur alimentation pour diminuer la formation du principal composé odorant lors de la digestion, tout en veillant à la propreté du lieu ou encore à la luminosité. « Les avantages à cette méthode sont, entre autres, un coût de production plus faible, une augmentation de l'indice de consommation et de la vitesse de croissance des animaux, une production de carcasses plus maigres [avec moins de matières grasses, NDLR] (et) une réduction de la quantité d'azote exporté dans les effluents », précisait à 30millionsdamis.fr Laetitia Dinault, responsable communication de l'ONG CIWF.

Fin de toute castration chirurgicale... ou seulement de la castration « à vif » ?

Nonobstant ces avantages, une partie de l'industrie porcine avait toutefois réagi aux précédentes annonces de Didier Guillaume en prévoyant de continuer à pratiquer cette mutilation... mais cette-fois « sous anesthésie », la formulation de l'ex-ministre visant uniquement l'interdiction de la castration « à vif » (sans anesthésie) et non de toute forme de castration chirurgicale. Son successeur laisserait – lui aussi – la porte ouverte à cette option : « une majorité d'éleveurs feront le choix de ne plus castrer leurs bêtes, d'autres opteront pour une castration sans douleur après une anesthésie locale, cette opération restant nécessaire pour certains débouchés, en charcuterie par exemple », affirme Julien Denormandie dans le Parisien. Le président de la filière porc du groupe Bigard a récemment annoncé que « Bigard maintiendra la castration en 2022, pour 100 % des animaux abattus par le groupe » (21/05/2021). Or, même sous anesthésie, le risque de souffrance lors de la castration demeure préoccupant. Ainsi, la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV) et l'Association des Vétérinaires exerçant en Productions Organisées (AVPO) notaient que parmi les « méthode(s) applicable(s) en élevage » visant la « gestion de la douleur durant la chirurgie », « aucune ne semble satisfaisante aujourd'hui, tant pour des raisons techniques, de stress ou de douleur pour l'animal, que de difficultés de mise en œuvre par les éleveurs » (20/03/2020).

Un bilan largement insuffisant !

La Fondation 30 Millions d'Amis demande donc au ministre de l'Agriculture Julien Denormandie d'interdire sans ambiguïté toute forme de castration chirurgicale des porcelets, afin de ne pas laisser la possibilité aux éleveurs de continuer à pratiquer cette mutilation pourtant évitable. En outre, si les avancées promises – pourvu qu'elles se traduisent (enfin !) dans la législation – seraient certes à saluer, le bilan de ce gouvernement en matière de bien-être animal demeurerait toutefois très insuffisant. La fin de l'exploitation des animaux sauvages dans les cirques, l'interdiction de la vente de chiens et chats en animalerie, l'aggravation des sanctions pénales contre la cruauté animale, ou encore l'interdiction de la détention d'animaux sauvages dans les cirques itinérants : toutes ces mesures réclamées par une large majorité de Français (baromètre Fondation 30 Millions d'Amis /Ifop, 2021) figurent dans la proposition de loi visant à lutter contre la maltraitance animale (dite « PPL animaux »)... toujours pas inscrite à l'ordre du jour au Sénat. Après les effets d'annonces, il est (grand) temps de passer aux actes !

Commenter

  1. pouguy 21/07/2021 à 16:58:40

    c'est pas en 2022 qu'il faut faire ça, mais tout de suite, et je suis sure que certains éleveurs ne se priveront pas de faire ces choses barbares encore, il faut des controles très sévères

  2. AID 21/07/2021 à 14:07:49

    Et les canettes qui sont aussi broyées on n.en parle pas, la castration restant possible qui va contrôler qu.elle est faite sous anesthésie ... c.est comme l'abattage avec étourdissement et les peines encourues dans les diverses lois ... rarement respectées ou appliquées alors qu'il existe déjà plein de choses ... bla bla bla ... de la com que de la com pour être élu et après ... bras d'honneur ... et ça continue ...

  3. nous pour eux 21/07/2021 à 14:04:48

    J'ai du mal à y croire !!!!! Les élections arrive il y en a des promesses et puis pourquoi attendre 2022 ?????

  4. catherinebambi 21/07/2021 à 12:52:45

    Ne pas tenir cette promesse serait une honte.

    Mais la honte semble être une notion qui ne dérange pas beaucoup.

    Le broyage des poussins mâles et la castration à vif des porcelets. Qui a pu inventer de telles ignominies. De quoi les cerveaux humains sont-ils faits.

    Il ne faut pas faire aux autres ce que l'on ne voudrait pas que l'on nous fasse. C'est une belle idée. Et elle est logique.

    Allors pourquoi y a t-il pour les animaux toutes ces monstruosités que l'homme ne voudrait surtout pas connaître pour lui-même. Pourquoi.

    Heureusement il y a des actions venant de partout pour les défendre. Et cela ne s'arrêtera pas.

  5. Clairette2 21/07/2021 à 11:41:04

    Oui complétement, foutaise et blabla c'est juste pour le passage aux prochaines élections (tout ça me donne envie de vormir) - [***]

  6. nanou2017 20/07/2021 à 00:16:48

    Mais c'est pour qu'on vote pour eux ? Et quand ils seront élus bah, ça fera pareil que la vidéo dans les abattoirs. Ca a bien marché la vidéo dans les abattoirs, on a bien gobé l'histoire. Ils vont nous refaire le même coup ! Quelle honte !

  7. Gilles B 19/07/2021 à 23:00:42

    Pourquoi attendre 2022 ? Lorsque les politiciens le veulent, ils savent bien dégainer l'article 49.3 qui permet de passer un texte en force (à l'exemple de Manuel Valls qui l'a utilisé 6 fois). Alors, pourquoi ne pas le faire pour la cause animale ? Malheureusement, les politiciens et les juges se moquent éperdument de la souffrance de nos amis les animaux qui ont souvent bien plus de cœur que bien des êtres qui se disent "humains".
  8. AnneV 19/07/2021 à 18:16:01

    Ne cherchez pas ! "voeu pieu" ou blabla pré-électoral quoiqu'il en soit, cela m'étonnerais que l'Assemblée (LREM en majorité) ou le sénat valide cette loi. C'est encore le conseil d'Etat ou l'Europe qui fera bouger les choses et sauvera les animaux !!! De plus, Macron s'arrangera pour "laisser le bébé" aux successeurs et si c'est Bertrand ou un autre clown de son acabit, on est pas sorti de l'auberge !!!! Regardez la loi contre les animaux dans les cirques ! Elle attend toujours dans un grenier !!!!!!!!!!!!!!!!