Si les animaux sont graciés lorsqu’ils entrent dans une zone habitée, commerciale ou artisanale – en vertu d’un décret de 2019 – toujours est-il que leur traque en dehors de leur habitat naturel les traumatise. Hors mis ces grâces exceptionnelles, les pauvres animaux sont poursuivis pour être tués à l’arme blanche… voire dévorés par les meutes de chiens ! En octobre 2020, c’est un pauvre lama qui a été éventré par une meute, sous l’œil impuissant et choqué de sa propriétaire…

Des vies humaines mises en danger

A cette souffrance animale, s’ajoute évidemment le risque pour la sécurité des personnes, qu’il s’agisse de riverains en zone habitée ou d’automobilistes sur les routes. Animaux sauvages traqués ou chiens de chasse perdus sont à l’origine de nombreuses collisions routières. L’association AVA relève, par exemple, des carambolages multiples sur une autoroute de l’Indre, après le passage d’une meute pourchassant un chevreuil, ou encore, des accidents en chaîne sur une route nationale de l’Oise, après la traversée d’un équipage de chasse à courre dans l’Oise !

Sans oublier le droit de propriété, bafoué par certains veneurs. « Les chiens de l’équipage Bonnelles-Rambouillet ont pénétré chez une habitante des Mesnuls (800 habitants) avec des valets enjambant son grillage à leur suite, fustige l’association AVA.
Dans l’Aisne, une famille a vu ses poules attaquées par un chien de l’équipage local, pendant que le reste de la meute chassait autour du village ; l’une d’elles a été tuée sous les yeux des enfants ».

8 Français sur 10 pour l’abolition de la chasse à courre : une écrasante majorité

« Ces frictions sociales incessantes, qui à chaque fois nécessitent l’intervention des forces de l’ordre et des Sapeurs Pompiers, justifient en elles-mêmes un débat au Parlement sur le maintien d’une telle pratique, conclut l’association. Le mouvement d’opposition à la chasse à courre tel qu’il existe aujourd’hui est un exemple d’écologie populaire pour notre siècle : les Français les plus touchés prennent les choses en main et poussent pour une solution démocratique ». Et pour cause, l’appel lancé par AVA a déjà été cosigné par 100 citoyens de tous horizons : des artistes, des journalistes, mais aussi, des parlementaires, ou encore, des élus locaux citadins ou ruraux.

Un vœu largement relayé par l’opinion publique puisque près de 8 Français sur 10 veulent l’interdiction de la chasse à courre (Baromètre annuel Fondation 30 Millions d’Amis / Ifop, janvier 2021). Un chiffre en progression constante ces dernières années. La pétition de la Fondation 30 Millions d’Amis - réitérée sur le site de l'Assemblée nationale - contre cette pratique d’un autre âge a déjà fédéré plus de 250 000 signataires ! Quand la France se décidera-t-elle enfin à rejoindre les nombreux pays de l’Union européenne qui l’ont abolie ?