Un chevalier guignette en pleine partie de pêche ! ©Agathe Laurent
Passionnée par les oiseaux limicoles, la photographe animalière use de son talent pour sensibiliser en faveur de la préservation des zones humides de plus en plus étouffées par l’activité humaine. Ses clichés teintés de simplicité et de douceur renforcent son message. 30millionsdamis.fr a rencontré cette artiste atypique.
Son profil détonne dans le petit milieu de la photographie animalière. Passionnée et engagée depuis son plus jeune âge, Agathe Laurent (30 ans) s’évertue à aller là où ne l’attend pas. Femme photographe depuis 2017 dans un milieu majoritairement masculin, l’Yvelinoise a fait de la région la plus urbanisée de France son terrain de jeu. Les obstacles lui importent peu. Ce qu’elle aime, c’est sublimer la nature.
C’est lors d’une rencontre fortuite avec un renard que la talentueuse Agathe Laurent a décidé de faire de la photographie son 2ème métier./©Agathe Laurent
« Beaucoup pensent qu’il faut aller loin pour avoir la chance de photographier des animaux, s’étonne celle qui travaille dans le milieu des brocantes. Paradoxalement, nos enfants connaissent mieux les éléphants ou les lions que les animaux qui nous entourent comme les chevreuils ou les oiseaux. Or, si on prend le temps de regarder autour de nous, on s’aperçoit qu’il y a de la beauté à foison. Même en Île-de-France, les animaux prospèrent ». C’est d’ailleurs lors d’une rencontre fortuite avec un renard, « l’emblème de la photographie animalière », qu’Agathe décide d’en faire son deuxième métier. « Dans une ancienne friche près de chez moi, je vois deux grandes billes noires et oranges en train de me fixer, décrit la Francilienne. C’était bouleversant. C’est là que j’ai commencé à m’intéresser à son rôle écologique malgré les efforts de chasseurs pour le dénigrer. J’avais mis le doigt dans l’engrenage. Trois ans plus tard, je continue d’apercevoir cette famille de renards comme si c’était un rendez-vous. »
Mais son véritable dada sort lui aussi de l’ordinaire : les limicoles. Ces petits échassiers qui fréquentent les zones humides n’ont pas forcément la faveur des appareils photos, surtout en Île-de-France. Ils sont pourtant essentiels à la biodiversité et resplendissent sous l’objectif de la photographe. « J’essaie de me mettre à leur hauteur, sourit-elle. Je me baisse, je m’allonge dans la boue... Cela permet de voir le monde avec leurs yeux. Ce sont des animaux farouches et discrets. C’est comme s’immiscer dans un monde où l’homme n’est pas le bienvenu.»
Cette fascination amène la photographe à s’enquérir de la situation des zones humides qui pâtissent d’un déficit d’intérêt et qui subissent les effets dévastateurs de l’activité humaine. « Avec mes photographies, j’essaie de gommer l’image un peu sale qu’ont les gens des zones humides, explique Agathe Laurent. Ce sont de véritables berceaux de la biodiversité. Elles accueillent toutes les sortes d’espèces imaginables. Leur disparition à cause de la sécheresse, de l’activité agricole, de l’implantation de centres commerciaux, c’est un sujet grave et trop peu commenté. Une zone humide, c’est un havre de nature qui disparaît dans l’indifférence générale. »
Ses clichés de bécassines, martin-pêcheurs ou petits gravelots rendent un hommage humble et fidèle de la vie fleurissant dans ces marais. « La photographie peut apporter un autre regard à la cause animale, souligne-t-elle. Rien qu’avec l’esthétique d’une photo, on invite le spectateur à être curieux. » Et comme elle aime à le répéter : « cette beauté est à notre portée ».
30millionsdamis.fr met régulièrement en avant le travail extraordinaire des photographes animaliers tels qu’Adrien Favre, Greg Lecoeur ou encore Laurent Baheux.
Emilia CLÉ 14/09/2020 à 20:55:52
AnneV 19/08/2020 à 18:09:54
Si les activités humaines pouvaient être en concordance totale avec la nature !!!! Il faudra sans doute encore un peu plus de catastrophes pour que nous réagissions !!!! Et encore ! Les accrocs du dollar trouveront toujours un moyen pour contrecarrer ceux qui veulent préserver !! Pitoyable !