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Interview

Laurent Baheux : « L'homme a oublié qu'il est lui-même un animal »

Dans son nouvel ouvrage, Laurent Baheux sublime le lion, un animal qui lui est particulièrement cher. /©Laurent Baheux

Laurent Baheux s’impose comme l’un des photographes animaliers les plus reconnus en France. Thuriféraire de la cause animale, il revient pour 30millionsdamis.fr sur son parcours, son amour des animaux et ses combats.

Comment êtes-vous devenu photographe animalier ? 

Laurent Baheux : J’étais auparavant photographe sportif à Paris. J’ai côtoyé les grands événements, la foule, les Jeux olympiques… J’ai saturé de tout, j’ai eu envie d’aller voir au-delà de l’humain. La nature me manquait. C’est un besoin que j’ai ressenti au moment où j’en étais le plus éloigné. C’est pourquoi je me suis octroyé des respirations en partant sur le continent africain. J’y ai vu ma première girafe, cela a été un vrai choc. Avoir devant vous cet animal libre et sauvage, qui mesure entre 4 et 5 mètres, je me suis senti tout petit. J’étais vraiment rentré dans le territoire des animaux…Cela m’a pris une dizaine d’années pour m’engager totalement dans l’animalier, au détriment du sport.

Vous êtes-vous déjà retrouvé dans des situations périlleuses ?

Je n’ai jamais eu peur des animaux. Mais cela m’est arrivé de me retrouver au mauvais endroit, au mauvais moment, où ma présence n’était pas forcément acceptée par l’animal. Ce qui est normal car nous sommes sur son territoire. Je travaille souvent depuis un véhicule car c’est paradoxalement moins dérangeant pour les animaux. En effet, ils ont identifié la silhouette humaine comme une menace. Du coup, un jour, je me suis retrouvé en plein milieu d’un troupeau d’éléphants. J’allais me faire charger. Il a fallu que moi et mon guide mettions la marche arrière tout doucement… Je suis aussi tombé sur des éléphants mâles irascibles car ils étaient en période de reproduction… Il ne faut pas oublier que s’il y a des accidents, c’est à cause de l’imprudence humaine.

 

En dehors des zones protégées, il n’y a pas de respect pour l’animal sauvage.

Quel a été l’élément déclencheur de votre engagement pour la cause animale ? 

Cela a mûri au terme d’une prise de conscience qui a évolué au fil de mon expérience du monde humain, du monde animal et du monde sauvage. J’ai pu constater qu’en dehors des zones protégées, il n’y a pas de respect pour l’animal. Partout, les comportements sont les mêmes. Des cirques ou des zoos, on en trouve dans le monde entier. Cet endroit où vous enfermez des animaux toute leur vie pour divertir une famille une journée, me rend triste. De même, quand vous enfermez des ours polaires dans un enclos bétonné toute l’année sous 30 à 40 degrés, nous sommes très loin des besoins de cet animal. C’est de la torture.

L'utilisation du noir et blanc est-elle un choix délibéré ?

L'histoire de la photographie a été écrite en noir et blanc. Quand vous regardez les travaux des grands maîtres de la photographie du XXe siècle, c'est en noir et blanc. Cela permet aussi de simplifier la lecture de l'image sans la couleur qui viendrait perturber l'oeil. On est concentré sur l'essentiel. La photographie, c'est avant tout de l'ombre et de la lumière.

 

La photo, c’est écrire avec des images. C’est un langage universel.

La photographie a-t-elle un pouvoir dans un combat de protection animale ?

Ce qui est intéressant avec la photographie, c’est que c’est un langage universel. Peu importe votre pays ou votre langue, vous la comprendrez. La photo, c’est écrire avec des images. Cette écriture visuelle peut toucher tout le monde très rapidement et simplement car elle est compréhensible. Pour ma part, j’essaie de montrer que ces animaux ont des sentiments, qu’ils ressentent de l’affection, de la souffrance et peuvent avoir le même souci de protection de leur progéniture… L’idée est de sensibiliser l’humain à cela car il a oublié que lui-même est un animal.

Quelle est la différence entre le photographe que vous êtes devenu et celui de vos débuts ?

Je suis quelqu’un de bien plus conscient de la problématique sur les dangers que l’humain fait subir sur le monde animal par nos activités, nos modes de vie, nos croyances, notre consommation… Malheureusement, tout le monde n’a pas conscience de cela. Je pense avoir connu une grande évolution, j’ai vu la faune se dégarnir au fil des années. L’expansion démographique est un véritable problème. Partout où il y a de la présence humaine, l’animal doit systématiquement reculer. Le combat est perdu d’avance pour lui. Cela va au-delà des horreurs du braconnage ou de la chasse. A partir du moment où nous prenons le territoire de l’animal, nous le faisons disparaître. On peut le voir en Afrique, dans la forêt amazonienne ou dans la région arctique…

 

Là où nous prenons le territoire de l’animal, nous le faisons disparaître.

Parmi vos photographies, laquelle vous a procuré le plus de sensation ?

Il y a plein de moments incroyables, de frayeurs, de beaux instants… Même sans capter une image, j’en ai vécu des indélébiles. Mais je pense à un jour de l’année 2007, en Tanzanie, où j’ai aperçu un lion au loin. Ce n’est pas très original mais c’est mon animal fétiche, l’animal emblématique de l’Afrique. J’avais repéré comme une tâche dorée dans le paysage. J’étais persuadé que c’était un lion. Mon guide calmait mon enthousiasme en me disant que c’était sûrement une pierre. Nous prenons les jumelles, nous n’arrivons pas à le voir. Je convaincs mon guide de s’approcher. Et là… Un lion magnifique, avec une brise qui coiffait sa belle crinière, posait sur un rocher. Il était majestueux. Je suis resté une demie heure à faire des photos, il n’a pas bougé. Ce souvenir restera ancré dans ma mémoire.

 

Entre protéger ou tuer, il faut choisir.

Quelle est la dernière actualité qui vous a le plus choqué ?

Ce qui m’excède régulièrement, c’est l’ouverture de la chasse. Nous sommes en plein dedans. Je suis consterné par l’image que les chasseurs veulent donner d’eux-mêmes mais aussi par la grande arnaque que constitue la chasse d’un point de vue écologique. Quand on lâche 20 millions d’animaux d’élevage dans la nature pour les massacrer derrière, comment peut-on se dire « Premiers écologistes de France » ? Que dire des 250 millions de cartouches et des tonnes de plomb éparpillées dans la nature ? Entre protéger ou tuer, il faut choisir. Quand on connait l’état de la biodiversité en France, il est impensable de devoir tuer des espèces qui sont menacées. La vie sauvage n’a pas besoin d’être régulée. Ne parlons pas de tous ces gens exaspérés qui subissent ce terrorisme de la nature car ils ne peuvent plus se promener en forêt… J’espère que ça va être de plus en plus réglementé. Commençons par rendre le dimanche non-chassé. 

Commenter

  1. Bandy86 26/09/2019 à 12:43:32

    Magnifiques photos. Bravo Monsieur !!!

  2. raticide52 24/09/2019 à 21:58:26

    Des photos magnifiques et excellente interview. Constat sans faille de la destruction du monde animal qui se fait petit à petit et ce, par la main de l'homme. Parfaite analyse en ce qui concerne la chasse et comme le dit l'auteur, protéger ou tuer, il faut choisir. Malheureusement, le choix de l'homme est vite fait, et dans la majorité des cas, il a choisi la destruction.

  3. camisha 24/09/2019 à 17:46:28

    Magnifique photos, merci pour votre Amour pour les Animaux.

  4. lilinuchette 24/09/2019 à 17:14:47

    les animaux ont beaucoup de sagesse à nous apprendre, ils doivent être protégés.

  5. AnimeauxEnDanger14 24/09/2019 à 16:24:35

    BONJOURS JE SUIS D'ACCORD AVEC VOUS LOTUS 2003

  6. lotus2003 20/09/2019 à 00:44:02

    c'est vrai que certains humains ont oublier celà. mais l'animal ne fait rien de mal, certains humains oui. c'est pas celà que je ne supporte plus ces humains. pour moi, l'animal passe avant l'humain.