Pour enrayer la chute drastique de la population d’ânes dans le pays, le gouvernement kényan vient d’annoncer l’interdiction de leur abattage d’ici la fin du mois de mars 2020. La Fondation 30 Millions d’Amis salue cette décision aux conséquences salutaires, tant pour les animaux que pour les communautés rurales qui en dépendent.
« Abandonné des hommes, il est mort sans adieux ». Pour les ânes africains, la fin de vie n’est pas moins dramatique que dans la célèbre chanson d’Hugues Aufray. En effet, leur peau – bouillie jusqu’à obtenir une gélatine brune appelée « ejiao » – est très appréciée en Chine pour ses prétendues vertus contre l’anémie, l’insomnie ou encore l’infertilité. Or, la demande chinoise surpassant de loin le nombre d’équidés présents dans le pays, l’empire du Milieu s’est tourné vers les pays africains, en particulier le Kenya : pas moins de 1000 ânes y sont tués chaque jour, sans compter l’abattage clandestin ! Mais aujourd’hui, constatant que leur nombre a chuté d’un tiers en une décennie, les autorités kényanes prennent enfin la mesure du désastre… et réagissent en conséquence, interdisant l’abattage des ânes d’ici la fin du mois de mars 2020.
Les propriétaires d'ânes se soucient vraiment de leurs animaux.
Jamie Whear, ONG Brooke
« Les avantages apportés par le travail traditionnel des ânes sont bien plus importants que ceux que vous pourriez retirer en les abattant et en mangeant leur viande », a déclaré le ministre de l’Agriculture Peter Munya, cité par le média britannique BBC. Ce changement de cap inespéré fait suite à une manifestation organisée à Nairobi pour exiger des mesures de protection pour ces animaux (24/02/2020). Issus de communautés rurales, les manifestants ont fait valoir le rôle précieux joué par l’équidé dans l’agriculture de subsistance, portant l’eau potable, le bois de chauffage et les récoltes. « Lorsque des ânes sont volés ou tués, les femmes sont transformées en ânes », pouvait-on lire sur une pancarte. « Nous voulons mettre fin à la criminalité et à la brutalité, pour rendre à l’âne sa place légitime dans notre société », les a rassurés le ministre.
« Ce sont d’excellentes nouvelles. Après des mois de soutien aux propriétaires d’ânes et de campagne contre leur commerce, nous sommes ravis que le gouvernement kenyan ait pris la bonne décision pour protéger les ânes et les communautés qui en dépendent, s’est réjouie Petra Ingram, directrice de l’ONG britannique Brooke, par communiqué. C’est également une étape importante et vitale pour accorder à cette question l’attention qu’elle mérite et étendre une interdiction à travers l’Afrique et au-delà. » Outre la question de l’abattage pour leur peau, l’organisation continuera à agir pour protéger les équidés des mauvais traitements subis au quotidien.
Nous voulons mettre fin à la criminalité et à la brutalité envers les ânes.
Peter Munya, ministre de l'Agriculture au Kenya
« Bien qu'il s'agisse d'une relation différente de celle d'un animal de compagnie, les propriétaires d'ânes se soucient vraiment de leurs animaux, ce qu’ils ont prouvé en se réunissant pour obtenir cette interdiction, affirme Jamie Whear, chargé de communication de Brooke, contacté par 30millionsdamis.fr. Si nous avons constaté beaucoup de problèmes au sein des communautés, c'était presque toujours à cause de la pauvreté, du manque de connaissances, ou du manque d'accès aux vétérinaires et aux maréchaux-ferrants. Par exemple, un mauvais attelage avec des charges lourdes peut causer des blessures ». La sensibilisation au bien-être animal, dès le plus jeune âge, est donc primordiale pour améliorer de façon pérenne l’existence des équidés.
Enfin, il reste encore à démanteler les réseaux de contrebande qui gangrènent la région. Sans quoi, l’abattage légal des ânes risque de laisser place… à une forte hausse de l’abattage clandestin ! « C'est exactement ce qui pourrait arriver, et cela se produit dans d'autres pays qui en ont interdit le commerce, confirme Jamie Whear. La solution est de travailler avec les gouvernements pour renforcer les lois, et surtout, les faire appliquer, en fournissant une formation à ceux qui en seront chargés. Nous y travaillons déjà en Afrique de l'Ouest au Burkina Faso, et nous y travaillerons au Kenya maintenant que nous avons obtenu l'interdiction. » « Nous avons remporté une bataille, mais pas la guerre contre ce trafic extrêmement néfaste », reconnaît de son côté Fred Ochieng, responsable de la branche kényane de Brooke.
Jusqu’à présent, les trafiquants n’hésitaient pas à enfreindre la loi pour se procurer les équidés tant convoités, laissant des familles entières dans le désespoir. Ainsi, entre 1000 et 2000 ânes sont volés chaque année dans le pays. Les animaux abattus au Kenya proviennent également des pays frontaliers, à savoir le Soudan du Sud, l’Ethiopie (où il est interdit de les tuer pour des raisons culturelles), l’Ouganda et la Tanzanie (qui en interdisent l’export vers la Chine), après un transport de plusieurs heures sans eau ni nourriture. L’avancée obtenue au Kenya, condamnant un débouché majeur de ce réseau, constitue un espoir pour la survie de ces animaux aussi doux qu’intelligents.
Krys35 24/06/2020 à 18:59:42
Des centaines d'ânes massacrés par jour pour de prétendues vertues!!! Mais où va t-on? Certains hommes sont de plus en plus fous avec leur croyance débile. On torture, massacre, à tours de bras et les gros qui dirigent ferment les yeux. Quelle HONTE!!! ça me donne envie de vomir
Étoile de l’Espoir 01/06/2020 à 16:37:49
Kundun69 05/03/2020 à 10:43:21
La CHINE est le pays qui tue et martyrise le plus d'animaux sauvages ou non, pour sa pharmacie et pour manger.
A ce niveau la différence avec l'INDE es immense...
Littleyorky 04/03/2020 à 18:25:24
La france est elle bien abilité à vouloir se poser en garant de la protection animale dans les pays étrangers lorsque l'on sait ce qui se passe dans certains abattoirs, lorsque l'on est les "champions" des abandons d'animaux domestiques, lorsque l'on a un Président pro-chasse qui est en admiration devant les chasses à courre, lorsque l'on est un pays ou les corridas en encore cours etc...etc..., Alors oui la tuerie de ces ânes est affreuse, atroce oui il faut qu'elle cesse, comme doivent cesser toutes les exploitations d'animaux; mais SVP commencons par balayer devant notre porte avant de critiquer la "propreté" chez les autres !
lilinuchette 04/03/2020 à 18:20:33
bravo au kenya, qui enfin comprend la misère des ânes et veut enrayer leur diminution !une bonne nouvelle.
invariant 04/03/2020 à 13:20:00
Hélas ces Pays n'évoluent pas et nous, nous regressons....à grands pas. Les animaux vous disent merci Monsieur MACRON
pour ce moment.
potala 04/03/2020 à 12:44:24
Un grand merci au ministre de l'agriculture, d'avoir prit conscience de l'horreur, même si celà a été long.... Mais le problème, c'est les chinois, la demande vient d'eux, donc tant que ce peuple n'évolura pas à ce niveau j'ai peur qu'il n'y ait aucune amélioration, ils se fourniront clandestinement ou ailleurs... Les chinois sont la cause de beaucoup d'extermination d'espèces avec leur médecine à la c.. Si on les laisse faire on court à la catastrophe pour les animaux sauvages ou domestiques... Le pangolin c'est vengé, qui sera le prochain ?
Bandy86 04/03/2020 à 12:01:08
Malheureusement j'ai bien peur que ces c******* de chinois aillent chercher des anes ailleurs dans un autre pays, et la maltraitance et l'abattage de ces anes seront les même.
AnneV 02/03/2020 à 17:19:51
Le jour où les chinois évolueront (et ce sera plus rapide que chez nous !!!!) les animaux s'en porteront mieux et eux aussi !!!!
kikinettedu91 29/02/2020 à 18:59:10