Déjà victimes du réchauffement climatique, les ours polaires sont également la cible des chasseurs dans certains territoires de leur aire de répartition. À l’occasion de la journée internationale de l’ours polaire (27/02/2020), 30millionsdamis.fr revient sur cette pratique, en partie responsable du déclin de cette espèce classée « vulnérable » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Plus de 50 000 ours polaires auraient succombé aux griffes des chasseurs ces 60 dernières années (Polar Bears and Humans, Ole Liodden, 2019). Ce nombre incommensurable équivaut au double de la population actuelle, estimée à 25 000 individus. La chasse pourrait donc être responsable, aux côtés du changement climatique, de la disparition des deux-tiers des effectifs d’ici 2050.
À l’instar du Groenland et de l’Alaska, le Canada - qui compte près des deux tiers de la population mondiale d’ours polaires - autorise la chasse des ursidés pour leur chair, leur peau, ou encore leurs dents et leurs griffes ! Les quotas de chasse sont délivrés aux autochtones dans le cadre d’une chasse dite « de subsistance » jugée comme une nécessité pour la survie des peuples. Mais les populations autochtones du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest du Canada peuvent également utiliser leurs quotas en proposant des expéditions de chasse « sportive » guidées et rémunérées. « Environ 600 ours sont ainsi prélevés annuellement dans le nord du Canada, explique à 30millionsdamis.fr Jacques Prescott, biologiste et co-auteur du livre Mammifères du Québec et de l’est du Canada. Ce nombre est déterminé en fonction de l’abondance des sous-populations d’ours ».
Les produits non alimentaires dérivés de cette chasse peuvent même être exportés, en toute légalité, à des fins commerciales. Ainsi, une fourrure d’ours polaire peut être vendue entre 15 000 et 35 000 dollars canadiens (entre 10 000 et 25 000 euros) ! Le Japon et la Chine sont très friands des peaux d’ours blancs. Or, si le premier a vu la demande chuter au milieu des années 2000, la Chine a au même moment doublé ses importations. « Cet engouement est inquiétant, car il encourage au Canada une hausse des quotas de chasse au sein de populations d’ours polaires déjà fragilisées », fustige Céline Sissler-Bienvenu, directrice d’IFAW France (Fonds international pour la protection des animaux).
« En dépit du maintien de la chasse de subsistance par les autochtones, la population totale d’ours blancs au Canada reste stable depuis plusieurs années et l’espèce n’est pas jugée en péril au Canada, bien que son statut soit considéré préoccupant », nuance J. Prescott. « Les menaces pour ces ours sont le changement climatique et la pollution, pas la récolte réglementée par les autochtones au Canada », ajoute Marco Festa-Bianchet, Directeur du Département de biologie de l’Université de Sherbrooke.
En revanche, selon la directrice d’IFAW France, « le commerce international des ours polaires et de leurs parties représente une menace sérieuse pour l’espèce. Il doit être interdit ». En effet, la conservation de l’espèce dépend de la survie des ours les plus résistants. En précipitant la fonte de la banquise, le réchauffement climatique a dégradé l’habitat des ours blancs et réduit leur territoire de chasse. Seuls devraient donc survivre les meilleurs nageurs, les meilleurs chasseurs et les plus résistants face à la privation de nourriture. « Or, les ours polaires capturés et tués – y compris par les Inuits - sont toujours les plus gros et les plus forts », déplore Ole Liodden, photographe animalier et spécialiste des ours blancs. Les animaux qui vont tenter de s’adapter au changement climatique seront donc les plus faibles… Et la survie de l’espèce pourrait corrélativement s’en trouver menacée. En tout état de cause, « Toute mesure visant à assurer une conservation efficace des ours polaires, y compris l'établissement de limites de chasse, nécessitera le soutien des peuples autochtones et une coopération active », confie à 30millionsdamis.fr Sheryl Fink, Directrice de campagne pour la faune sauvage au Canada à l'IFAW.
En 2012, la Fondation 30 Millions d’Amis avait participé à la « Coalition Ours Polaires » pour soutenir la proposition des Etats-Unis visant à intégrer l’espèce à l’Annexe I de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) pour interdire leur commerce international. Mais quelques mois plus tard, les parties à la Convention avaient rejeté cette proposition.
AnneV 27/02/2020 à 19:25:27
L'ours polaire, la biodiversité en général, victime du réchauffement, de la chasse ? Bref ! L'humain est toujours derrière !!! Notre "espèce" devrait réviser son logiciel !!! Parce que tuer "pour le plaisir" ou ne pas tenir compte du réchauffement réel de notre planète, parfait Messieurs les humains, mais vous serez les premiers impactés et il ne faudra pas pleurer une fois que le mal sera fait ! Personnellement, et plus humaine que moi, tu meures, je suis persuadée que la disparition de notre espèce, si nous ne réagissons pas drastiquement, est programmée.....Et la planète et les animaux se frotteront les mains !!! L'humanité ? Nous ne sommes pas supérieurs, nous sommes supérieurement stupides et arrogants.
Chopinou 27/02/2020 à 17:04:24
Posez-vous la question : L'ours doit-il mourir à cause de l'homme qui le chasse ? L'homme n'a-t-il pas d'autres passe-temps, pas d'autres possibilités de s'enrichir sur un animal qui n'a pas demandé à ce que sa vie lui soit supprimée.
Et si tuer un homme nous enrichissait ? Je n'en serais même pas capable car un dicton dit "qui aime les bêtes, aime les gens". Mais ce dicton est-il toujours d'actualité aujourd'hui ?
Je continue à soutenir en signant les pétitions, les associations de défense des animaux qui font un travail remarquable. Malgré tout, je suis écoeurée d'apprendre toutes ces tueries, ces maltraitances dans le monde entier.