La Fondation 30 Millions d’Amis a reçu de nombreux témoignages de personnes inquiètes face à l’impossibilité de se rendre sur le continent avec un animal brachycéphale depuis la Guadeloupe, la Martinique ou la Guyane. La plupart des compagnies aériennes ayant interdit les chiens à nez retroussé à leur bord. Après l'alternative proposée par Air France, Air Caraïbes et Corsair ont également réagi. 30millionsdamis.fr a mené l’enquête.
Mise à jour : Suite aux informations de 30millionsdamis.fr à propos des familles ne pouvant rentrer en métropole avec leur chien brachycéphale pour cause d'interdictions de vol, les compagnies aériennes concernées ont décidé de réagir. Après Air France, qui a proposé une alternative, c'est Air Caraïbes qui a réagi en réponse au post Twitter de la Fondation 30 Millions d'Amis : « Nous entendons les nombreuses sollicitations à ce sujet, écrit la compagnie. Nous prenons à cœur les problématiques du transport des chiens brachycéphales. Nous rappelons que leur morphologie n’est pas adaptée au trajet en soute. De ce fait, nous proposons une solution sécurisée pour tous à savoir le transport en cabine. » Toutefois, le transport en cabine étant limité, 30millionsdamis.fr a demandé des précisions. « Le transport de chiens en cabine est effectivement limité à 7 kgs, concède la compagnie. Nous allons étudier les solutions de transport pour ces animaux, et nous nous rapprocherons des passagers concernés en temps voulu. » De son côté, Corsair accordera « une dérogation exceptionnelle aux passagers pour leur vol « retour », suite à une mutation professionnelle et pour les clients partis avec leurs chiens avant la mise en place de l’interdiction soit en octobre 2019 ». Un transport de l'animal à l'aller aura été réalisé et un certificat vétérinaire de bonne santé datant de moins d'un mois sera demandé.
La mort de Joy, ce bouledogue français laissé trop longtemps sur le tarmac brûlant de Cayenne (Guyane) avant un vol Air France, aura provoqué des secousses. Suite à ce drame, la compagnie a interdit la présence des « chiens à nez retroussé » sur ses vols sous prétexte qu’ils sont plus sujets à des problèmes respiratoires (15/07/2019). Problème : plusieurs personnes mutées en Guadeloupe, en Martinique ou en Guyane ayant préalablement voyagé avec leur chien se retrouvent désormais dans l’incapacité… de revenir avec leur animal !
C'est une prise d'otage!
Stéphane
Et pour cause ! Les autres compagnies ralliant la métropole aux départements d’outre-mer ont pris le pas d’Air France. Air Caraïbes a annoncé le 1er octobre 2019 que « tous les chiens et chats appartenant à une race à nez retroussé sont interdits en soute et en fret ». De même, Corsair a tranché qu’à « compter du 11 octobre, elle n’accepte plus au transport en cabine ou en soute les quatre races de chiens suivantes : bouledogue français, bouledogue anglais, carlins, terriers de Boston ». Des décisions rapides qui ont pris au piège de nombreuses personnes ayant déménagé outre-mer pour raisons professionnelles et qui doivent rentrer en métropole.
C’est le cas de Stéphane, qui vit en Guadeloupe depuis 15 ans, et qui doit absolument revenir en métropole : « C’est une prise d’otage, fustige ce maître de trois bouledogues français à 30millionsdamis.fr. Je dois retourner de manière définitive et il est hors de question d’abandonner mes animaux ! La Guadeloupe, c’est la France ! Elle est où la continuité territoriale ? Les compagnies aériennes ont pris cette décision à la va-vite sans penser aux conséquences. Aucune alternative n’est proposée sachant que même les bateaux refusent nos chiens. » Ce dernier a écrit plusieurs lettres aux responsables des compagnies ainsi qu’à certains politiques. Un groupe Facebook intitulé « Je n’abandonne pas mon animal DOM-TOM » a même été créé et une pétition lancée.
Même situation pour Cédric, militaire affecté en Martinique en juillet 2018, qui a pu s’y rendre avec son bulldog anglais Fever (2 ans et demi) via la compagnie Corsair et qui se retrouve sans solution. « Je ne cache pas mon inquiétude, affirme-t-il à 30millionsdamis.fr. J’ai contacté les compagnies à plusieurs reprises mais on ne m’offre pas d’alternative. Je connais d’autres personnes dans ce cas. On nous pousse à abandonner nos animaux. Mais il est hors de question de le faire. »
L’inquiétude est similaire pour Céline, dont le mari a été muté en Guyane un an plus tôt. « Nous avons voyagé avec Air Caraïbes avec Murphy, un Staffordshire terrier de 3 ans, explique-t-elle. On regarde partout pour le faire transiter. Mais on ne fait que de nous dire qu’il n’est pas possible de faire le retour avec lui. Quand je regarde mon chien, je ne peux pas m’empêcher de pleurer. On ne peut pas l’abandonner ! »
Face à la grogne, certaines compagnies aériennes ont décidé de réagir. Contacté par 30millionsdamis.fr, Air France a tenu à proposer des alternatives aux usagers malgré plusieurs restrictions. « Afin de prendre en compte ces situations, Air France a pris la décision d’étudier, au cas par cas, l’acceptation au transport des animaux répondant aux conditions suivantes :
La compagnie rappelle que « les animaux de race bouledogue, boston terrier et carlin (y compris les croisés) sont particulièrement fragiles, notamment en raison de leur obstruction respiratoire chronique notoire et de leur grande sensibilité au stress. Leur transport n’est donc pas sans risque. » Des dérogations seront ainsi communiquées.
En revanche, contacté par 30millionsdamis.fr Air Caraïbes a regretté « ne pas avoir de solution alternative à proposer pour le transport de ces animaux, car les transporter en soute ou en fret peut s’avérer dangereux pour les chiens ». De son côté, Corsair travaille à la mise en place d'un dispositif.
La Fondation 30 Millions d’Amis appelle les compagnies ne l’ayant pas fait à proposer des alternatives concrètes aux maîtres et aux maîtresses de chiens se trouvant dans les Outre-mer. De même, il est essentiel que les compagnies aériennes prennent les dispositions nécessaires pour prendre davantage soin des animaux car, rappelons-le, les incidents sont majoritairement le fait des négligences coupables des équipes aéroportuaires.
Emilia324 31/12/2019 à 17:39:31
mugiwara76000 27/12/2019 à 17:35:13