Abidjan, 27 juil 2017 (AFP) - Une saisie de trois tonnes d'écailles de pangolin a été réalisée en Côte d'Ivoire, la plus importante jamais enregistrée dans ce pays, ont annoncé les autorités jeudi.
Huit trafiquants ont été arrêtés dans la nuit de mardi à mercredi alors qu'ils s'apprêtai
ent à v
endre leur cargaison, probablem
ent à destination de l'Asie, a déclaré le capitaine Thimotée Gnahore, de l'Unité de lutte contre la criminalité transnationale organisée (UCT), lors d'une confér
ence de presse à Abidjan.
Trois tonnes d'écailles représ
ent
ent 4.000 pangolins, capturés
en Côte d'Ivoire, au Burkina Faso et au Libéria, selon Adama Kamagate, de l'organisation de déf
ense de la nature Eagle, qui a aidé l'UCT et les ag
ents des Eaux et Forêts dans l'opération. "
C'est un massacre", a déploré le commissaire Bonav
enture Adomo, chef de l'UCT.
Unique mammifère recouvert d'écailles, doté d'une longue langue visqueuse pour capturer des insectes, le pangolin vit dans les forêts tropicales et équatoriales d'Afrique et d'Asie du Sud-Est. D'aspect préhistorique avec sa petite tête et sa carapace d'écailles jusque sur sa longue queue, il déti
ent le titre peu
envié de mammifère le plus victime de trafic au monde, avec
environ un million de pangolins capturés ces dix dernières années. M
enacé d'extinction, il est intégralem
ent protégé par le traité de la Conv
ention internationale sur le commerce d'espèces sauvages m
enacées (Cites) depuis septembre 2016.
Réseau mafieux
La valeur marchande de la cargaison illégale saisie à Abidjan est estimée à 45 millions de francs CFA (près de 70.000 euros) sur le marché ivoiri
en, selon le capitaine Gnahore. Mais sa valeur sur le marché asiatique pourrait être c
ent fois plus élevée, si l'on se réfère aux dernières saisies importantes effectuées
en Malaisie et
en Thaïlande. Les écailles se négoci
ent plus de 1.000 euros le kilo au Vietnam ou
en Chine. Elles sont parées de nombreuses vertus curatives ou aphrodisiaques par la médecine traditionnelle asiatique, bi
en qu'elles ne soi
ent guère plus que de la simple kératine, comme les ongles humains. "
C'est un trafic juteux", a estimé le capitaine Gnahore, qui s'exprimait dans la cour du siège de l'UCT où était exposés une soixantaine de sacs r
enfermant les trois tonnes d'écailles.
Les huit trafiquants interpellés, de nationalité ivoiri
enne, burkinabè et guiné
enne, font partie d'un "
vaste réseau mafieux", a précisé le capitaine, pour qui les peines qu'ils risqu
ent sont trop peu dissuasives. "
La peine encourue est seulement d'un an de prison et 30.000 FCFA d'amende. On espère vraiment que la loi, qui date de 1960, va être revue rapidement et durcie", comme cela a été le cas au Cameroun, a r
enchéri Adama Kamagate, de l'ONG Eagle.
Cette organisation d'origine américaine est implantée dans dix pays africains pour lutter contre les trafics de faune et de flore. Si ri
en n'est fait pour stopper le trafic, le pangolin, dont la population a chuté de 50 %
en cinq ans
en Côte d'Ivoire, risque de disparaître des forêts de ce pays, a averti Adama Kamagate. Le stock d'écailles saisies doit être remis aux services des Eaux et Forêts pour être détruit, a indiqué le commissaire Adomo.
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