Fondation 30 Millions d'Amis

Fondation 30 Millions d'Amis
Faites un donFaire un don

La Ferme des Aubris

La Ferme des Aubris, un havre de paix pour les équidés maltraités ou abandonnés

Le refuge de la Tuilerie

Refuge "la Tuilerie" un havre de paix pour les animaux sortis de l'enfer

 €

Votre don ne vous coûte que
XXX après réduction fiscale

« Pourquoi j’ai arrêté la chasse ! »

Lassé des dérives de la chasse en France, Grégoire Trunet explique les raisons qui l'ont poussé à abandonner son fusil au profit de son appareil photo./©Grégoire Trunet

éditeur :
parution :
1.01.1970
prix éditeur :
pages :

Grégoire Trunet a rangé son fusil de chasse pour se consacrer à la photographie. Devenu particulièrement critique sur les chasseurs, le Bayonnais se livre sans concession pour 30millionsdamis.fr. Mythe de la régulation, élevages, accidents de chasse… tout y passe !

Résumé du livre

Avant d’arrêter, vous aimiez la chasse…

Grégoire Trunet : Je viens d’une famille de chasseurs et j’ai commencé à pratiquer la chasse avec mon grand-père. L’idée de me balader avec lui, c’est ce qui me plaisait le plus. Mon grand-père n’était pas là pour faire de carton. Il n’avait que 4 ou 5 balles quand on sortait. Dès qu’il voyait un animal magnifique, il ne voulait pas tirer. Il avait une certaine éthique. A la vingtaine, j’ai passé mon permis pour chasser moi-même, mais déjà ce n’était plus pareil…

C’est-à-dire ? 

Quand je me suis retrouvé seul à chasser, ça a perdu de son charme. Je me disais souvent : « Est-ce que ça vaut vraiment la peine de tirer sur ce chevreuil ? » Je n’ai jamais aimé tuer. Quand on est gamins, on ne réfléchit pas trop. Mais là, je ne pouvais plus me cacher. Je ne pouvais plus croire aux contes de fées que nous raconte la Fédération de la chasse notamment sur la régulation des nuisibles.

 

Quand on fait de l’élevage pour tirer à tout va, c’est du ball-trap !

Qu’est-ce qui vous a convaincu d’arrêter ?

Il n’y a pas eu de déclic particulier. Disons que l’idée a fait son chemin au fur et à mesure. En parallèle, je faisais déjà de la photographie. Cette activité me procurait bien plus de plaisir. Je ne détruisais pas la nature. Le dernier animal que j’ai tué était une bécasse. Je me sentais mal car les populations d’oiseaux ne cessent de chuter et je faisais partie du problème. Chasser, c’est violent. C’est brutal.

Qu’est-ce qui vous révolte aujourd’hui dans la chasse ?

Ce qui est catastrophique, c’est le mythe de la régulation. Hormis le sanglier, la faune sauvage se régule très bien toute seule. Les renards font le boulot. Et pourtant, ils sont persécutés partout en France. Or, là où ils ne sont pas chassés, cela se passe très bien. Quant aux populations de sangliers, elles ont été créées de toutes pièces par les chasseurs eux-mêmes. Ils se positionnent en sauveurs d’une situation qu’ils ont initiée. Quand on fait de l’élevage pour tirer à tout va, c’est du ball-trap ! On marche sur la tête…

 

La chasse est surprotégée par le gouvernement.

Êtes-vous surpris par la multiplication des accidents de chasse ?

Ce qui me surprend, c’est qu’il n’y en ait pas plus ! Il y a vraiment un bon Dieu dans nos campagnes… Sur la route, quand vous roulez trop vite, vous êtes puni. Dans la forêt, il n’y a pas de police. Je me souviens d’un chasseur à côté de moi qui avait tiré sur un oiseau. Je lui demande quel animal il avait tué. Il me répond : « Je ne sais pas, j’attends que mon chien me le rapporte ! » Tout le monde sait pourtant qu’il faut identifier l’animal avant de le tirer. La population de chasseurs vieillit et se radicalise.

Les politiques sont-ils trop permissifs envers les chasseurs ? 

La chasse est surprotégée par le gouvernement. Je ne suis en rien un activiste. Mais on leur laisse faire ce qu’ils veulent pour des raisons électorales. Quand on sait que la chasse à courre ou la chasse à la glu persistent en France, c’est terrible. On n’est plus au Moyen-Âge. Pourquoi martyriser un animal comme cela ? La France a 200 ans de retard ! 

© Grégoire Trunet

 

Grâce à la photographie, je m’approprie la nature sans lui nuire.

Vous sentez-vous isolé dans votre démarche ?

Non. Un de mes meilleurs amis n’a pas renouvelé son permis de chasse pour les mêmes raisons. Et j’en connais d’autres qui ont suivi le même chemin. Je crois que la chasse va mourir de sa belle mort. Il y a une prise de conscience de plus en plus importante, notamment chez les jeunes. Et les chasseurs sont de moins en moins défendables. Par ailleurs, beaucoup sont très mauvais naturalistes. Quand j’ai vu leur campagne sur « les premiers écologistes de France », je suis tombé des nues. J’en ai croisé qui ne savaient même pas faire la distinction entre une mésange et un phragmite. Ce ne sont pas des amoureux de la nature. 

Que vous apporte la photographie ? 

Je profite bien plus de la faune sauvage avec mon appareil photo. Tout semble rentrer dans l’ordre autour de moi. Je m’approprie la vie sauvage sans lui nuire. Ce sont de vrais moments de bonheur sans rien prélever, sur la pointe des pieds. Je ne regrette en rien mon choix.

à lire aussi

Biodiversité25.02.2020

Des millions d’oiseaux empoisonnés par les plombs de chasse

En France, 8 000 tonnes de plomb sont déversées chaque année dans la nature par les chasseurs. Toxique pour l’environnement, ce métal l’est tout autant pour la faune qui l’habite. 30millionsdamis.fr revient sur ce fléau qui ne pourra être combattu qu’au prix d’une volonté politique affirmée.

Faune24.02.2020

Le gouvernement envisage l'ouverture de la saison de chasse… deux mois plus tôt !

Un décret relatif « à la maîtrise des populations de grand gibier et de leurs dégâts » permettrait de démarrer la chasse au 1er juin au lieu du 15 août. Les associations de protection animale, dont la Fondation 30 Millions d’Amis, s’insurgent contre cet énième cadeau fait aux chasseurs.

Faune20.02.2020

Le renard : une (timide) prise de conscience de son rôle écologique

Au début de l’année 2020, la diffusion sur les réseaux de la photo d’un renard mort, pendu à un arbre à Aiglun (06) suscitait l’émoi. Pourtant, aucune enquête n’a été ouverte pour identifier et condamner les responsables. La raison ? Le droit français autorise la destruction de ce canidé considéré, non seulement comme « res nullius » - à l’instar des autres animaux sauvages - mais aussi comme « nuisible » ! La Fondation 30 Millions d’Amis déplore ce statut obsolète qui méconnaît totalement la sensibilité du goupil.