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Un lien extraordinaire s'est créé entre une renarde et un photographe animalier

Depuis l'été 2018, le photographe et la renarde partagent chaque jour des moments de complicité uniques ! ©Bruno-Gilles Liebgott

A 49 ans, Bruno-Gilles Liebgott vit aujourd'hui une expérience rare ! Depuis bientôt 2 ans, il côtoie quotidiennement une renarde qu'il a baptisée Fifine. Le photographe animalier a confié à 30millionsdamis.fr son histoire atypique et... magique !

« Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Je serai pour toi unique au monde. Tu seras pour moi unique au monde... » (Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince, 1943). C'est ce que Fifine aurait pu murmurer à l'oreille de Bruno-Gilles Liebgott, le jour de leur rencontre. Car aussi extraordinaire que cela soit, ce quadragénaire, photographe animalier, a tissé une relation unique avec une petite renarde sauvage... Une expérience exceptionnelle qui trouve sa source dans le parcours de vie de ce Lorrain d'origine, fasciné par la vie sauvage depuis son plus jeune âge.

A 13 ans, il immortalise pour la première fois un animal sauvage : un chevreuil, aussi doux que majestueux. « Ce gracieux et délicat cervidé a déclenché mon désir de créativité. J'avais trouvé le moyen pour conserver des souvenirs de mes entrevues avec les animaux sauvages. J'en ai fait ma vocation ». Pendant vingt ans, B-G. Liebgott a parcouru le monde (Afrique, Alaska, Floride, Danemark, Bavière, Ecosse...) pour photographier un florilège d'espèces : de la fourmi à l'éléphant d'Afrique, en passant par les plus grands prédateurs. Aujourd'hui, la faune des forêts française est au cœur de son travail qu'il partage par le biais d'expositions, de conférences, d'articles de presse et de reportages.

« Les larmes ont embué mes yeux alors que je vivais l'impensable ! »

 

Fifine est à la fois une amie, une complice, une messagère, une source d'inspiration.

Bruno-Gilles Liebgott - Photographe animalier

 Parmi toutes ces espèces, l'une d'elle le fascine particulièrement depuis son enfance : le goupil. « Être ami avec un renard ; quelle belle aventure cela doit être, imagine-t-il à l'âge de dix ans. Je désirais profondément cette amitiéJ'ai toujours gardé en moi l'illusion d'un possible accomplissement ». Quarante ans et d'innombrables heures d'affût plus tard, le rêve devient réalité : « Un jour il y a eu Fifine, la belle renarde, qui est devenue mon amie sauvage » ! Le 10 juillet 2018, la petite renarde âgée d'à peine trois mois s'approche du photographe dont elle renifle le matériel qui dépassait légèrement des broussailles. Un contact qu'elle renouvelle chaque jour plus intensément ! « Un mois plus tard, la jeune renarde contourne la haie où j'étais posté pour me rejoindre à l'intérieur et s'arrête à un mètre de moi, se remémore avec précision B-G. Liebgott. J'ai pris alors la décision d'enlever ma cagoule de camouflage pour me montrer à visage découvert et je lui ai tendu la main qu'elle a reniflée. Nous avons échangé des regards pendant de longues minutes. Les larmes ont embué mes yeux en réalisant que j'étais en train de vivre l'impensable ».

Depuis cet été féérique, il ne se passe quasiment pas un jour sans que les deux compères se côtoient. Au fil du temps, tous deux ont bâti une relation de confiance remarquable. La renarde a appris à reconnaître la voix, l'odeur et les pas du photographe, tandis que ce dernier a eu le privilège de la suivre plusieurs jours lorsqu'elle délimitait son territoire vital. Que ce soit lors d'aventures auprès d'autres animaux sauvages ou lors d'instants plus calmes à deux, leur amitié n'a cessé de s'épanouir... à tel point que Fifine lui a présenté son unique renardeau, baptisé Foxy ! « Quand elle me regarde, il y a beaucoup de douceur dans ses yeux. Jamais la moindre trace d'agressivité, s'émerveille Bruno-Gilles. En ma présence, elle est rassurée et sereine. Elle est à la fois une amie, une complice, une messagère, une source d'inspiration et un passionnant sujet d'étude ».

Un accord tacite avec certains chasseurs pour protéger les renards

 

 Il est temps que le renard soit inscrit sur la liste des espèces protégées.

Bruno-Gilles Liebgott

Progressivement conscients de la sensibilité des renards, comme de leur rôle écologique, les chasseurs du secteur ont accepté de préserver Fifine et ses congénères. « Le dialogue a été positif dès le départ. Ils tiennent compte de mes arguments, de mon expérience et de mes connaissances approfondies sur le renard qu'ils ne possèdent pas », assure B-G. Liebgott qui déplore le massacre du goupil dans l'hexagone. En effet, 600 000 renards sont tués chaque année en France, selon l'Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS)... en toute « légalité » ! Parce qu'ils sont jugés nuisibles, la réglementation nationale autorise leur destruction par tir, - sur autorisation préfectorale - piégeage ou déterrage. Pourtant, en se nourrissant de petits rongeurs, le goupil protège les cultures et freine la propagation de la maladie de Lyme. « Abattre des renards est une absurdité, une hérésie, un non-sens, fustige le photographe. Ils n'ont pas besoin des Hommes car ils s'autorégulent seuls. Là où il n'y a pas de chasse, il n'y a pas de surpopulation, c'est scientifiquement prouvé, et la maladie de Lyme décline. Il est grand temps que le renard soit reconnu comme un des auxiliaires les plus précieux pour l'équilibre des milieux naturelsIl est grand temps que le renard soit inscrit sur la liste des espèces animales protégées ».

Plus largement, c'est la vie sauvage qui se régule seule. « Plus l'Homme intervient dans la nature, plus il créé des déséquilibres. S'il  venait à disparaître de cette planète - et qu'il n'y ait donc plus de chasseurs - la nature n'attendrait pas qu'une nouvelle espèce d'hominidé apparaisse pour assurer l'équilibre, tance Bruno-Gilles. Elle n'en a jamais eu besoin, car elle est capable de se débrouiller seule comme elle l'a toujours fait, avec un savoir-faire inimitable ».

« Sans la nature, nous ne sommes rien »

Selon le photographe, l'acharnement dont la faune sauvage fait l'objet est lié au manque de connaissance à son égard : « Il manque à notre gouvernement des ministres sensibilisés à la nature, qui comprennent les enjeux de la préservation des écosystèmes naturels et de leurs hôtes, bénéfiques à nos existences, déplore B-G. Liebgott. Et plus encore, l'éducation à la nature devrait faire partie de tous les programmes scolaires. Car sans la nature, nous ne sommes rien. Et elle aura toujours le dernier mot ».

Pour son métier, le photographe veille à pénétrer ce monde sauvage avec le plus grand respect : « Je désire avant tout être en osmose à tout ce qui m'entoure, en cueillir des émotions et de douces vibrations... avant même de songer aux besoins de l'image ». L'art de la photographie n'en est pas moins précieux et utile : en montrant la beauté de la nature, il permet de sensibiliser le public à sa protection. « Plus une image est belle, plus elle a de chance d'interpeller celui qui la regarde, et par delà, de l'inviter à protéger la nature comme quelque chose d'infiniment précieux, confie ce passionné. Chaque espèce a un rôle indéniable à jouer. Le bon fonctionnement des écosystèmes dépend de chacun d'eux. Et cela ne peut se faire qu'à la condition de les laisser vivre ».