Alors que le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a déçu l'opinion après avoir dévoilé des mesures peu ambitieuses sur le bien-être animal (28/01/2020), tous les espoirs reposent désormais sur Elisabeth Borne pour améliorer le sort de nos 30 millions d'amis. Si la volonté politique est au rendez-vous, la ministre de la Transition écologique et solidaire pourrait permettre des avancées majeures sur la question des cirques, des delphinariums ou de la chasse.
En première ligne. Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, en charge des animaux sauvages, captifs ou non, est en effet désormais sur le devant de la scène concernant les mesures très attendues sur le bien-être animal... maintes fois annoncées l'an dernier et maintes fois repoussées. Il y a quelques jours, son homologue à du ministère de l'Agriculture, Didier Guillaume, a très fortement déçu en faisant des annonces réchauffées, floues et peu ambitieuses. Selon le dernier Baromètre Fondation 30 Millions d’Amis-Ifop "Les Français et le bien-être animal", nos concitoyens jugent très sévèrement l'action de nos dirigeants en la matière : 75 % d'entre eux considèrent que le gouvernement ne prend pas suffisamment en compte la protection animale dans son action.
Les espoirs se fondent donc désormais auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne. Cette dernière, au contraire de son collègue de l’Hôtel de Villeroy, a poursuivi les concertations avec les associations de protection animale, dont la Fondation 30 Millions d’Amis, initiées par son prédécesseur François de Rugy, et dispose de leviers pouvant être déterminants sur les cirques, les delphinariums, la chasse ou la fourrure notamment.
La fin des cirques avec animaux sauvages
Jamais l’étau n’a été aussi resserré autour des cirques exploitant les animaux sauvages. Preuve en est, plus de 7 Français sur 10 (72 %) souhaitent leur interdiction d’après le baromètre de la Fondation 30 Millions d’Amis réalisé par l’Ifop. C’est 5 points de plus par rapport à 2019 ! Signe des conditions exécrables dans lesquelles vivent les animaux dans les cirques, les équipes de la Fondation 30 Millions d’Amis viennent encore tout récemment de secourir le lion Simba qui se morfondait au fond d’une cage du cirque Bostok. Près de 400 villes, dont Paris-capitale, ont mis la pression au gouvernement en interdisant l’installation des cirques exploitant des animaux sauvages sur leur territoire. La pétition de la Fondation 30 Millions d’Amis pour l’interdiction a recueilli plus de 320 000 signatures. Si Elisabeth Borne venait à transformer l’essai en légiférant, la France rejoindrait la quarantaine de pays dans le monde à avoir réalisé ce pas décisif.
Une loi sur l’interdiction des delphinariums
La politique du ministère de la Transition écologique et solidaire est totalement illisible.
Christine Grandjean, C'est Assez !
Toujours rien pour les delphinariums depuis que Ségolène Royal, alors ministre de la Transition écologique, avait pris un arrêté ministériel en mai 2017 pour interdire la reproduction des dauphins et des orques en captivité. Cet arrêté avait été annulé par le Conseil d’Etat fin janvier 2018. « Nous pouvons toujours espérer un nouvel arrêté plus abouti mais soyons honnêtes, nous sommes dans le brouillard, tempère Christine Grandjean, présidente de l’association C’est Assez !. La politique du ministère de la Transition écologique et solidaire est totalement illisible. L’optimisme n’est donc pas encore d’actualité. » Par ailleurs, début 2020, des rumeurs ont couru au sujet d’une volonté de Marineland d’Antibes (06) d’envoyer ses 4 orques vers la Chine en prévision d’une loi, depuis démentie par le directeur Pascal Picot. 69% des Français (+5 vs 2019) souhaitent l’interdiction des delphinariums (Baromètre 2020/Fondation 30 Millions d’Amis-Ifop).
Mettre un terme à la chasse à courre et aux abus de la chasse
Les accidents de chasse se multiplient dans toutes les régions de France sous le regard du gouvernement. La France est le seul pays d’Europe autorisant la chasse tous les jours de la semaine. Pourtant, plus de 8 Français sur 10 (82%) souhaitent que le dimanche devienne un jour non chassé. Il s’agit d’une augmentation de 28 points en 10 ans. De même, les abus de la chasse restent toujours ancrés dans nos forêts au grand dam des promeneurs. La chasse à courre continue d’être pratiquée et de susciter l’émoi. 76% des sondés se sont d’ailleurs prononcés pour son interdiction (+1 pt vs 2019) dans le baromètre 2020 de la Fondation 30 Millions d’Amis réalisé par l’Ifop. Notre pétition contre cette pratique d’un autre temps fédère plus de 210 000 personnes.
Nous n’avons jamais été aussi près de faire bouger les choses mais ce n’est pas le fait des politiques.
Madline Rubin, ASPAS
Dans le volet des espèces dites « susceptibles d’occasionner des dégâts », les associations de protection animale travaillent sur la future liste en 2022, un an après celle dévoilée pour 2019-2022. « Nous avons tous les arguments pour sortir le renard de cette liste, affirme Madline Rubin, directrice de l’Association de protection des animaux sauvages. C’est une hérésie qu’il y soit toujours. De même, les mustélidés n’ont rien à y faire vu leur apport pour la biodiversité. Des attentes, il y en a. Malheureusement, nous n’avons pas été entendus l’an dernier. Nous n’avons jamais été aussi près de faire bouger les choses mais ce n’est pas le fait des politiques. »
Les animaux sauvages vivant à l’état de liberté naturelle sont considérés comme « res nullius » (chose sans maître, c'est-à-dire qui n’a pas de propriétaire). À cet égard, l’article 521-1 du code pénal sanctionne - jusqu'à 30 000 euros d’amende et 2 ans de prison - les sévices graves et actes de cruauté exercés contre les seuls animaux domestiques et animaux sauvages apprivoisés ou tenus en captivité. En d’autres termes, faire souffrir des animaux sauvages en liberté est légal en France ! La Fondation 30 Millions d’Amis a donc lancé une pétition pour étendre la protection prévue par le code pénal à l’ensemble des animaux, sans distinction. Elle a déjà recueilli près de 200 000 signatures.
De l’espoir pour la fourrure
C’est une quasi-unanimité ! Plus de 9 Français sur 10 (91%) espèrent la fin du commerce de la fourrure. Une cruauté qui a causé la mort de plus de 100 millions d’animaux torturés puis tués dans le monde. De plus en plus de marques de vêtements incontournables (Prada, Maje, Sandro, Claudie Pierlot) ont décidé de tourner le dos à cette technique cette année. Ce sont plus de 355 000 personnes qui ont signé la pétition de la Fondation 30 Millions d’Amis pour la fermeture des fermes à fourrure en Europe. Si 15 pays ont déjà légiféré en Europe, la France n’a toujours pas concrétisé de mesure décisive de la ministre E. Borne.
La Fondation 30 Millions d’Amis espère que 2020 sera l’occasion pour la ministre de la Transition écologique et solidaire de donner enfin une impulsion positive à un gouvernement peu enclin à améliorer le bien-être animal en France. L'opportunité semble plus que jamais présente pour améliorer le sort des animaux sauvages, en captivité ou non.
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