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Le gouvernement balaie l’avis citoyen pour satisfaire les chasseurs

Le geai des chênes sera dans le viseur des chasseurs jusqu'en 2022 malgré la désapprobation des citoyens./©Flickr-Eric ROBERT

Le Conseil d’Etat a annulé un arrêté pris par l’ancien ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, suspendant la chasse à la barge à queue noire et au courlis cendré (12/07/2019). Dans le même temps, le gouvernement confirme son arrêté sur le classement des « espèces susceptibles d’occasionner des dégâts » jusqu’en 2022… en dépit d’une opposition de 65% lors de la consultation publique ! Un déni de démocratie pour la Fondation 30 Millions d’Amis.

Pour les chasseurs, c’est Noël même en été ! Déjà bien gâtés depuis le début de la présidence Macron en 2017, notamment avec le prix du permis national de chasser divisé par deux, ces derniers continuent à recevoir les faveurs du pouvoir. Dernier cadeau en date : la confirmation de la liste des « nuisibles » jusqu’en 2022, preuve du peu d’intérêt du gouvernement envers l’opinion publique.

La liste des nuisibles confirmée malgré le sursaut citoyen

En effet, la consultation publique sur les « nuisibles » - plus pudiquement rebaptisés « espèces susceptibles d’occasionner des dégâts » - a récolté 65% d’avis négatifs parmi les 53 853 contributions. « Cela démontre que les gens se sont mobilisés et ont été sensibles aux arguments scientifiques développés pour sauver ces espèces, note Madline Reynaud, directrice de l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS). Ce qui est frappant, c’est le nombre de contributions. En 2015, il n’y en avait eu que 2000. Malheureusement, l’État n’entend pas en tenir compte… »

Malgré ce sursaut citoyen, le projet d’arrêté est effectivement confirmé par le ministère de la Transition écologique de François de Rugy ! Ainsi, les renards, les geais des chênes, les putois ou encore les belettes seront dans le viseur des chasseurs jusqu’en 2022. Selon les chiffres de l’ASPAS, ce sont près de 2 millions d’animaux qui devraient être tués lors des trois prochaines années.

Des oiseaux en danger

 

À ce stade, on pourrait même parler de déni de démocratie

Reha Hutin

De même, les chasseurs ont obtenu l’annulation par le Conseil d’Etat de l’un des derniers arrêtés de Nicolas Hulot, alors ministre de la Transition écologique, permettant la suspension de chasser deux espèces quasiment menacées : la barge à queue noire et le courlis cendré. Raison invoquée ? Un vice de procédure... Nicolas Hulot n’aurait pas respecté le délai minimum de 4 jours pour prendre en compte les propositions de la consultation publique. « Le candidat Macron s’était engagé à retirer les espèces en mauvais état de conservation des listes chassables, ironise Allain Bougrain-Dubourg, le président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). Non seulement il ne les retire pas, mais il agrandit les quotas. »

Toutefois, l’arrêté concerne la dernière saison de chasse et prend fin le 30 juillet 2019. Il devrait être remplacé par de nouveaux arrêtés où le gouvernement autoriserait la chasse du courlis cendré et de la tourterelle des bois, inscrite en 2015 comme vulnérable par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Il proposerait ainsi un quota de 30 000 tourterelles des bois et 6 000 courlis cendrés sur le territoire pour la saison de chasse 2019/2020. La barge à queue noire serait soumise à un moratoire d’un an et ne serait donc pas chassable.

Une consultation publique. Pour quoi faire ?

S’il est encore possible de contester ces projets jusqu’au 25 juillet 2019 sur la consultation publique, peu de doutes subsistent sur son efficacité : « C’est de la poudre aux yeux, critique Allain Bougrain-Dubourg dans une tribune publiée par Libération (15/07/2019). L’année dernière, une consultation concernant l’utilisation de la glu dans la chasse aux merles et aux grives avait eu lieu et plus de 90% des citoyens qui avaient répondu y étaient opposés. Mais les arrêtés ont quand même été signés. » Là encore ! L’intérêt des consultations publiques, mises en place en 2011, semble effectivement très limité tant l’État ne prend pas en compte l’opinion. « Il est très rare que le gouvernement suive les résultats, constate Madline Reynaud. Dans la grande majorité, elle prend même la décision inverse. »

« À ce stade, on pourrait même parler de déni de démocratie », avance Reha Hutin, Présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis.