Lettre adressée par la Procureure de la République à la sauveteuse de Rillette. /DR

Une dresseuse qui fait polémique

C’est donc une entreprise « spécialiste des animaux acteurs » comme elle se définit sur son site Internet, avec un « catalogue » de plus de « 55 espèces animales, 200 acteurs à poils et à plumes, qui vivent en permanence sur le site de Sury-aux-Bois », qui serait donc chargée  du devenir de Rillette. À la tête de cette structure, une dresseuse, Muriel Bec, qui fait polémique : en octobre 2024, selon France Bleu, son utilisation d’un faon pour le film Bambi fait débat, en juin 2023, d'après Actu.fr, elle est sommée par le juge des référés du Tribunal administratif d’Orléans de stopper ses activités d’immersion du public aux côtés d’animaux sauvages du fait d’installations non conformes et insuffisamment sécurisées. C’est également dans son établissement qu’en janvier 2020, onze chiens meurent dans l’incendie d’un bâtiment…rapporte Francebleu.fr. 

Une opinion publique opposée à l’utilisation des animaux pour le divertissement

Le choix de cette société spécialisée dans le dressage d’animaux pour le spectacle et les tournages étonne, alors même que l’opinion rejette de plus en plus l’utilisation des animaux pour le divertissement – 30millionsdamis.fr en veut pour preuve la récente initiative du groupe France Télévisions qui demande désormais aux producteurs avec lesquels il travaille à ne plus faire appel aux dresseurs et de remplacer, dans ses fictions, les animaux par des images de synthèse – et que le législateur a interdit à l’horizon 2028 l’exploitation des animaux sauvages dans les cirques.

Si la Fondation 30 Millions d’Amis n’encourage pas la détention d’animaux non-domestiques par des particuliers, elle pense néanmoins que le bon sens et l’empathie doivent l’emporter sur l’aveuglement administratif et judiciaire. Chez sa bienfaitrice, la laie rillette dispose d’un vaste enclos sécurisé. Elle a par ailleurs été stérilisée et ne peut être relâchée dans la nature.

Un appel au Préfet de l’Aube

Dès lors, pourquoi perdre du temps et entamer des procédures à l’encontre d’une personne qui a recueilli cette laie simplement pour ne pas la laisser mourir ? Pour Me Caroline Lanty, avocate de la Fondation 30 Millions d’Amis « le préfet de l’Aube peut parfaitement délivrer une autorisation de détention à Elodie Cappé, qui a recueilli et détient la laie dans des conditions qui semblent répondre aux normes et au bien-être de l’animal ». Espérons que cet appel soit entendu.