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L'Etat veut intensifier la lutte contre le braconnage de tortues à Mayotte

Le braconnage constitue la première menace pour les tortues à Mayotte. / ©Istock

Le braconnage constitue "la première menace" pour les effectifs de tortues vertes et les imbriquées, les deux espèces les plus communes à Mayotte. Un nouveau pacte de sauvegarde a été annoncé par l'Etat français

Les services de l'Etat français à Mayotte ont lancé un nouveau pacte de sauvegarde des tortues marines menacées par le braconnage dans le petit archipel de l'océan Indien, avec un ensemble de mesures comprenant le renforcement de la surveillance des plages. "Mayotte est un sanctuaire vital pour les tortues marines. Chaque année, plus de 3.000 pontes sont recensées sur les plages", rappelle dans un communiqué la préfecture de ce département français.

Environ 200 actes de braconnage chaque année

Le braconnage constitue "la première menace" pour les tortues vertes et les imbriquées, les deux espèces les plus communes à Mayotte, indique Hugo Amielh, représentant du collectif citoyen de lutte anti-braconnage, qui organise des rondes sur le littoral pour dissuader les trafiquants. Selon la préfecture, environ 200 actes sont rapportés annuellement. Les cas de braconnage s'élèvent plutôt à environ 400 pour le Réseau échouage mahorais de mammifères marins et de tortues (Remmat) et même à 1.000 d'après l'association Sea Sheperd, qui intervient régulièrement sur le territoire. Ils "sont forcément difficiles à quantifier. Mais parfois, en une matinée, on retrouve près de dix carapaces sur seulement quelques plages", précise Hugo Amielh.

Selon ce dernier, ces pratiques ont des effets dévastateurs pendant la période estivale, durant laquelle les pontes sont particulièrement nombreuses. La viande de tortue est prisée à Mayotte et peut être vendue jusqu'à 50 euros le kilo.

Une surveillance renforcée

Pour lutter contre ces actes pouvant être punis de trois ans de prison ferme et 150.000 euros d'amende, la préfecture vient de lancer un ensemble de mesures. Le nouveau "pacte de sauvegarde des tortues marines" signé le 1er août 2024, qui engage les acteurs du territoire pour les trois prochaines années, vise une meilleure connaissance des pratiques de braconnage, en identifiant les plages pour lesquelles les efforts de surveillance doivent être renforcés.

Ce pacte souligne l'importance d'améliorer les conditions matérielles et l'efficacité des patrouilles mais aussi de lutter contre la consommation de viande de tortue, en suscitant des enquêtes judiciaires sur les réseaux de vente et en poursuivant les consommateurs. Enfin, les services de l'Etat prévoient de lutter contre le phénomène des oeufs détruits ou mangés par les chiens et chats errants sur les plages de pontes.

(Avec AFP)