La Fondation 30 Millions d’Amis est intervenue début février 2024 dans un élevage-pension de Rambouillet (78), pour secourir une trentaine de chiens. Le gérant, déjà condamné en novembre 2023 pour sévices graves et actes de cruauté sur 3 canidés, continuait son activité malgré une interdiction d’exercer et de détenir des animaux.
La cruauté des faits reprochés et les mensonges répétés du mis en cause a conduit la justice à prononcer une sanction exemplaire. Le 22 mars 2024, un éleveur de chiens a été condamné par le tribunal de Versailles (78) à des peines particulièrement sévères à la suite de sévices graves et violation d’interdiction de détenir des animaux : 8 mois de prison ferme avec mandat de dépôt (le prévenu a été emmené à la prison de Bois-d’Arcy après le délibéré) ; interdiction définitive d’exercer une activité en rapport avec un animal ou encore une interdiction définitive de détenir un animal.
« La prison ferme pour cet individu vient sanctionner la cruauté des actes monstrueux commis, a réagi Reha Hutin, la présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis. Le Tribunal semble avoir pris en considération le caractère sensible de l’animal lors de l’application des peines pour maltraitances. »
Un élevage dans le collimateur de la Justice
L’installation était dans le collimateur de la justice depuis plusieurs mois. Isolé dans la campagne de Rambouillet, dans les Yvelines, l’établissement visé comprenait un élevage d’American Bully XL (race interdite au Royaume-Uni depuis février 2024, NDLR), et de Bouledogues français. Les équipes de la Fondation 30 Millions d’Amis y ont procédé à la saisie de 29 chiens, dont 11 Bully, majoritairement des femelles aux mamelles hypertrophiées. « Les chiennes ont subi de nombreuses portées » constate Arnaud, chef d’équipe au refuge 30 Millions d’Amis de La Tuilerie. La plupart des Bully ont subi une otectomie, la coupe de leurs oreilles : une pratique interdite depuis 2014, sauf pour raison médicale.
Contrainte de déterrer son propre animal
Dans cet ‘’élevage’’, qui proposait aussi des services de pension canine, Rocky, un berger allemand placé temporairement, est mort sur place et a été enterré par le gérant, arguant qu’aucun vétérinaire n’était « disponible pour procéder à son autopsie ». Lorsque Samira, sa maîtresse, apprend la sinistre nouvelle, elle se rend sur place et déterre elle-même l’animal et remet sa dépouille à l’École Vétérinaire d’Alfort (94). Le constat est sans appel, Rocky présente de nombreuses fractures aux côtes, son intestin grêle complètement vide atteste d’un cruel défaut d’alimentation. Il ne pesait plus que 20 kg contre 47 kg à son arrivée en pension. « Ses dents étaient émoussées, il lui manquait des griffes » témoigne Samira.
Gasper, un American Stafford Terrier de 11 ans était en pleine santé lorsque ses maîtres l’ont déposé dans cette pension. Trois semaines plus tard, il a les yeux brûlés, des traces de coups sur tout le corps, des fractures... Dévasté, son propriétaire affirme avoir « récupéré Gasper amaigri et aveugle. Il est mort dans mes bras 48 heures plus tard ». Le rapport vétérinaire atteste de mauvais traitements, de coups, de projections volontaires de produits caustiques dans les yeux ou encore d’absence d’alimentation pendant plusieurs jours.
Une première condamnation en novembre 2023
Lors d’un premier procès, en novembre 2023, des peines relativement lourdes avaient été prononcées à l’encontre du gérant, pour sévices graves et actes de cruauté envers un animal domestique ayant entraîné la mort et mauvais traitements envers un animal placé sous la garde d’un professionnel. Six mois de prison avec sursis, interdiction pendant 5 ans d’exercer toute activité en relation avec les animaux et une interdiction définitive de détenir un animal constituaient le principal de la condamnation, prononcée avec exécution provisoire.
Pour autant, en dépit de ces interdictions, 29 chiens étaient toujours sur place, dont 6 en pension. Ils ont été pris en charge par le refuge 30 Millions d’Amis de La Tuilerie (77). Une affaire sordide qui rappelle celle du « chenil de l’horreur », pour laquelle la Fondation 30 Millions d’Amis s’était également portée partie civile.
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