Heurté par un couple sur une route près de Provins (77), un jeune félin s’est avéré être en réalité… un chat sauvage. Soigné dans un premier temps par un vétérinaire, il a ensuite été pris en charge dans un centre de soins avant d’être relâché. L’occasion pour 30millionsdamis.fr de sensibiliser sur la protection de cette espèce fragile.
Un comportement qui ne trompe pas. S’il a pu être confondu de prime abord avec un chat domestique, un félin blessé sur une route en Seine-et-Marne s’est vite montré on ne peut plus craintif. Et pour cause, ce petit chat était en réalité sauvage ! Le couple qui l’a découvert en août 2023 l’a d’abord emmené dans une clinique vétérinaire où le praticien a diagnostiqué une fracture du fémur, sans pour autant déceler l’espèce sauvage. Croyant faire face à un animal domestique, le couple décide de le recueillir à son domicile pour le remettre sur pattes. Mais son attitude suscite la stupéfaction : « Le chat n’avait pas un comportement normal ; il avait peur et était agressif, explique à L’Yonne Républicaine Dominique Crickboom, le directeur du centre de sauvegarde (CSOS) de Fontaine-la-Gaillarde (89), dont le couple a dû solliciter l’aide. La dame s’est fait mordre et griffer ; ses autres chats se sont fait attaquer ».
Après examen, ce félin tigré à la queue touffue se révèle être un jeune chat sylvestre (ou chat forestier) : une sous-espèce de chat sauvage. Il n’en reste pas moins que la distinction entre l’espèce domestique et l’espèce sauvage demeure difficile. « Cinq critères physiques permettent de déterminer à 90 % l'espèce, mais pour les 10 % restants, il faut réaliser des tests ADN tellement ils peuvent ressembler à des chats domestiques, explique Dominique Crickboom. Si vous avez un doute concernant l'identification d'un animal, n'hésitez pas à contacter un centre de sauvegarde proche de chez vous et d’envoyer des photos ! »
L’animal a donc aussitôt rejoint le centre de soins spécialisé, suscitant l’émerveillement des soigneurs : « Il est extraordinaire ; on dirait un mini-lynx, s’enthousiasme Dominique. C’est un animal qu’on n’a pas l’habitude de voir car il se déplace au crépuscule et la nuit. ». Au terme d’une convalescence de près de trois mois, le félin est enfin relâché dans la forêt d’Othe qui abrite d’autres chats forestiers (24/11). « C’était une super expérience, un challenge, sourit Inès Mongin, soigneuse (France TV Info). C’est vraiment une réussite qu’on ait pu le relâcher. »
En régulant les rongeurs dont il se nourrit, le chat sylvestre freine la propagation de maladies et se montre comme un allié de l’écosystème forestier. Malheureusement, cette espèce protégée doit faire face à diverses menaces : « Le chat sauvage est victime des pressions anthropiques qui viennent altérer et fragmenter les habitats forestiers et bocagers » déplore Laurent Longchambon, soigneur au centre Panse-Bêtes (63) qui a déjà sauvé la vie d’un chat forestier. L’urbanisation, le développement des infrastructures, la sylviculture et l’agriculture fractionnent et dégradent les habitats naturels. « Les territoires du chat sauvage sont coupés notamment par des routes qui rompent les continuités écologiques, précise le soigneur. C’est un véritable problème pour cette faune sauvage qui vit sur de vastes étendues. »
Sans oublier les empoisonnements qui visent, à l’origine, les petits rongeurs et qui contaminent, par ricochet, les félins qui les consomment. « C’est une espèce protégée, ça veut dire qu’elle est toujours en danger, conclut l’Office français de la biodiversité. Il faut qu’on en prenne soin. »
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