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Débat

Ouverture de la chasse : la Fondation 30 Millions d’Amis demande son interdiction les week-ends

La pratique de la chasse représente un risque non négligeable pour les promeneurs et leurs animaux. ©AdobeStock

La nouvelle saison de chasse est déjà ouverte, ou en passe de l’être, dans de nombreux départements de l’hexagone. En dépit des mesurettes annoncées par le gouvernement début 2023 pour sécuriser l’activité cynégétique, le risque d’accident demeure. La Fondation 30 Millions d’Amis appelle le législateur à interdire de la chasse les week-ends.

78 « accidents » de chasse dont 6 mortels sont survenus pendant la saison de chasse 2022-2023, selon le bilan de l’Office français de la biodiversité (rendu public le 23 août 2023). À ces blessures corporelles survenues par arme à feu pendant l’action de chasse, s’ajoutent les 84 « incidents » de chasse : autrement dit, des situations susceptibles d’avoir mis en danger des personnes ou des biens (tirs en direction d’habitations, de véhicules ou d’animaux domestiques, la plupart du temps en méconnaissance des règles essentielles de sécurité à la chasse).

Plus d’un accident sur 4 concerne un non-chasseur

Certes, le bilan précédant évoquait 90 accidents (dont 8 mortels) et 104 incidents. Ce qui permet à l’OFB de conclure à un nombre d’accidents et d’incidents « en baisse » et à un nombre de décès « historiquement le plus bas relevé ». Pourtant, un seul accident de chasse est déjà un drame de trop ! Nombre d’entre eux concernent des personnes extérieures à l’activité cynégétique : « On nous annonce 78 accidents en 2022-2023, mais sur ces 78, combien ont impacté des non-chasseurs ; au moins 22, selon notre veille médiatique, soit un minimum de 28 % ! Ce que le bilan de l’Office français de la biodiversité ne précise pas... pourquoi ?, interroge l’ASPAS. Ce chiffre est un minimum, étant donné que chaque année, quantité d’accidents échappent aux radars de la presse. »

Ces non-chasseurs sont des randonneurs, des cueilleurs de champignons, des cyclistes, parfois même des automobilistes ou des personnes qui vaquaient tranquillement à leurs occupations… depuis le canapé de leur salon ou le jardin de leur maison !

En octobre 2022, ce sont les vitres d’une école publique à Noirmoutier (85) qui ont été impactées par des tirs ! « Et comme chaque année, dans leur grande majorité, ces méfaits sont survenus le week-end », précise l’ASPAS. Un fléau tel que 41 % des Français habitant en zone rurale déclarent avoir été - eux ou leurs proches - victimes d’une insécurité liée à la chasse (sondage Animal Cross /Yougov, janvier 2022).

Pour des week-ends sans chasse !

Conséquence ? La chasse n’a jamais autant inquiété les Français. Selon un sondage IFOP de décembre 2022, 70 % des Français ne se sentent pas en sécurité en période de chasse, contre 54 % en 2009, et 61 % en 2016. Chez les ruraux, ce taux s’élève à 75 % !

Les Français attendaient donc des mesures fortes à l’occasion de la « réforme » de la chasse, dévoilée début 2023. En vain ! Sans surprise, le gouvernement a refusé d’interdire la chasse le dimanche, préférant créer une simple contravention pour sanctionner l’acte de chasse sous l’emprise excessive de l’alcool, tout en confiant la sécurité des promeneurs à une application mobile !

Face à cette carence, la Fondation 30 Millions d’Amis a lancé une pétition pour demander les week-ends sans chasse... seule solution à même de garantir la sécurité des promeneurs le week-end et de donner un peu de répit à la faune sauvage. Un vœu partagé par l’opinion publique puisque 8 Français sur 10 réclament cette interdiction dominicale (Baromètre Fondation 30 Millions d'Amis /Ifop, janvier 2023).

Dans l’attente d’une telle réforme, les édiles peuvent d’ores et déjà restreindre la pratique de la chasse sur leur territoire, pour assurer la sécurité et la tranquillité publiques ou pour permettre des activités agricoles ou de loisir. Ainsi, en avril 2023, le maire de Saint-Dié-des-Vosges (88) a interdit la chasse le dimanche après-midi dans deux massifs de sa commune : « Se retrouver avec un chasseur ou un chien qui court après un gibier, ce n'est pas sécurisant, avait-t-il commenté. Il fallait que l'on sécurise la population. » De même, en octobre 2022, une semaine après les tirs de chasseurs survenus près d’une école à Amiens (80), la maire Brigitte Foure avait interdit la chasse dans un périmètre de 150 mètres aux abords des habitations et équipements accueillant du public. Un mois plus tard, suite à des tirs de chasseurs près d'un centre équestre, la commune de Marsat (63) avait, elle aussi, interdit la chasse sur son territoire pendant un mois ! Reste à espérer que d'autres municipalités s'en inspirent.