Un élevage de chevaux minorquins est dans le viseur de la justice après la découverte de 7 poulains faméliques, d’un cadavre en décomposition et d’ossements dans le Lot (5/5/2023). Une enquête judiciaire a été ouverte par le Parquet de Cahors et la Fondation 30 Millions d’Amis s’est constituée partie civile.
« L’un des poulains était tellement maigre qu’il n’arrivait pas à se lever… » Lisa Fernandez, présidente de la ferme-refuge Les 3 Dindes - partenaire de la Fondation 30 Millions d’Amis - a malheureusement l’habitude de voir des horreurs. Mais celles-ci étaient « particulièrement choquantes »…
Un sauvetage d’envergure
À Sourcirac, dans le Lot, un élevage de chevaux minorquins de près de 70 équidés – qui a fait l’objet de nombreux signalements – a été le théâtre de découvertes macabres (5/5/2023). Sur place, l’association de protection animale, accompagnée de la gendarmerie, des services de la Direction départementale de l'emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP) et de vétérinaires ont constaté la présence d’animaux dans un état catastrophique.
« Nous voyons d’emblée sept poulains extrêmement maigres dont celui qui n’arrivait pas à se lever, décrit Lisa Fernandez jointe par 30millionsdamis.fr. Il y en avait un de 2 ans qui était tellement famélique qu’il avait le gabarit d’un poulain de 4 mois. De nombreux chevaux étaient maigres. On a continué nos recherches pour retrouver le poulain blessé… » Au bout de deux heures, ces dernières s’avèrent fructueuses… mais macabres. « On tombe sur le cadavre jeté là, déplore la présidente de la ferme-refuge. Un peu plus loin, il y avait des ossements, trois ou quatre squelettes… »
Une enquête judiciaire ouverte
Le certificat vétérinaire des animaux saisis est sans appel : « animaux cachectiques », « état de santé préoccupant », « retard de croissance important » et analyses de sang alarmantes.
Une enquête judiciaire a immédiatement été ouverte par le parquet de Cahors et la Fondation 30 Millions d’Amis se constitue partie civile. « À mon sens, on est dans une qualification d'abandon au titre de l'article 521-1 du Code pénal*, estime Me Xavier Bacquet, avocat de la Fondation 30 Millions d'Amis. Il y a en outre une circonstance aggravante étant donné que le mis en cause est un professionnel **. Ce n'est pas acceptable de laisser son cheptel périr de la sorte. On ne peut pas laisser passer cela.»
Quant aux poulains secourus, trois ont été recueillis par la ferme-refuge Les 3 Dindes, les quatre autres dans une association de protection des chevaux. « Ils doivent encore reprendre du poids mais ça va de mieux en mieux, observe Lisa Fernandez. La plus maigre, qui était à l’article de la mort, retrouve la pêche. On espère vraiment que cet élevage n’aura plus le droit d’exercer… »
* Le fait, publiquement ou non, d'exercer des sévices graves ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende. Est également puni des mêmes peines l'abandon d'un animal domestique, apprivoisé ou tenu en captivité, à l'exception des animaux destinés au repeuplement.
** Est considéré comme circonstance aggravante de l'acte d'abandon le fait de le perpétrer, en connaissance de cause, dans des conditions présentant un risque de mort immédiat ou imminent pour l'animal domestique, apprivoisé ou tenu en captivité. Par ailleurs, lorsque les faits ont entraîné la mort de l'animal, les peines sont portées à cinq ans d'emprisonnement et à 75 000 euros d'amende.
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