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Cet oiseau est de retour au Japon après avoir disparu en 2003

Grâce aux efforts de conservation menés par différentes parties prenantes, le toki fait son retour sur l'île de Sado au Japon. ©AdobeStock

Sur l'île de Sado au Japon, l’ibis nippon - aussi appelé toki - a disparu à cause des activités humaines. Réintroduite au terme d’un long processus, l’espèce semble aujourd’hui sauvée grâce à des agriculteurs qui s'efforcent de réparer les erreurs du passé. La Fondation 30 Millions d’Amis salue ces efforts de conservation.

Près de 500 ibis japonais survolent majestueusement l’île de Sado (Japon), seul endroit au monde qui abrite cette espèce à l’état sauvage. Une bonne nouvelle qui a bien failli ne jamais voir le jour.

Car s’il proliférait jadis dans l’Asie de l’est, l’ibis nippon a vu ses effectifs chuter, jusqu’à frôler l’extinction au 20ème siècle. En cause : la chasse abusive et l’agriculture intensive. En affectant l’environnement du toki – qui se nourrit dans les rizières – les engrais et pesticides chimiques ont décimé son alimentation et son habitat. « Les gens ne pensaient pas alors à l'environnement quand ils cultivaient, explique Shinichiro Saito, un riziculteur de 60 ans (Geo). Leurs priorités étaient de récolter le plus possible et de vendre cher leurs produits ». Le dernier « toki » né au Japon mourra en 2003…

De la captivité à la liberté !

Heureusement, avec le soutien du ministère de l’environnement japonais, des ornithologues, experts et universitaires ont œuvré pour permettre la réintroduction de l’espèce. Des oiseaux reproducteurs venus de Chine ont d’abord été élevés dans divers centres d’élevages situés sur l’île et sur le territoire continental. Des juvéniles ont ensuite été transférés vers le centre de conservation de Sado où ils ont été lâchés dans des grandes volières pour s’adapter progressivement à leur nouvel environnement, à l’instar de tout animal réintroduit qui doit « apprendre » la vie sauvage. « Ils y apprennent à voler et à trouver leur nourriture », explique Tomoki Tsuchiya, qui collabore avec les autorités locales pour faciliter la réintroduction de l'oiseau.

 

Mon rêve le plus cher était de voir le toki dans le ciel.

Shinichiro Saito - riziculteur

À l’issue de trois mois, les oiseaux peuvent généralement se nourrir seuls et volent suffisamment bien pour pouvoir échapper à leurs futurs prédateurs. Ils sont enfin prêts à rejoindre leur milieu naturel, soit progressivement (via l’ouverture des portes des volières), soit directement, comme en septembre 2021, lorsque des bénévoles ont relâché cinq ibis nippons – trois mâles et deux femelles d’un à deux ans – dans les montagnes de Kosado. Au total, entre 2008 et 2022, 446 ibis à crête d’élevage ont été relâchés, à travers 26 opérations.

Le processus de réintroduction ne s’arrête pas là : les ibis à crête sont bagués et marqués de couleurs différentes sur leur aile, pour permettre leur suivi à distance et veiller à leur survie.

Le post-relâcher : une étape cruciale

En parallèle, pour s'assurer de la réussite de ce programme, les agriculteurs ont décidé de changer leurs pratiques en réduisant drastiquement l’usage des pesticides et en épargnant les lieux dédiés au nourrissage des oiseaux. Si les autorités publiques ont tenté de convaincre les exploitants via la création d’un label « vivre avec le toki », ce sont finalement les oiseaux qui ont été les plus persuasifs, lors des premiers relâchers. « Le toki était presque comme un ambassadeur de l'environnement, se souvient Shinichiro Saito. Quand le projet a commencé, mon rêve le plus cher était de voir le toki dans le ciel quand je cultivais mes rizières ». « Il est tellement important pour les gens de Sado, confirme Tomoki Tsuchiya. C'est comme s'il faisait partie de la famille ». Une réussite telle que le « modèle de Sado » pourrait être exporté ailleurs au Japon, afin de réintroduire l’espèce dans le reste du pays.

L’histoire du toki est porteuse d’espoir. Restaurer une espèce menacée, voire disparue, c’est possible… pourvu que l’on s’en donne les moyens. Il en va de la survie même de l’humanité. Comme le rappelle la loi japonaise, la faune et la flore sont essentiels « pour enrichir la vie des êtres humains » et pour « maintenir un environnement de qualité pour les générations présentes et futures ». 

Commenter

  1. AnneV 28/04/2023 à 10:27:02

    Beaucoup de pays dans le monde tentent de réparer leurs erreurs passées. La France ne tente rien et se complaît dans ses erreurs !!! Sommes nous nuls à ce point ?!!!!!!!!!!