L’existence d’une nouvelle espèce de chat sauvage en Corse vient d’être attestée. Le fruit de 15 ans de recherches acharnées, et une excellente nouvelle pour la biodiversité. 30millionsdamis.fr revient sur cet évènement avec Pierre Benedetti, à l’origine de cette découverte.
Il s’est donc empressé de saisir cette opportunité. « J’ai parlé de ma découverte, et de ce que je savais du chat, au président de l’ONCFS [Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, devenue depuis l’OFB] et à celui de l’OEC [Office de l’Environnement de la Corse] et ils m’ont suivi. J’ai ainsi pu monter un programme de recherches avec mes collaborateurs. »
Mais « u ghjattu volpe » n’est pas simple à trouver, comme tous les chats sauvages. Farouche, discret, se démarquant assez peu physiquement des chats domestiques, il semblait lancer un défi constant à l’équipe de Pierre Benedetti. Les chercheurs ne se découragent pas pour autant, en dépit des obstacles qui se dressent en chemin : « Nous n’avons pas forcément été soutenus au niveau des institutions nationales. Mais nous pensions qu’il s’agissait d’une espèce ou d’une sous-espèce à part, et pensions pouvoir le prouver… Et nous avons reçu beaucoup de soutien sur l’île. »
S’ensuivent des années de réflexions, d’espoirs, d’expéditions dans les massifs corses, pour obtenir quelques poils, des photographies ; puis « capturer » des spécimens vivants, afin de les équiper de colliers GPS avant de les relâcher. Une quinzaine d'années plus tard, en 2023, est enfin prouvé ce que les légendes insulaires colportaient depuis longtemps : il existe bien en Corse une espèce de chat sauvage endémique de l’île.
Plus précisément, c’est une publication de Sébastien Devillard et Elodie Portanier dans la revue scientifique « Molecular ecology » qui a acté la découverte : le génotype du « chat-renard » est bien distinct de son cousin domestique (qu’il soit corse ou continental) et du chat forestier du continent ou du chat sauvage sarde, dont il semble cependant plus proche que des autres espèces de chats incluses dans l’étude.
C’est une découverte de premier ordre. D’abord parce qu’il est important de souligner – une fois encore – combien il est rare de découvrir de nouvelles espèces de mammifères en Europe. Ensuite, parce que cela permet de mieux connaître la biodiversité corse, qui fait l’objet de beaucoup d’efforts de conservation, alors que l’île et ses équilibres naturels sont particulièrement sous pression du fait du réchauffement climatique.
U ghjattu volpe a besoin de mesures de conservation.
Pierre Benedetti, naturaliste au sein de l'OFB
Enfin, et surtout, parce qu’« u ghjattu volpe » est très probablement menacé : « Toute la faune sauvage est menacée, car les écosystèmes sont en danger, comme explique Pierre Benedetti . U ghjattu volpe a lui aussi besoin de mesures de conservation : tant qu’on ne le connaissait pas, on ne pouvait pas le protéger… c’est désormais possible ! »
Pour autant pas, ce n'est pas encore tout à fait la fin de l’histoire. Il reste à approfondir la comparaison entre le chat sauvage corse et son homologue sarde, pour affiner son statut exact. Il faudra aussi apprendre à connaître cette espèce, son comportement, son alimentation, ses mœurs… Mais la légende était vraie. Il y a donc désormais un nouveau venu dans la grande famille des chats. Et les amoureux des animaux ont de quoi se réjouir. La Fondation 30 Millions d’Amis salue cette découverte et ceux qui l’ont rendu possible par des années de labeur.
nous pour eux 29/03/2023 à 20:31:13
Pour moi quelle belle découverte ! Si toutefois ils ne sont pas ls ne sont pas chassés ....
pouguy 29/03/2023 à 18:20:02
comme quoi toute les espèces n'ont pas disparu, à moins que se soit un chat domestique croisé avec une autre race