Fondation 30 Millions d'Amis

Fondation 30 Millions d'Amis
Faites un donFaire un don

La Ferme des Aubris

La Ferme des Aubris, un havre de paix pour les équidés maltraités ou abandonnés

Le refuge de la Tuilerie

Refuge "la Tuilerie" un havre de paix pour les animaux sortis de l'enfer

 €

Votre don ne vous coûte que
XXX après réduction fiscale

Biodiversité

Le chacal doré : un nouveau prédateur en France ?

Le chacal doré semble arriver en France. © Adobestock.

Début février 2023, un chacal doré a été formellement identifié en Bretagne. Son arrivée sur le territoire est naturelle et non-invasive. Une bonne nouvelle, donc. La Fondation 30 Millions d’Amis salue ce probable nouveau voisin dans nos campagnes !

Un chacal… en Bretagne. Photographié en mars 2022 près d’une ferme bretonne, dans le Finistère (29), il n’a été formellement identifié qu’au début du mois de février 2023 : et il s’agit bel et bien d’un chacal doré. Si, spontanément, l’animal est plutôt associé à l’Asie, il est aussi présent de très longue date en Europe (en Grèce et dans les Balkans). Depuis les années 60, l’espèce semble étendre son territoire, et depuis 2017 plusieurs observations ont été confirmées en France.

Une arrivée naturelle

Joint par 30millionsdamis.fr, l’Office Français de la Biodiversité (OFB) rappelle que cette colonisation est « naturelle ». C’est d’ailleurs la position que la Commission européenne a exprimé en 2016: sur la base d'une étude génétique, elle a conclu que le chacal doré n'était pas, en Europe, une espèce invasive, l'extension de son aire de répartition étant naturelle. C’est-à-dire que sa présence dans l’hexagone n’est pas liée à une intervention humaine, mais bien à la dynamique propre de l’espèce ; à savoir que dès lors que les circonstances sont devenues favorables, les jeunes, à la recherche de territoires, sont capables de parcourir de grandes distances, ce qui étend l’aire de répartition de l’espèce. Dans le cas du chacal doré, il y a surtout une circonstance favorable, à savoir une meilleure protection de l’espèce à partir des années 60, ce qui a permis aux effectifs du sud de l’Europe de croître.  Il s'ensuit, c'est à noter, que l’animal ne peut être chassé, même s’il n’est pas formellement protégé.

A certains égards, cette arrivée fait penser à celle du loup dans les années 90: les deux espèces sont étroitement apparentées, le chacal doré étant phylogénétiquement très proche du loup gris ; leurs arrivées s’expliquent par une dynamique comparable (mais pas identique) ; les premières identifications ont été faites dans les Alpes.

Entre loup et renard

Le chacal doré est cependant plus petit et moins massif que le loup gris. L’OFB explique qu’il est d’une « taille intermédiaire entre le loup et le renard ». D’ailleurs, les zones où le loup gris est présent sont inhospitalières pour le chacal doré, qui peut être une proie pour canis lupus lupus. En France, le loup étant surtout présent dans les zones montagneuses, il est probable, d’après l’OFB, qu’une « installation durable du chacal doré se ferait plutôt en plaines ».

Pour le moment, seuls des individus isolés ont été observés. De sorte que l’installation du chacal doré sur le territoire n’est pas encore certaine. Cependant, l’OFB indique que « chez ceux de nos voisins où l’espèce s’est installée, cette installation avait été précédée de plusieurs contacts avec des spécimens solitaires ». Si l’arrivée d’un nouveau prédateur en France n’est donc pas encore acquise, elle est fortement probable, à terme.

Une bonne nouvelle

Et c’est une bonne nouvelle ! En effet, cette arrivée étant naturelle, elle ne pose pas les difficultés suscitées par les arrivées « accidentelles » ou volontaires liées aux activités humaines. Par ailleurs, le chacal doré étant trop petit pour s’attaquer au bétail, il ne devrait pas y avoir trop de conflits avec le monde de l’élevage. L’arrivée de l’animal sera donc probablement mieux acceptée que le retour du loup (étant tout de même précisé qu’il peut s’en prendre aux poulaillers, ou à des ovins juvéniles, mais aucun constat en ce sens n’a été fait à l’étranger, selon l’OFB). Il y a en réalité peu de conséquences négatives à envisager, si ce n’est pour le renard avec lequel le chacal doré peut entrer en concurrence. Mais tout comme le goupil, le chacal doré peut rendre de grands services : très porté sur la consommation de charognes, il limite ainsi la propagation de maladies. Dans un contexte où la biodiversité dans son ensemble recule, l’arrivée d’un nouveau prédateur en France ne peut qu’être saluée.