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Biodiversité

Le rôle essentiel des animaux dans la préservation des forêts tropicales

Les animaux, dont les éléphants de forêt d'Afrique, sont indispensables à l'équilibre des forêts tropicales. © Adobestock.

Trois études scientifiques récentes soulignent à quel point les animaux sont indispensables à la vie des forêts, et donc à leur préservation. Précisément, elles démontrent l’impact qu’ont certaines espèces frugivores sur la diversité des essences présentes dans les forêts tropicales. Le décryptage de 30millionsdamis.fr.

L’éléphant de forêt d’Afrique, un arboriculteur ? Sans aller jusque-là, une étude publiée dans la revue scientifique "PNAS" souligne son rôle fondamental pour le fonctionnement des forêts tropicales. Ce ‘’mégaherbivore’’, qui comme son nom l’indique vit presque exclusivement en forêt, améliore la capacité de son biotope à stocker le carbone et en enrichit la diversité. C’est par son cycle alimentaire que le pachyderme se rend ainsi indispensable aux forêts qui l’abritent. Par son appétit pantagruélique, tout d’abord. Consommant beaucoup de végétaux, et choisissant plutôt de manger de jeunes arbres, il favorise les arbres à croissance lente. Ceux-ci, en effet, sont en concurrence avec d’autres essences pour l’accès aux ressources (et notamment à la lumière).

Poussant moins vite que nombre de leurs concurrents, ces végétaux sont donc favorisés par la présence des éléphants, qui « éliminent » les rivaux. Ils ne déséquilibrent pas pour autant, l’écosystème de la forêt, les arbres à croissance rapide se développant suffisamment vite pour être en nombre.

Quand la gourmandise devient vertu

Par ailleurs, les éléphants de forêt d’Afrique sont de grands amateurs de fruits, dont ils dévorent de multiples variétés. Les fruits des arbres les plus gros peuvent ainsi disperser leurs graines, qui sortent généralement intactes dans les excréments des mastodontes.

Or, ces graines, de dimension plus importante que celles des fruits d’arbres moins denses, se dispersent moins facilement : les éléphants sont donc de précieux alliés pour les essences d’arbres les plus grosses, qui ont une capacité de stockage de carbone bien plus importante. Le résumé public de l'étude conclut même en affirmant que "une conservation réussie des éléphants contribuerait à une atténuation des effets des changements climatiques à une échelle globale".

Une autre étude, publiée cette fois dans la revue scientifique "Functional ecology" enfonce le clou. Elle démontre une corrélation générale entre la taille des animaux frugivores et l’ampleur de la dispersion des « grosses graines » dans les forêts tropicales. Sur ce fondement, les chercheurs établissent un modèle prédisant qu’en cas de disparition des mammifères suffisamment imposants pour manger ces graines et les disperser (soit dans leurs fèces, soit dans leur pelage), la diversité des arbres présents dans ces forêts tropicales serait amoindrie.

 

Les interactions plantes-animaux sont indispensables à la survie de la forêt

Or, sans une importante diversité des essences d’arbres, les forêts tropicales seraient bien plus vulnérables. Ce qui amène les auteurs à conclure que "les interactions plantes-mammifères sont indispensables pour la survie de la forêt et cette étude fournit une base solide pour prédire les conséquences de l'extinction des frugivores dans les forêts tropicales".

La dernière, enfin, publiée en novembre 2022, attire l’attention sur la reforestation naturelle permise par les animaux « disperseurs » de graines. Ainsi, une parcelle nue, bordant une forêt tropicale, serait ensemencée et repeuplée d’arbres par le simple passage de nombreux animaux de la forêt. L'étude conclut donc que le rôle des animaux dans la reforestation est, qualitativement, très intéressante.

Sauver les animaux sauvera les forêts

Résumons : les forêts tropicales accueillent certaines espèces d’animaux qui, en échange, rendent ces forêts plus résistantes et mieux à même de capturer le carbone, donc de limiter le dérèglement climatique. Cet apport des animaux est d’autant plus crucial que les forêts tropicales sont essentielles. Elles concentrent environ la moitié de la biodiversité terrestre. Stockent du carbone si elles sont préservées, mais le relâchent (et donc en émettent) si elles sont dégradées. En outre, elles sont le dernier refuge pour un grand nombre d’animaux – dont les éléphant de forêt d’Afrique – et par conséquent garantissent une certaine profusion du vivant sur terre. Il est donc fondamental de les préserver. Une préservation qui passera, précisément, par la protection des animaux qui y vivent. En une formule : sauver les éléphants pour sauver les forêts !