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Législation

Les Pays-Bas veulent interdire la possession d’animaux « hypertypés »

Les Pays-bas vont interdire la détention de chiens hypertypés, de plu en plus à la mode alors que leur morphologie engendre des problèmes de santé. © Adobestock.

La possession de chiens ou chats « hypertypés » dont la morphologie affecte la santé, devrait être bientôt interdite aux Pays-Bas. Un combat mené depuis plusieurs années au royaume de la tulipe. Un mouvement également observé ailleurs. Ces animaux souffrent de leurs caractéristiques physiques forgées par l’homme, or leur commerce est de plus en plus florissant. 30milliondamis.fr pose les termes du débat.

Le ministre de l’agriculture néerlandais, Piet Adema, a annoncé le 20 janvier 2023 que la possession d’animaux de compagnie porteurs de mutations génétiques les rendant « mignons », mais affectant leur santé, serait interdite. Il n’a pas encore précisé quelles mutations ou caractéristiques physiologiques étaient visées, la liste devant être publiée ultérieurement. Le ministre a cependant évoqué les races de chat « aux oreilles pliées » (scottish fold et highland fold), ainsi que les chiens avec un museau trop court (carlin, bouledogues…), à titre d’exemples.

Cela fait plusieurs années que les Pays-Bas luttent contre la tendance à adopter des animaux seulement sur leurs caractéristiques physiques sans considération pour leur santé et leur bien-être. Depuis 2014, l’élevage de chiens dont l’apparence physique affecte leur santé y est interdite. En 2019, une précision a été ajoutée à cette interdiction : ne peuvent être élevés les chiens dont le museau est inférieur à la moitié de leur crâne. On peut donc imaginer que l’interdiction de détention concernera aussi les races présentant ces caractéristiques.

Des animaux qui naissent ‘’handicapés’’

Ces races sont très à la mode précisément en raison de leurs caractères physiques. Mais « ce sont des animaux « hypertypés », c’est-à-dire que leur morphologie affecte leur santé : ils naissent handicapés », se désole le Dr Laëtita Barlerin, vétérinaire, jointe par 30millionsdamis.fr. Elle qualifie le bouledogue français de « musée pathologique » : voile du palais trop long, museau trop court, larynx rétréci, problèmes de peau, hernies discales… au point qu’ils ne supportent ni l’effort, ni la chaleur, ni le stress ! Les chats aux oreilles pliées, quant à eux, peuvent développer des arthroses particulièrement invalidantes et douloureuses, le gène permettant la pliure de l’oreille favorisant aussi cette maladie.

 

Comme ils sont à la mode, des éleveurs ont voulu développer certains caractères, conduisant à l’hypertype actuel.

Dr Laëtitia Barlerin

Or, ces races, et en particulier les carlins et les bouledogues français, sont de plus en plus courus par des acheteurs généralement ignorants de ces pathologies. Un engouement qui s’explique en partie par « leur omniprésence dans la publicité, le cinéma, les séries télévisées et, évidemment, sur les réseaux sociaux », analyse le Dr Barlerin. Et « comme ils sont à la mode, des éleveurs ont voulu développer de plus en plus certains caractères, comme un museau plus court ou une peau plus plissée, ce qui a conduit à l’hypertype actuel », déplore la praticienne.

Pour autant, craignant un effet « boomerang » , la spécialiste se montre critique à l’égard de la démarche radicale du gouvernement néerlandais, lui préférant la concertation : « Il faudrait commencer par convaincre les représentants des éleveurs de modifier les standards, puis effectuer des actions de sensibilisation et d’information des particuliers comme des sphères culturelles qui ont une influence sur les comportements d’acquisition. »  

Et en France ?

Les Pays-Bas ne sont pas les seuls à vouloir légiférer sur le sujet : la Flandre (Belgique) par exemple, a interdit l’élevage, la commercialisation et la détention des chats scottish fold et highland fold. Au Royaume-Uni, l’équivalent de la centrale canine a fait évoluer le standard du bouledogue français pour imposer aux éleveurs des pratiques plus vertueuses (il n’y a donc pas été nécessaire de légiférer). Si, en France, rien n’est pour le moment envisagé, il faut noter que le ministère de l’agriculture est l’autorité de tutelle de la société centrale canine (qui est compétente pour gérer les standards des races de chiens) et de la Fédération pour la gestion du Livre Officiel des Origines félines (compétent s’agissant des chats). Ces deux associations ne gèrent les standards que par délégation du ministère, qui peut donc tout à fait imposer des évolutions allant dans le sens du bien-être animal.

Que cela passe par le registre réglementaire ou par une prise de conscience des acteurs, la Fondation 30 Millions d’Amis rappelle que le bien-être des animaux est primordial.