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Protection

Le syndrome des chats « parachutistes » doit être pris au sérieux

Les chutes accidentelles de chats s'aventurant sur les rebords de fenêtre et les balcons sont malheureusement légion./©Adobe Stock-Esin Deniz

Associations de protection animale et cliniques vétérinaires se retrouvent régulièrement confrontées à une multitude de chutes accidentelles de chats. Tombant des balcons ou des fenêtres de plusieurs mètres de hauteur, les félins ressortent blessés et traumatisés. Heureusement, des solutions existent. 30millionsdamis.fr fait le point.

Non, les chats ne retombent pas toujours sur leurs pattes ! Ils ont beau être d’excellents grimpeurs, les accidents arrivent. Ils sont d’ailleurs légion pour les chats domestiques vivant ou s’aventurant dans les hauteurs.

Chat parachutiste : kezako ?

On parle alors de syndrome du « chat parachutiste ». En médecine vétérinaire, il désigne les lésions dues à une chute d’au moins 2 étages (ou d’une hauteur équivalente). Balcon, toit ou fenêtre, les dangers sont multiples. C’est ce que confirme Nicolas Detable, auteur d’une thèse intitulée « Le chat parachutiste : bilan lésionnel et clinique – étude rétrospective portant sur 488 chats » (2019, École nationale vétérinaire d’Alfort).

 

En pratique, c’est quelque chose de fréquent, surtout en été.

Nicolas Detable - Vétérinaire et auteur de la thèse sur les chats parachutistes

« En pratique, c’est quelque chose de fréquent, surtout en été, explique l’auteur. De mai à octobre, les fenêtres sont souvent grandes ouvertes. Les cliniques vétérinaires reçoivent toutes les semaines des chats tombés d’une certaine hauteur. À l’ENVA, c’était même tous les jours. »

Mais pourquoi les chats chutent-ils ? « Il est intéressant de souligner que la majorité des chats parachutistes sont des mâles, détaille Nicolas Detable. On associe cela au fait que les jeunes mâles sont plus aventureux, plus enclins à chercher une partenaire. D’autres félins glissent du rebord de la fenêtre par inadvertance ou parce qu’ils voient un animal. Dans de rares cas, ce sont des chutes malveillantes ».

Blessures à tous les étages !

Fait rassurant, dans leur grande majorité les chats survivent à leur chute (88%), précise N. Detable dans sa thèse. La plupart des décès en hospitalisation surviennent dans les 2 premiers jours après l’accident. Au-delà de 24 à 48 heures, si le chat n’est pas décédé, le taux de survie monte à environ 90%.

Un résultat toutefois à nuancer car « les chats qui meurent sur le coup ne sont pas amenés chez le vétérinaire tout comme beaucoup de félins blessés qui ne sont pas comptabilisés ».

Les lésions les plus constatées sont les lésions thoraciques avec 64,6% des chats observés par l’étude. Les lésions abdominales concernent 12,1% des félins. Et les lésions neurologiques pointent à 10,5% de cet effectif. Dans un tiers des cas, on note une fracture de la mâchoire.

Des lésions qui divergent bien évidemment selon la hauteur de la chute. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, une chute entre le 1er et le 2ème étage peut être terrible car le chat n’a pas le temps de se redresser. Entre le 3e et le 5e étage, le chat souffrira davantage de lésions de l’appareil respiratoire. Au-delà du 6e étage, ces blessures seront surtout thoraciques et abdominales.

Filets de protection, stérilisation, éducation… des solutions simples

Tombé du 5e étage d'un immeuble, Sully a survécu. Sa maîtresse, Céline a, depuis, installé un filet de protection. « Un soulagement » pour la maîtresse. /DR

Que faire pour empêcher de tels drames ? Sur le site spécialisé La Compagnie des animaux, le Dr vétérinaire Christian Jouaneau évoque « la stérilisation » du chat qui « va limiter son désir de s’échapper pour assouvir ses besoins ». Des mesures simples peuvent également rassurer au quotidien : fermer les fenêtres lors d’une absence ou en plein jeu avec le chat, surveiller lorsque les fenêtres sont grandes ouvertes ou quand le chat se trouve sur le balcon, éviter de mettre des meubles près de la rambarde. « La meilleure solution reste l’éducation, souligne Nicolas Detable. Il faut faire attention, se débarrasser des idées reçues. Par exemple, un chat qui a chuté peut très bien rechuter. Un chat, c’est comme un enfant. »

 

La sensibilisation sur le sujet des chats parachutistes est essentielle.

Olivier Morel - "Mon Chat, Mon Amour"

Les filets de protection autour d’une fenêtre, d’une baie vitrée ou d’un balcon sont également à privilégier. « La sensibilisation sur le sujet des chats parachutistes est essentielle, souligne Olivier Morel qui a créé « Mon Chat, Mon amour » en 2020 à Paris. J’ai reçu de nombreuses personnes en détresse suite à un accident. Certains chats n’ont pas survécu à la chute, d’autres sont handicapés. C’est pourquoi les filets de protection sont à mon sens une bonne solution pour éviter les chutes toute l’année ».

Vigilance et sens des responsabilités

L’installation de filets de protection peut toutefois se heurter au scepticisme de certaines copropriétés qui craignent que cela dénature l’esthétique de l’immeuble. Si les filets ne sont pas « invisibles, ils restent discrets », tempère Olivier Morel. En outre, ils « n’abîment pas la façade car ils ne sont pas pensés pour être fixés ».

La Fondation 30 Millions d’Amis appelle chacun à la vigilance pour éviter ces accidents, malheureusement trop nombreux. De même, il en va de la responsabilité des différentes copropriétés refusant les filets de protection : la sécurité doit prévaloir sur l’esthétique.