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Débat

Reposer pour l’éternité aux côtés de son animal, bientôt possible ?

Une trentaine de députés souhaitent permettre aux défunts de reposer pour l'éternité auprès de leurs animaux. @AdobeStock

Une proposition de loi visant à permettre aux défunts de reposer auprès de leurs animaux pourrait bientôt être débattue devant le Parlement. La Fondation 30 Millions d’Amis soutient cette initiative, tant les animaux de compagnie sont désormais considérés par les Français comme « des membres à part entière de la famille ».

Ensemble, pour l’éternité... En février 2022, une petite trentaine de députés (27 au total) a proposé une loi visant à permettre aux propriétaires décédés de reposer avec leurs animaux de compagnie. Une pratique encore interdite par le code général des collectivités territoriales (CGCT) qui limite la sépulture dans un cimetière communal aux seules personnes humaines.

« En France, une famille sur deux détient au moins un animal de compagnie, rappelle l’exposé des motifs du texte. Ces animaux sont désormais considérés comme des membres à part entière de la famille et certains citoyens souhaitent même qu’ils reposent auprès de leurs animaux de compagnie ».

Pour répondre à cette demande sociétale « croissante », les députés signataires souhaitent autoriser quiconque (qui en énonce expressément ce choix de son vivant), de faire entreposer à ses côtés – au sein de son cercueil – l’urne cinéraire de ses animaux, lors de l’inhumation dans un cimetière communal.  

Donner une existence légale aux cimetières animaliers

 

Il nous paraît inconcevable qu’en 2022, la France ne permette pas aux citoyens de reposer avec leurs animaux.

Députés

À l’instar de ce qui est déjà possible en Suisse, en Allemagne ou au Royaume-Uni, le texte vise également à permettre à tout particulier ayant choisi la crémation, de pouvoir faire placer ses cendres auprès de celles de ses animaux de compagnie dans l’un des cimetières animaliers déjà existants. « Ces structures n’ont actuellement aucune existence législative », regrettent les parlementaires qui proposent ainsi de créer - au sein du CGCT - « un nouveau chapitre dédié à ces cimetières » pour « mettre fin à ce vide juridique » et « permettre à ces structures de bénéficier d’un encadrement légal défini ».

Inauguré à la fin 19ème siècle, le cimetière d’Asnières (92) aurait inhumé près de 100.000 animaux : « Je ne connais pas d'endroit où cet amour des humains pour leurs animaux familiers apparaisse avec plus d'évidence que ce cimetière d'Asnières », avait confié l’écrivain Michel Houellebecq à Reha Hutin, après la mort de son fidèle compagnon, enterré dans ce havre de paix. En 2018, la Fondation 30 Millions d’Amis a salué la création d’un cimetière dédié aux animaux, grâce à l’initiative de son association partenaire « L’Amicale des chats ».

Respecter la volonté du défunt dans un cadre bien défini

Nonobstant, l’initiative parlementaire ne semble pas faire consensus : dans le passé, « le Conseil d’État a considéré cette demande indigne », déplore l’ancien député Loïc Dombreval, co-signataire de la PPL. En effet, par une décision du 17 avril 1963, la haute juridiction administrative avait validé l’interdiction faite à un concessionnaire de caveau de s’y faire inhumer avec son chien, la notion de « dignité des morts » impliquant, selon le juge, de séparer les espaces dédiés à l’inhumation des humains et celle des animaux. À l’inverse, les élus du Palais Bourbon considèrent que l’autorisation de reposer avec ses animaux n’est contraire à aucun des principes de respect, de dignité et de décence dus aux morts : « Il nous paraît inconcevable qu’en 2022, la France ne permette pas aux citoyens souhaitant reposer avec leurs animaux, de le faire dans un cadre strictement défini, assurent les députés. Aucune atteinte à l’intégrité des corps humains et des cendres – humaines ou animales – ni aucune forme d’asservissement ou de dégradation des corps – ou des cendres – ne serait permise. »

 

Aimer un animal est humain, accéder aux volontés d’un défunt également.

L. Dombreval - Ancien député

D’autant que le code pénal punit de 6 mois d’emprisonnement et 7500 euros d’amende le fait de donner aux funérailles « un caractère contraire à la volonté du défunt », de sorte que doit être respectée la volonté du citoyen qui énonce expressément et librement sa volonté de reposer avec son animal après son décès.

Reste à savoir quand cette proposition sera inscrite à l’ordre du jour du Parlement pour être enfin débattue et, espérons-le, adoptée. « Aimer un animal est humain, accéder aux volontés d’un défunt également », résume à juste titre l’ancien député Loïc Dombreval.