Une silhouette majestueuse s'élance entre les herbes hautes du Parc national des forêts (21). ©P.-C. Dugarreau

Aujourd’hui, le Châtillonnais prend toujours un grand plaisir à immortaliser « ce symbole de nos forêts, de loin le plus impressionnant ». S’il aime le challenge lié à la difficulté de photographier l’animal dans de bonnes conditions, P.-C. Dugarreau espère aussi croiser des cerfs… déjà « connus » ! « Chaque cerf est différent, reconnaissable grâce à ses bois qui – même s’ils tombent chaque année et repoussent différemment – gardent des caractéristiques propres à chaque individu, précise le photographe. Quand la chance est au rendez-vous, il arrive de croiser un cerf que l’on connaît déjà depuis une ou plusieurs années ! »

Des rencontres magiques

Les cerfs sont reconnaissables par leurs bois qui gardent des caractéristiques propres à chaque individu ! ©P.-C. Dugarreau

Le jour du « cliché des 11 cerfs », les conditions n’étaient a priori pas réunies pour observer – encore moins pour immortaliser – le roi de la forêt : « Comme souvent, la matinée avait été infructueuse ; les cerfs sont moins nombreux qu’avant et plus discrets en dehors de la période de brame. Alors, quand je les ai vus au loin, la surprise était totale ! ». Pierre-Charles s’est immédiatement figé pour saisir son objectif et appuyer sur le déclencheur… Un moment hors du temps !  

En 2020, lors du brame du cerf, le photographe a immortalisé une scène qu’il convoitait depuis plusieurs années : deux gigantesques cerfs en pleine période de rut… mais pas n’importe lesquels ! Car cet amoureux de la nature avait déjà eu l’occasion de les rencontrer et espérait pouvoir photographier au moins l’un des deux. « Avoir les deux ensemble sur la même photo a dépassé tout ce que j’osais espérer ; c’est incroyable, s’émeut Pierre-Charles. La qualité de la photo n’est pas optimale mais qu’importe, la magie de l’instant fait oublier toutes les imperfections ! » 

Deux cerfs bien connus du photographe en période de rut ! ©P.-C. Dugarreau

Protéger les milieux naturels

Interdire la chasse d’espèces en déclin – notamment les oiseaux – et préserver la diversité des habitats sont, pour le photographe, les deux axes prioritaires à mettre en œuvre de toute urgence : « Protéger une espèce particulière demande beaucoup d’énergie et ne profite, par définition, qu’à cette espèce (ce qui est déjà très bien) ; mais préserver les milieux naturels profite à toutes les espèces qui y habitent ». P.-C. Dugarreau aimerait lui-même concourir à cet objectif en privatisant une forêt pour y protéger les animaux qu'elle abrite. 

En attendant, le Châtillonnais espère au moins, à travers ses clichés, montrer au grand public l’intérêt et la beauté de tous les animaux, même les plus « communs » que chacun d’entre nous peut croiser, au quotidien, dans les villes comme à la campagne. « Il y a beaucoup d’échecs en photo animalière ; cela fait partie du jeu. Mais une sortie bredouille n’est pas pour autant une sortie ratée ! On en apprend sur les habitudes des animaux pour s’adapter la fois suivante ; on respire l’air extérieur ; on passe un moment de calme.  Bref, c’est toujours positif ! ». Alors pourquoi ne pas prendre le temps, nous-aussi, d’observer la singularité et la sensibilité des animaux qui nous entourent ?!

Préserver les habitats naturels est indispensable pour protéger la faune sauvage. ©P.-C. Dugarreau