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Protection

Accusées abusivement de tous les maux, les chauves-souris méritent notre protection !

La France compte 34 espèces de chauves-souris, des animaux essentiels pour la biodiversité et qu'il faut protéger des activités humaines./©Adobe Stock-creativenature.nl

Mises en cause dans la crise du Covid-19, les chauves-souris font les frais d'une forte méconnaissance à travers le monde. En France, les espèces communes subissent une vive régression de leur population malgré leur rôle essentiel pour la biodiversité. 30millionsdamis.fr s'intéresse aux mesures de protection de l'animal.

Elle ne serait in fine en rien responsable de la propagation du Covid-19, mais reste injustement pointée du doigt. Pourtant, la chauve-souris, présumée animal réservoir du SARS-CoV-2, pâtit de l'activité humaine dans le monde. 

« La transmission directe d'une chauve-souris aux humains est hautement improbable »

Malgré la modification profonde de leur habitat et les excès de l'agriculture qui les fragilisent, ce sont 1400 espèces de chauves-souris qui habitent notre planète, soit 1/5 des mammifères mondiaux. Et, depuis le début de la pandémie, les actes de cruauté se multiplient. « Des personnes tuent des chauves-souris et des pangolins en raison de leurs liens possibles avec l'origine du virus du SRARS-Cov-2 bien que cela soit irrationnel et injustifié », regrette Richard Thomas, porte-parole de Traffic, spécialiste des questions autour du commerce d'animaux sauvages. A titre d'exemple, les suspicions liées au Covid-19 ont provoqué de fortes réactions invraisemblables au Pérou où des paysans ont essayé de brûler 200 chauves-souris.

« En l'état actuel des connaissances, aucune chauve-souris dans le monde ne porte le virus responsable du Covid-19, rappelle par ailleurs la Société française pour l'étude et la protection des mammifères (SFEPM). La transmission directe d'une chauve-souris aux humains est hautement improbable et nécessite souvent, comme nous l'avons vu, le passage et l'adaptation des virus au sein d'une autre espèce (hôte intermédiaire). En Asie, comme en Europe, il existe des espèces de chauves-souris hébergeant des virus apparentés, mais qui, dans leur configuration actuelle, ne contaminent pas l'homme ; lequel cohabite d'ailleurs avec elles depuis des siècles au sein des granges, des greniers et autres clochers ! »

Les espèces communes déclinent en France

 

-38%

C'est la baisse des effectifs des chauves-souris métropolitaines en France entre 2006 et 2016.

En France, sur les 34 espèces de chauves-souris, certaines ne dérogent pas à la morne réalité de la baisse des populations. D'après l'Observatoire national de la biodiversité, les chauves-souris métropolitaine auraient perdu 38% de leur effectif entre 2006 et 2016 (prise en compte de 7 espèces à considérer comme un ordre de grandeur). Parmi elles, il faut retenir une chute importante de la noctule commune (-51%). D'autres espèces, en revanche, parviennent à se stabiliser voire augmenter. 

« Il est difficile de faire des généralités avec les chauves-souris, met en garde pour 30millionsdamis.fr Jean-Paul Urcun, coordinateur du service migration à la Ligue Protectrice des Oiseaux (LPO). Pour les espèces qui vont moins bien, nous pouvons faire le même parallèle qu'avec des oiseaux, à savoir un déclin causé par les modifications agricoles et l'usage des pesticides. Nous sommes particulièrement inquiets pour le Minioptère de Schreibers. Quand vous avez moins d'insectes, cela a forcément un impact. » 

Des moyens de protection en expérimentation

Parmi les moyens de protection, une vingtaine de chiroptèroducs (ou chiroducs) font leur apparition depuis moins de 10 ans sur certaines autoroutes françaises comme la A89 Loire ou, plus récemment, la A83. « Des efforts considérables sont réalisés avec les associations de protection animale pour rétablir les voies de déplacement des animaux qui ont été fragmentées par les autoroutes, explique Philippe Chavaren, spécialiste Nature et Paysage au Pôle environnement de Vinci Autoroutes. Parmi nos passages à faune, les chiroptèroducs permettent de faire voler les chauves-souris à une hauteur suffisante (5,50 m à 6 mètres, NDLR) pour éviter les collisions. Les premiers résultats sont encourageants avec une élévation du niveau de vol notable par rapport à la situation sans dispositif. »

 

Les chauves-souris ont un rôle essentiel à jouer pour la biodiversité. Il faut les protéger.

Jean-Paul Urcun - LPO

Le placement de cet ouvrage est évidemment essentiel et les spécialistes créent des liens avec des structures proches comme le prolongement d'une bande boisée ou d'une haie. Le but d'un chiroptèroduc est de créer un obstacle pour la chauve-souris. Pourquoi un obstacle ? « Les chauves-souris se repèrent par les ondes, elles voient avec les oreilles, détaille Philippe Chavaren. Tout obstacle est fondamental pour elles afin d'avoir des repères. Elles vont éprouver plus de difficultés si elles n'ont plus ces repères. L'idée de notre ouvrage, c'est de placer cet obstacle par-dessus l'autoroute afin qu'elles la survolent. »

Si certains chiroptèroducs sont particulièrement suivis, d'autres restent toutefois à l'abandon. « Ce n'est pas la panacée, tempère Jean-Paul Urcun. Nous avons très peu de retours en France car il n'y a malheureusement pas beaucoup de suivi. Nous manquons de recul sur ces mesures de protection. » Ce qui est important de signaler, c'est que toutes les chauves-souris sont protégées en France. « Cela vaut pour les individus mais aussi les habitats, rappelle le spécialiste de la LPO. Malheureusement, cela n'est souvent pas respecté dans les faits. Nous bataillons pour expliquer aux personnes trouvant des chauves-souris chez eux qu'elles peuvent trouver des alternatives. Cet animal a un rôle essentiel à jouer pour la biodiversité en tant que régulateur d'insectes. Il faut les protéger. »

Commenter

  1. AnneV 15/05/2020 à 18:54:45

    Nous avons très peu de retours en France car il n'y a malheureusement pas beaucoup de suivi. Nous manquons de recul sur ces mesures de protection. »

     Pour les espèces qui vont moins bien, nous pouvons faire le même parallèle qu'avec des oiseaux, à savoir un déclin causé par les modifications agricoles et l'usage des pesticides. Nous sommes particulièrement inquiets pour le Minioptère de Schreibers. Quand vous avez moins d'insectes, cela a forcément un impact. » 

    Malheureusement, cela n'est souvent pas respecté dans les faits"

    Hé oui ! Le problème français est "beaucoup de blabla, point barre"