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Débat

Pendant la crise sanitaire, les interminables transports d'animaux vivants continuent...

Moutons, veaux, vaches... Victimes collatérales de la crise sanitaire, les animaux de ferme subissent des conditions de transport de plus en plus infernales./©Adobe Sotck-Alexey Fedorenko

Plusieurs associations de protection animale ont interpellé la Commission européenne pour demander la suspension des transports d'animaux vivants et des trajets de plus de 8 heures (19/03/2020). Les fermetures de frontières et les mesures de confinement liées à la crise sanitaire du Covid-19 empirent les conditions d'acheminement de ces animaux. La Fondation 30 Millions d'Amis fustige l'inaction de la France et de l'Union européenne en la matière.

Des temps d'attente de 18 heures entre l'Allemagne et la Pologne, 40 kilomètres de bouchons entre la Lituanie et la Pologne, 3 heures pour parcourir 300 mètres en Bulgarie... On sait les conditions de transport d'animaux vivants particulièrement horribles en temps ''normal'' ; elles sont devenues infernales avec la crise sanitaire du Covid-19. 

« Irresponsable et inhumain »

C'est pourquoi des dizaines d'ONG de protection animale sont montées au créneau pour demander à la Commission européenne de suspendre immédiatement le transport d'animaux vivants durant cette crise (19/03/2020). Cette période trouble piétine le règlement n°1/2005 sur le transport d'animaux qui stipule que : « Nul ne transporte ou ne fait transporter des animaux dans des conditions telles qu'ils risquent d'être blessés ou de subir des souffrances inutiles. » Las. Régulièrement mises à mal, ces dispositions sont complètement bafouées aujourd'hui! 

« En raison des délais de contrôle des frontières accrus résultant de Covid-19, dans de nombreux cas, le transport d'animaux ne peut pas être effectué d'une manière conforme au droit de l'UE, tance Peter Stevenson, directeur du service affaires publiques chez CIWF. La réglementation exige que les animaux soient déplacés sans délai vers le lieu de destination et que leurs besoins soient satisfaits pendant le transport. Continuer les transports des animaux vivants dans de telles conditions est irresponsable et inhumain. »

« Qui pour contrôler » en période de tempête sanitaire ? 

 

Il y a urgence !

Lorène Jacquet - Welfarm

Dans un contexte pourtant exceptionnel, les autorités européennes continuent de faire la sourde oreille en confirmant que « le transport du bétail entre les États-membres doit se poursuivre malgré l'épidémie » (16/03/2020). Ce qui peut avoir de lourdes répercussions sur la protection des animaux, certes, mais aussi des êtres humains qui les transportent. « La précaution serait d'avoir un cadre plus strict que d'habitude mais on ne se dirige malheureusement pas sur cette voie, pointe Lorène Jacquet, responsable des campagnes et plaidoyers chez Welfarm. Il faut absolument suspendre les exportations terrestres et maritimes d'animaux de ferme vers les pays tiers. De même, il faut réduire les temps de trajet et stopper ceux qui durent plus de huit heures entre Etats-membres. »

Et pour cause, les mesures de confinement prises dans la quasi-totalité des pays européens provoquent un « effet boule de neige » sur le transport d'animaux vivants. Des camions se retrouvent bloqués des heures en Pologne ou en Bulgarie, tout comme des bateaux en partance pour le Maroc ou l'Algérie. En Hongrie, le gouvernement a décidé de fermer les aires d'autoroutes contraignant encore davantage le transport. « Il y a de moins en moins de chauffeurs, ce qui fait craindre des camions surchargés, s'inquiète Lorène Jacquet. Beaucoup de vétérinaires manquent à l'appel à cause de la crise sanitaire. Du coup, qui va pouvoir contrôler ? De fait, il y a moins de contrôles sur les routes. Toutes ces conséquences couplées provoquent une grosse inquiétude sur les conditions de ces animaux et le sort qui leur est réservé aux frontières. Il y a urgence ! »

La France ferme les yeux

Contrairement à l'Autriche qui envisage la suspension des transports transfrontaliers, la France continue l'importation et l'exportation des animaux vivants au détriment de tout bien-être animal. Pour le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume, « il est primordial d'assurer le bon fonctionnement du marché intérieur, sans entrave et en facilitant la circulation aux frontières des denrées périssables et des animaux vivants. » 42 députés européens, dont 16 français, ont eux aussi interpellé la Commission européenne et le Conseil des ministres de l'Agriculture sur cette question, souligne CIWF (23/03/2020).

Depuis de nombreuses années, la Fondation 30 Millions d'Amis, qui milite pour la limitation des transports d'animaux vivants et la fin des exportations hors Union européenne, interpelle les pouvoirs publics contre les conditions terribles dans lesquelles les animaux de ferme peuvent être exportés.

Commenter

  1. Polluxopoil 31/03/2020 à 15:05:58

    une fois de plus, l'inhumanité de nos cols voir pire leur incompétence est le fruit de toute cette souffrance, qui est capable dans ce pays et au sein de l Europe d arrêter ce carnage, où sont nos cols blancs ? même avec le confinement, il y a Skype, le téléphone et internet qui fonctionne !! foncés les décideurs arrêtés ça par pitié soyez humains !!@@
  2. guilaine 80 31/03/2020 à 14:53:58

    Bien sur que la France ferme les yeux comme dabitude. C'est honteux on laisse tout faire en attendant c'est encore les animaux qui trinque c est écœurent. On contrôle pas assez. Tout c'est Bêtes entassés ils y en a marre de tout c est barbares. Et la avec le confinement c'est encore pire ils en profite bien sa me dégoûte. Quand on va arrêter tout sa