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Covid-19

Protection animale et bénévolat : une clarification s'impose

Le refuge de la Tuilerie doit compter sur un effectif réduit pour se conformer aux mesures prises face à l'épidémie de Covid-19. ©Fondation 30 Millions d'Amis

Les fondations et associations de protection animale sont contraintes de s'adapter aux mesures prises par le gouvernement pour endiguer l'épidémie de Covid-19. Si certains refuges peuvent compter sur la mobilisation de leurs salariés, ceux sans employé n'ont pas d'autre choix que de solliciter l'aide de leurs bénévoles, indispensables à la survie des animaux. Or, le décret du 23 mars 2020 relatif à l'état d'urgence sanitaire ne prévoit aucune disposition sur ce point. La Fondation 30 Millions d'Amis appelle les autorités à une clarification urgente.

« Activité professionnelle », « besoin des animaux de compagnie », « mission d'intérêt général sur demande d'une autorité administrative »... Comment les bénévoles qui oeuvrent au service de la protection animale peuvent-ils justifier leur déplacement nécessaire à la poursuite de leur mission auprès des refuges ? Dans l'attente d'une clarification gouvernementale, les refuges tentent de s'organiser pour concilier activité et sécurité.

Les refuges sans employé, contraints de solliciter leurs bénévoles

L'activité de nombreux refuges repose exclusivement sur des bénévoles. C'est le cas du refuge Animaux Sans Foyer (91), soutenu par la Fondation 30 Millions d'Amis : « Nous sommes bien obligés de solliciter l'aide de nos bénévoles : sans eux, les animaux ne survivraient pas, confie Stéphanie Slusarek, la Présidente. En cette période, c'est un casse-tête pour leur permettre de se rendre au refuge sans risquer de contravention ! Conformément aux recommandations des élus locaux que nous avons interrogés, les bénévoles doivent être munis de deux attestations : la première que je leur délivre pour justifier leur présence au refuge, la deuxième qu'ils motivent par l'exercice d'une activité professionnelle ».

 

Chacun respecte des mesures d'hygiène très strictes.

Stéphanie Slusarek - Refuge Animaux Sans Foyer

Pour des raisons sanitaires évidentes, il a toutefois fallu restreindre le nombre de personnes présentes au sein du refuge. Alors qu'habituellement, six bénévoles sont quotidiennement mobilisés, actuellement seuls trois sont présents, par roulement : l'un est responsable des soins vétérinaires, les deux autres sont chargés du nettoyage et des promenades. « Chacun respecte des mesures d'hygiène très strictes : lavage des mains toutes les heures, distanciation sociale, pédiluves à l'entrée du refuge, précise la Présidente. Nous sommes très vigilants pour pallier au mieux l'épidémie tout en veillant aux besoins quotidiens des animaux ».

Les refuges avec employés, forcés de s'organiser sans leurs bénévoles

Les règles sanitaires, édictées pour faire face à l'épidémie de Covid-19, ont contraint, notamment, le refuge 30 Millions d'Amis de La Tuilerie (77) à réduire son effectif. « L'équipe s'est fortement mobilisée pour supporter l'absence des bénévoles. Chacun s'est porté volontaire pour écourter ses pauses et retarder son départ, voire revenir de congés », confie Anne Puggioni, la directrice. Grâce aux efforts de chacun, chiens, chats et NAC continuent d'être nourris, soignés, promenés et câlinés. Au refuge Animaux Sans Frontière (83) soutenu par la Fondation 30 Millions d'Amis, seuls les deux employés  - dont une assistante vétérinaire - assurent désormais les besoins des 49 chiens.  « Nous ne sommes pas en grand danger pour l'instant : les animaux sont nourris et soignés, rassure Marie-Claude Vuez, la Présidente. Et nous évitons ainsi tout risque de contamination. Mais je ne sais pas si cela pourra tenir dans la durée... »

 

Notre équipe s'est mobilisée pour supporter l'absence des bénévoles.

Anne Puggioni - Refuge de la Tuilerie

Les centres de sauvegarde de la faune sauvage s'efforcent, eux aussi, de s'adapter à la crise sanitaire. Ainsi, au refuge de  l'Arche (53), « la réponse à ce contexte a été d'apporter un maximum de mesures afin d'éviter la contamination de nos salariés, explique Yann Huchedé, le Directeur. Nos activités sont fermées au public et nous avons différé tous les accueils non urgents. Les mesures barrières ont été renforcées en interne et une désinfection des locaux où se croise le personnel est réalisée plusieurs fois par jour ». Heureusement, le refuge peut toujours compter sur son équipe animalière, « seulement » privée de deux salariés confinés à domicile et des volontaires en service civique.

Une clarification indispensable à l'échelle nationale

En résumé, lorsque son intervention est indispensable à la survie des animaux, « le bénévole qui se déplace doit se munir, non seulement d'une attestation de "l'employeur" - en l'occurence la structure ou l'association qui sollicite sa présence -, mais également de son attestation de déplacement dérogatoire  mentionnant le motif lié à l'exercice d'une activité professionnelle », confirme à 30millionsdamis.fr le député (LaREM) Loïc Dombreval, vétérinaire et chargé d'une mission gouvernementale sur les animaux de compagnie. Pour autant, ni le ministère de l'Intérieur ni le ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation n'ont à ce jour confirmé la régularité d'une telle démarche, en dépit de nos nombreuses sollicitations.

Toutefois, depuis la publication du décret du 23 mars 2020, les activités associatives sembleraient pouvoir être justifiées par le motif - prévu par la nouvelle attestation - lié à la satisfaction de « missions d'intérêt général sur demande de l'autorité administrative ». « Sur le principe, le déplacement des bénévoles pourrait entrer dans ce cadre sous réserve d'une autorisation administrative locale, confie L. Dombreval. La Direction Générale de l'Alimentation va très rapidement en préciser les modalités d'application ». Une clarification rapide s'impose donc pour permettre aux bénévoles de se déplacer en toute légalité, dès lors que leur présence est nécessaire aux besoins des animaux.