Les patients de l'hôpital canadien Juravinski, à Hamilton, peuvent recevoir leur animal de compagnie. Une action saluée au sein de l'établissement. /©Zachary Paws For Healing
A Hamilton (Canada), des dizaines de patients d’un hôpital affrontent la maladie ou les opérations avec leur animal à leurs côtés. Une initiative qui porte ses fruits, pour les malades et pour le corps médical. La Fondation 30 Millions d’Amis déplore qu’en France de telles initiatives restent rares.
Le programme « Zachary Paws For Healing » (littéralement, ‘’Sur les pas de Zachary pour guérir’’, NDLR) du nom de Zachary Noble, un jeune homme diagnostiqué d’un lymphome de Hodgkin et décédé à l’âge de 25 ans, a ouvert à l’hôpital Juravinski d’Hamilton (Ontario, Canada). « C’était une terrible épreuve, se souvient Donna Jenkins, sa tante à l’origine du projet. Son dernier souhait était de créer une organisation qui permettrait à tous les patients hospitalisés de continuer de voir leur propre chien ou chat. Ils sont si importants dans notre vie. C’est pourquoi j’ai tout fait pour que cette idée voie le jour. »
Des dizaines de patients viennent ainsi dans cet hôpital en raison de son ouverture d’esprit face à la présence bienfaitrice des animaux. « Quand j’ai eu l’occasion de voir mon petit chien Dandy, j’étais vraiment heureuse, sourit Rochell, une ancienne patiente. Je pouvais le voir une fois par semaine. Je suis restée six semaines dans cet hôpital et sa visite m’a permis de me sentir moins seule. Il est difficile d’expliquer à quel point le voir m’a aidée. »
L’accueil des animaux à l’hôpital, je considère cela comme essentiel.
Pr J.-P. Mira – Cochin – Paris 14ème
D’après les médecins, une véritable magie s’opère chez certains : « Quand les patients voient un animal de compagnie, les signes vitaux se stabilisent, les effets de la dépression sont atténués tout comme le sentiment d’isolement, justifie Donna. Ils permettent concrètement de soulager la douleur. Quand ils ont leur animal près d’eux, ils se rappellent qu’ils ont une belle raison d’aller mieux et de rentrer à la maison… »
Si certains directeurs d’hôpitaux et quelques syndicats s’opposent à l’idée d’accepter les animaux de compagnie dans leur établissement, le personnel de Juravinski constate – lui – de véritables effets positifs dans leur travail : « L’animal permet de détendre le patient et d’améliorer la communication avec un(e) médecin ou un(e) infirmier(e), souligne l’instigatrice du projet. Les patients sont plus disposés à accepter certains soins. C’est notamment le cas avec les patients en santé mentale qui, grâce à leur chien, ne pensent pas à eux-mêmes. C’est avec eux que nous constatons le plus de résultats remarquables. »
Un constat également observé par les infirmières de l’hôpital. « Lorsque nos patients arrivent à voir leur chien ou leur chat, nous sommes heureuses pour eux, évoque Sandra. En tant qu’infirmière, nous ne traitons pas que le corps mais le patient en entier. C’est merveilleux de voir leur visage s’illuminer quand ils voient leur animal. Ces visites les aident à mieux gérer les séjours à l’hôpital. » Une histoire résume parfaitement les bienfaits de la présence d’animaux de compagnie au sein de l’hôpital. « Nous avions une patiente qui savait qu’elle allait mourir et venait de faire ses adieux à toute sa famille et à ses amis, raconte Donna, émue. Son dernier souhait était de dire adieu à son cheval. Nous y sommes parvenus. C’était un moment extraordinaire. Elle est décédée paisiblement le lendemain. »
En France, le service réanimation de l’hôpital Cochin (14e arrondissement de Paris) est le seul à autoriser la venue des animaux de compagnie en son sein depuis un an. Le professeur Jean-Paul Mira, à l’initiative du projet, assume tout à fait cette décision et affirme que l’accueil des animaux de compagnie permet aux patients d’aller mieux : « Je considère cela comme essentiel, estime le chef du service. L’hôpital ne doit pas être une zone de non-droit. Certains patients n’ont que leurs animaux dans leur vie. Et si vous voyiez les miracles que cela procure chez certains… Je regrette que cela ne soit pas plus commun en France mais certains établissements s’y intéressent. Nous sommes fiers de travailler dans cet espace si serein. »
Quant à l’équipe de « Zachary Paws For Healing », elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Ses bénévoles souhaitent désormais faire bénéficier de cette expérience aux sans-abri et aux femmes battues. « Nos refuges pour sans-abri n'acceptent pas les animaux domestiques de sorte que beaucoup restent dehors pour ne pas les abandonner, informe Donna Jenkins. Nous voulons aussi aider les femmes battues qui ont peur de quitter leur situation pour ne pas laisser leur animal de compagnie derrière elles. Là encore, les refuges pour femmes battues n’acceptent pas les animaux. Beaucoup reste à faire mais c’est un sentiment de profonde fierté. »
BABABIBI 06/11/2019 à 20:48:54
Les animaux avec les patients à l'hôpital, c'est formidable ! A quand en France ? Ceci dit le Canada n'est pas un modèle s'agissant de la chasse aux phoques.
BABABIBI 06/11/2019 à 20:45:53
Merveilleux d'avoir permis à la patiente de dire au revoir à son cheval !
guilaine 80 06/11/2019 à 18:44:55
Bandy86 06/11/2019 à 01:50:36
C'est incroyable ce que peut apporter un animal à un malade .... Mais en France nous sommes très arrièré, surtout pour les animaux, et c'est bien dommage !!!!
pouguy 05/11/2019 à 23:24:46
en france une telle chose c'est refusé, meme en maison de retraite où c'est demandé depuis des décénie, cette solution aide les malades à guérir et ça ne coute rien à la sécu
nathalie.contact@gmail.com 05/11/2019 à 18:08:19
Les Canadiens sont à la pointe mondiale en matière de psychologie et ils savent parfaitement bien quel est le bénéfice pour l'humain de bénéficier de l'affection d'un non-humain. Mais hélas, avec les gros co** de dirigeants français, cela ne risque pas de se produire en france où seule la violence et la cruauté sont encouragés.
ZinkLoo 05/11/2019 à 17:33:15
jajemean 05/11/2019 à 15:37:26
Peut-être que les choses bougeraient si des politiques se trouvaient dans cette situation. Eux aussi ont des animaux. Croisons les doigts, il faut y croire, en plus ça coûterait moins à la Sécurité Sociale. Tout le monde y gagnerait.
AnneV 04/11/2019 à 18:41:09
Le jour où la France fera de telles avancées c'est que l'on aura quitté le 17ème siècle et ce n'est pas gagné !!!!!!!!!!!!!