Dans un pays qui pratique encore la chasse aux mammifères marins, le financement d’un sanctuaire par une société qui exploite les cétacés pour le profit, pose question. « Le fait que des sanctuaires puissent être financés par des delphinariums ne me choque pas. Nourrir et soigner des dauphins est très coûteux, or les organismes prêts à contribuer dans la durée sont rares, nuance Christine Grandjean. Faire venir des visiteurs qui paient l’entrée peut aussi être une solution acceptable, à condition d’en limiter le nombre et que les animaux aient suffisamment d’espace pour pouvoir se cacher. »
Le succès du sanctuaire islandais pour bélugas n’est malheureusement pas assuré. L’inquiétude demeure pour l’instant sur la capacité de "Petite blanche" et de "Petite grise" à s’adapter à leur nouvel environnement, bien qu’elles aient été entraînées à retenir leur respiration plus longtemps et à gonfler leur musculature pour faire face aux marées et aux courants. L’orque Keiko – le héros du film Sauvez Willy – avait été réhabilité dans cette même baie en 1998, bien avant la création du sanctuaire.
Le monde entier se détourne des delphinariums
Plusieurs autres projets de sanctuaires sont en cours. Aux Etats-Unis, le groupe "Virgin Holidays" prévoit d’en construire un en Floride afin de réhabiliter les dauphins du National Aquarium de Baltimore. La chercheuse Lori Marino et son association "Whale Sanctuary Project" portent quant à eux un projet de sanctuaire pour les orques à la frontière entre les Etats-Unis et le Canada. Néanmoins, il faudra plusieurs années avant que tous ces établissements ne voient le jour.
Au Canada, l’adoption du projet de loi dit "Free Willy" (Sauver Willy) interdit désormais la captivité des baleines et des dauphins mais aussi leur importation ou leur exportation. En France, l’association C’est Assez ! et les fondations 30 Millions d’Amis et Brigitte Bardot se sont réunies à plusieurs reprises avec le ministre François de Rugy pour réclamer l’interdiction de la reproduction des cétacés dans les parcs aquatiques. Les ONG demandent à présent à la nouvelle ministre de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, de prendre des mesures courageuses.
7 Français sur 10 opposés à la captivité des cétacés
Selon un sondage Ifop exclusif pour l'association "C'est Assez!", la Fondation 30 Millions d'Amis et la Fondation Bardot (décembre 2018), 7 Français sur 10 sont opposés à la captivité des dauphins et des orques dans des parcs aquatiques, alors que quatre établissements tricolores de ce type continuent à exploiter les cétacés pour leurs spectacles (Marineland à Antibes, Planète Sauvage près de Nantes, le Parc Astérix à Plailly et le Moorea Dolphin Center à Tahiti).
Lisaeco 15/12/2019 à 05:53:04
Je veux monter un refuge pour les cétacés en France, mais pas seule.
Rassonblons nos idées, contactez moi.
Merci.