Paris, 22 mai 2018 (AFP) - Ivoire, crocodile empaillé, fourrure, mais surtout tortues, perroquets et même ours ou grands félins vivants : le commerce en ligne menace les animaux protégés, alerte mercredi l'ONG IFAW, appelant à une règlementation spécifique en la matière.
Des experts de l'organisation se sont p
enchés
en 2017 p
endant six semaines sur les petites annonces postées
en ligne (uniquem
ent sur des sites
en accès libre) dans quatre pays europé
ens, France, Russie, Allemagne et Grande-Bretagne. Résultat: 11.772 spécim
ens d'espèces sauvages m
enacées rec
ensées dans 5.381 annonces et messages sur 106 sites de v
ente
en ligne et 4 réseaux sociaux, pour un montant estimé de 3,2 millions d'euros, indique le rapport. Mais il est "
probable" que les messages id
entifiés sur les réseaux sociaux (6,2 %), inclus pour la première fois dans l'
enquête IFAW (Fonds international pour la protection des animaux), ne soi
ent qu'une "
fraction" du total.
Selon l'étude, 80 % des spécim
ens proposés étai
ent vivants : principalem
ent des reptiles (surtout des tortues, marines et terrestres qui représ
ent
ent 45 % du total des annonces) et des oiseaux (perroquets gris du Gabon ou amazone, rapaces, oies...), mais parfois des animaux bi
en plus gros comme des yacks sauvages ou des orangs-outans
en Russie, des lions, jaguars et
ours en Allemagne.
Le commerce de certains de ces animaux protégés est totalem
ent interdit, et d'autres espèces font l'objet de règles de v
ente très
encadrées, notamm
ent avec la dét
ention de permis. Cela peut concerner par exemple des objets
en ivoire datant d'avant 1947 avec un certificat d'auth
enticité ou un docum
ent prouvant qu'une tortue de Hermann a été élevée légalem
ent
en captivité
en Europe. Certaines annonces peuv
ent donc être légales. Sur la base de précéd
entes études, "
entre 10 % et 20 % des annonces sont considérées comme légales" parce qu'il y a une m
ention de docum
entation à disposition, a expliqué à l'AFP Céline Sissler-Bi
env
enu, directrice d'IFAW pour la France et l'Afrique francophone.
IFAW souligne dans son rapport le "
précieux travail" et l'
engagem
ent des sites de v
ente
en ligne, notamm
ent eBay, pour lutter contre ce trafic, former son personnel et éliminer les annonces litigieuses. Mais il faut désormais r
enforcer les législations pour s'attaquer "
spécifiquement" à ce commerce
en ligne. Il faut aussi "
informer les utilisateurs sur la législation et sur l'état des espèces, sur le risque qu'ils prennent" et sur le fait qu'ils "
peuvent alimenter sans le savoir des réseaux criminels organisés", a souligné Céline Sissler-Bi
env
enu.
Selon elle, si les v
endeurs sav
ent ce qu'ils propos
ent, la majorité des acheteurs sont ignorants de la législation et "
veulent juste des animaux exotiques", même s'il existe aussi des collectionneurs d'espèces rares très bi
en informés. Les informations récoltées ont été transmises aux autorités, mais il est "
trop tôt" pour un retour, a-t-elle noté, précisant que de précéd
ents rapports avai
ent m
ené à des procédures judiciaires.
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