Paris, 25 sept 2017 (AFP) - Si les pandas géants sont aujourd'hui plus nombreux, leur aire de répartition est en revanche plus petite et surtout plus fragmentée qu'il y a trente ans, ce qui entraîne "un risque élevé" d'extinction locale de petits groupes isolés, indique une étude parue lundi.
En 2013, cette aire de répartition avait diminué de 1,7 % par rapport à 1988, date à laquelle le panda était considéré comme
en danger par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), selon cette étude de la revue Nature Ecology & Evolution.
En 2016, le panda est passé de la catégorie "
en danger" sur la liste rouge de l'UICN à la catégorie "vulnérable", ce qui signifie qu'il est touj
ours m
enacé mais sur une p
ente positive. Selon le rec
ensem
ent national réalisé par la
Chine de 2011 à 2014, il y avait 1.864 pandas géants dans la nature, contre 1.216
en 1988. L'évaluation de l'UICN "
est basée presque exclusivement sur le nombre" de pandas, "
ignorant les menaces émergentes", estim
ent toutefois les chercheurs. "
Il y a beaucoup de bonnes nouvelles pour le panda -- sa population augmente, une beaucoup plus grande partie de son habitat est protégée, la déforestation a cessé", a déclaré à l'AFP l'un des auteurs, Stuart Pimm, de la Duke University à Durham (Etats-Unis). "
Mais il y a aussi de mauvaises nouvelles : l'habitat du panda est beaucoup plus fragmenté que dans le passé et de petits espaces pourraient ne pas abriter des populations viables".
Les pandas viv
ent dans six zones montagneuses, se répartissant
en tr
ente groupes isolés dont 18 compt
ent au maximum dix individus. Ces petits groupes sont confrontés à "
un risque élevé d'extinction", alert
ent les chercheurs."
Nos conclusions dessinent un tableau plus compliqué qui met en garde contre toute autosatisfaction", écriv
ent-ils. "
La déforestation à des fins commerciales a été l'activité la plus nocive", constat
ent-ils.
La création de réserves naturelles à partir des années 1960 a permis de réduire "
de manière significative" la perte d'habitat mais des m
enaces subsist
ent. Les pandas viv
ent dans l'une des régions de
Chine les plus touchées par les tremblem
ents de terre. Ces séismes "
ont détruit de larges zones d'habitat".
Selon les chercheurs, 71,1 % des pertes d'habitat constatées
entre 2001 et 2013 sont imputables au tremblem
ent de terre surv
enu
en 2008 dans le Sichuan. La construction de routes est aussi "
un facteur important de perte d'habitat et de fragmentation". Or, constat
ent les auteurs, "
la densité des routes était 2,7 fois plus importante en 2013 qu'en 1976".
Le tourisme constitue une autre m
enace, selon les chercheurs. Quant au réchauffem
ent climatique, il pourrait modifier la quantité et la répartition des espèces de bambous dont se nourriss
ent les pandas. Les chercheurs préconis
ent notamm
ent la création de "corridors" pour connecter les populations isolées et le développem
ent des réserves.
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