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Enquête

Ce qui se passe vraiment dans les abattoirs en France

© Sébastien Gayet - Fotolia.com

Après son reportage polémique sur Envoyé Spécial, Anne de Loisy, nous emmène dans les coulisses des abattoirs avec son livre : « Bon appétit ! Quand l’industrie de la viande nous mène en barquette ». 30millionsdamis.fr l’a interviewée.

« Les cris des animaux, les bruits des machines, le sang et l’odeur sont souvent rédhibitoires et ont parfois raison des estomacs les plus solides », c’est ainsi que commence la description des abattoirs qu’a visité la journaliste Anne de Loisy. Filmées en caméra cachée pour les besoins de l’émission Envoyé Spécial diffusée en février 2012, les images avaient fait grand bruit. La polémique avait notamment enflé après qu’on y ait appris que 41 % des établissements n’étaient pas conformes et surtout que 100 % de l’abattage de bovins et d’ovins en Ile-de-France était halal. Dans son livre publié le 26 février 2015, Anne de Loisy revient sur son expérience dans les abattoirs et dresse un bilan sans concession de l’industrie de la viande.

Abattoirs : une situation inquiétante

« J’ai visité une quinzaine d’abattoirs en France, tous avec des classements différents. J’ai constaté beaucoup de défauts, des problèmes d’hygiène, d’absence de contrôles ante et post-mortem et de souffrance animale… » se souvient Anne de Loisy. Et pour cause, de nombreux abattoirs ne sont pas aux normes malgré des rapports de la Cour des Comptes qui précise d’ailleurs que « la situation sanitaire des abattoirs français est préoccupante (…) et qu’en 2008, 41 % des établissements où l’on abat veaux, vaches, cochons et moutons, et 46 % de ceux où l’on tue volailles et lapins ne sont pas conformes » selon le livre de la journaliste. Au point même que la direction générale de l’Alimentation (DGAL) a classé les abattoirs en quatre catégories. Les catégories I et II sont globalement conformes alors que les III et les IV ne répondent pas aux exigences sanitaires de la Communauté européenne. En 2012, il restait 16 abattoirs de boucherie (bovins, ovins, caprins, équins) et 31 abattoirs de volaille classés III et IV.
 
Un Français consomme en moyenne 7 bovins, 33 cochons, 9 chèvres et moutons, 1 300 volailles et 60 lapins dans une vie.

Une souffrance animale inutile

« On part du principe que les hommes mangent les animaux mais devons-nous pour autant les faire souffrir ? » s’interroge Anne de Loisy. « Derrière le rayon boucherie de nos grands supermarchés se cache en fait la plus grande cruauté que l’espèce humaine ait jamais fait subir à l’espèce animale » affirment de leur côté Mostafa Brahami et Fethallah Otmani respectivement écrivain et porte-parole de l’association de certification halal AVS dans l’ouvrage. De la maltraitance inconsciente aux confins de l’horreur, la journaliste a elle-même constaté la souffrance des animaux. Par exemple, dans l’un des établissements visités, les bovins ne peuvent pas s’abreuver faute de robinets fonctionnant correctement. Dans un autre, les vaches doivent avancer dans un couloir et « le bouvier les encourage de la voix et pousse les récalcitrantes à l’aide d’un aiguillon électrique qui leur envoie des petites décharges sur la croupe, ce qui est extrêmement stressant pour l’animal et ne devrait être utilisé qu’exceptionnellement » note la journaliste dans son livre.
Chaque vache est ensuite emprisonnée dans une sorte de piège pour la maintenir en position « La vache terrorisée a, depuis le piège, une vue plongeante sur le hall d’abattage et sur ses congénères en train de se faire tronçonner. Une source de stress supplémentaire pour l’animal et une infraction de plus à la réglementation » poursuit-elle. D’autre part, la cadence industrielle des abattoirs conduit à agir sur des bêtes encore vivantes « les vaches sont abattues à la chaîne (environ 1 toutes les minutes) alors qu’on devrait attendre que la précédente soit réellement morte (4 minutes environ) avant de passer à la suivante. » nous précise Anne de Loisy. Quant à l’abattage rituel, il dépend beaucoup de l’expérience du sacrificateur : « Dans un abattoir, j’ai assisté à une scène d’une atrocité sans nom. Le sacrificateur, qui n’avait reçu aucune formation, était particulièrement maladroit. Son couteau était mal aiguisé et il tranchait le cou des pauvres bêtes comme s’il coupait du pain. Les vaches ahanaient sous les allers et retours de son couteau, elles se débattaient de toutes leurs forces, se cabraient et s’étouffaient dans leur propre sang, en poussant des mugissements de terreur et de douleur » indique- t-elle dans son livre.

84 kilos de viande par Français

Un Français consomme en moyenne 7 bovins, 33 cochons, 9 chèvres et moutons, 1 300 volailles et 60 lapins dans une vie. « Les Français consomment chacun 84 kilos de viande par an. Nous sommes parmi les plus gros consommateurs de viande en Europe. » s’exclame Anne de Loisy. Une consommation très importante qui a conduit à une véritable industrialisation de l’abattage et toutes les dérives que l’on connaît. La solution ? « Manger moins souvent de viande mais de meilleure qualité. Si possible, orientez-vous vers les circuits courts : allez acheter votre viande auprès de l’éleveur directement : cela aidera les éleveurs qui sont dans une situation financière critique (1 à 2 suicides par jour) et cela vous garantira une viande moins coûteuse car la grande distribution pratique de grosses marges. » conseille la journaliste.

Le respect des animaux de ferme

La Fondation 30 Millions d’Amis milite depuis des années pour un nouvel étiquetage de la viande. Pour des raisons éthiques parfaitement légitimes, le consommateur sensible à la protection des animaux a le droit de ne pas vouloir consommer de viandes issues de la souffrance animale. Elle demande donc que l’étiquetage de la viande (ou d’une préparation contenant de la viande) comporte obligatoirement la mention du mode d’abattage, afin que le droit à l’information du consommateur soit respecté. Par ailleurs, la Fondation demande une généralisation de l’étourdissement de tous les animaux avant leur abattage et ce, même pour l’abattage rituel. Effectuée pour des raisons économiques alors même que le marché qui le demande est minoritaire, cette pratique est douloureuse pour les bêtes. Engagez-vous à nos côtés pour protéger les animaux de la ferme et signez notre pétition contre l’abattage sans étourdissement. Retrouvez le reportage d’Envoyé Spécial « la Viande dans tous ses états » sur Daily Motion. Plus d’infos :
« Bon appétit ! Quand l’industrie de la viande nous mène en barquette » de Anne de Loisy, éditions Presses de la Cité