Des hérissons avaient été tués et dépecés près d'un cours d'eau en Côte d'Or, en 2019./Photo d'illustration ©Adobe Stock-kanuaq
Trois hommes qui avaient été interpellés il y a un an en train de dépecer des hérissons à Cessey-sur-Tille, en Côte-d-Or, ont échappé à la condamnation et n’ont eu qu’un rappel à loi. La Fondation 30 Millions d’Amis s’indigne d’une telle clémence au vu de la barbarie des faits, qui plus est perpétrée sur une espèce protégée.
Leur statut d’espèce protégée ne les aura malheureusement pas mis à l’abri de la cruauté humaine... A Cessey-sur-Tille, en Côte-d’Or, un habitant avait alerté la gendarmerie alors que trois hommes étaient en train de dépecer des hérissons dans un cours d’eau près de chez lui comme le rapportait Le Bien Public (4/10/2019).
Immédiatement interpellés, ces jeunes hommes d’une vingtaine d’années étaient sous le coup d’une sanction passible de 3 ans de prison et 150 000 euros d’amende, la peine maximale pour la capture et la destruction d’une espèce protégée. Ils étaient d’ailleurs convoqués devant le tribunal correctionnel en mars 2020. Mais en raison de reports liés au contexte sanitaire, un simple rappel à la loi a été prononcé à leur encontre (16/12/2020). « Il ne faut avoir aucune morale pour faire cela, s’émeut Anne Fingar, co-présidente du Sanctuaire des Hérissons. Cela fait 23 ans qu’on se mobilise sur ce sujet. Rien n’est fait pour arrêter ces actes de cruauté. C’est toujours pareil… C’est à se demander ce qu’apporte réellement le statut d’espèce protégée en France. »
Chaque année, les chiffres sont de plus en plus inquiétants pour les hérissons en France. L’association a dénombré que sur 1000 individus, un tiers seulement subsiste au bout d’une année et quatre hérissons parviennent à aller au bout de 7 ans de vie. « L’espérance de vie de l’espèce s’amenuise année après année, s’inquiète Anne Fingar. En France, nous ne disposons pas de chiffres précis sur les hérissons. Mais en Angleterre, où les études sont approfondies, les spécialistes s’accordent pour dire que l’espèce va disparaître. »
D’après les chiffres du sanctuaire, les principales causes de mortalité du hérisson sont les intoxications chimiques (26%), les accidents de la route (24%), le parasitisme (18%), la faim et l’épuisement (13%), les noyades (10%) et les prédateurs naturels (9%). Si, malgré cela, les actes de cruauté comme celui de Cessey-sur-Tille sont négligés, la survie de l’espèce pourrait largement en pâtir. Un arrêté du ministère de l’Ecologie datant du 23 avril 2007, désigne pourtant le hérisson parmi les espèces de mammifères terrestres menacées d’extinction et requérant donc une stricte protection.
La Fondation 30 Millions d’Amis soutient le Sanctuaire des hérissons depuis près de 20 ans et participe à sensibiliser à la préservation de cette espèce.
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