Fondation 30 Millions d'Amis

Fondation 30 Millions d'Amis
Faites un donFaire un don

La Ferme des Aubris

La Ferme des Aubris, un havre de paix pour les équidés maltraités ou abandonnés

Le refuge de la Tuilerie

Refuge "la Tuilerie" un havre de paix pour les animaux sortis de l'enfer

 €

Votre don ne vous coûte que
XXX après réduction fiscale

Justice

Braconnage massif de cerfs en Haute-Loire : un jugement attendu avec impatience

Des charniers jonchés de restes de cervidés étaient régulièrement découverts depuis 2012 en Haute-Loire, preuves d'actes de braconnage. ©Nathalie Hausser /Flickr

Sévissant dans la région de Brioude (43) depuis quelques années, un groupe de 4 braconniers aurait abattu des cervidés par dizaines, éblouissant les animaux de nuit avec leurs phares. Les mis en cause ont été entendus devant le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay pour « chasse non autorisée en réunion de nuit avec usage d'un véhicule et port d'arme » et « mise en danger de la vie d'autrui », lors d'une audience dont le délibéré sera rendu le mardi 9 juin 2020. L'association de protection de la nature FNE 43, qui s'est portée partie civile, a confié ses attentes et son indignation à 30millionsdamis.fr.

Un quatuor infernal ! Alors que de lugubres charniers – jonchés de restes de cervidés – étaient régulièrement découverts depuis 2012 aux alentours de Brioude, en Haute-Loire, 4 suspects avaient finalement été interpellés par les gendarmes et par les inspecteurs de l'ONCFS (4/03/2019). Âgés de 30 à 50 ans, ces individus seraient les responsables présumés de l'une des plus vastes affaires de braconnage connues en France métropolitaine... avec l'équivalent de 2 tonnes de viande d'animaux dépecés ! « Ils utilisaient des carabines à laser, des armes qui permettent de pointer la cible à l'aide d'une longue-vue, explique Jean-Jacques Orfeuvre, Vice-Président de l'association FNE 43, contacté par 30millionsdamis.fr. La balle se dirige exactement vers ce point, atteignant l'animal sans lui laisser aucune chance. »

Les braconniers chassaient soi-disant « pour la viande »

 

Les personnes venues écouter le brame du cerf ont été mises en danger.
Jean-Jacques Orfeuvre, FNE 43

Outre des dégâts considérables sur la faune sauvage, ces actes répétés de braconnage auraient également pu coûter la vie à des passionnés de nature qui se trouvaient à proximité au moment des faits. « La portée de ce type d'arme est de 2 à 4 km. Or, les braconniers ont agi en pleine période de brame des cerfs, mettant en danger les personnes qui venaient l'écouter », dénonce J.-J. Orfeuvre. Lors de l'audience devant le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay (19/05/2020), le doute a subsisté quant à leurs réelles motivations. « Ils ont prétendu qu'ils se "partageaient la viande" », s'agace le vice-président de FNE 43. Une partie du sinistre butin aurait en fait été donné... à leurs chiens !

Les dizaines de victimes de ces braconniers présumés sont venues s'ajouter au triste bilan d'une chasse pratiquée, elle, en toute légalité. « Dans notre département, 4500 chevreuils sont tués chaque année, ainsi qu'un millier de cerfs, pour environ 5000 chasseurs », déplore J.-J. Orfeuvre, qui conteste le principal argument du lobby cynégétique. « Les cervidés feraient pression sur la forêt et sur les agriculteurs. En réalité, ils sont attirés par le maïs qui se trouve de plus en plus cultivé, explique le vice-président de FNE 43. Plutôt que de "réguler" leur nombre par les tirs, nous souhaitons que le loup et le lynx puissent reprendre leur place de prédateur. » Naturellement présentes dans la région, ces deux espèces sont pourtant, elles aussi, victimes de la destruction autorisée par tirs et du braconnage... malgré leur statut protégé.

Déni de démocratie

Des considérations écologiques qui semblent toutefois échapper aux décideurs politiques, malgré la forte mobilisation de l'opinion publique. Un nouvel arrêté préfectoral permet en effet aux chasseurs de détruire les brocards [jeunes chevreuils, NDLR] dès le 1er juin, ainsi que de prolonger le déterrage des blaireaux. « La consultation publique préalable avait pourtant recueilli 1007 avis "en opposition totale ou partielle avec cet arrêté"... contre seulement 220 contributions favorables au projet ! », s'indigne J.-J. Orfeuvre. Un véritable déni de démocratie de la part de ce gouvernement, qui semble décidément bien plus attentif aux exigences des chasseurs qu'aux attentes – légitimes – exprimées par une majorité de citoyens français.

Dans cette affaire de braconnage à grande échelle en Haute-Loire, le jugement des braconniers présumé sera rendu le 9 juin 2020.

Mise à jour (L'Eveil de la Haute-Loire, 11/06/2020) : Le chauffeur de l'expédition et l'autre tireur à la carabine ont été condamnés à une peine de 12 mois d'emprisonnement avec sursis. Les deux autres "complices" ont quant à eux écopé de 8 mois de prison avec sursis. Tous ont interdiction de posséder un permis de chasse pour une durée de 4 ans. L'ensemble des scellés (fusils, véhicules...) sont confisqués et les braconniers doivent indemniser les parties civiles.