Le gouvernement a mis en place un plan d'accompagnement financier pour les cirques et les zoos à hauteur de 19 millions d'euros sans aucune contrepartie. S'il était essentiel d'aider les animaux captifs, victimes collatérales des mesures du confinement, la Fondation 30 Millions d'Amis fustige l'absence de décision concernant l'interdiction de l'exploitation des animaux sauvages et la passivité du ministère de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne. Notamment pour ce qui concerne les contrôles.
Tragique. Plusieurs animaux en captivité dans les cirques et les zoos paient - au delà de leur captivité - les conséquences de la crise sanitaire provoquée par le Covid-19 et les mesures nécessaires de confinement. Difficultés pour subvenir aux besoins alimentaires des animaux, enfermement 24 heures sur 24 dans des camions stationnés sur des parkings et flou total quant à leur avenir, les sources d'inquiétude les concernant ne manquent pas. Si les ministères de la Transition écologique et solidaire, de l'Agriculture et de l'Action et des comptes publics ont annoncé « un accompagnement financier de 19 millions d'euros » pour les cirques et les zoos, la décision - prise dans l'urgence de la situation - élude totalement la question de l'exploitation des animaux sauvages.
La Fondation 30 Millions d'Amis alerte le gouvernement depuis des années sur le sort cruel infligé a ces animaux, et a fait part de propositions très concrètes pour mettre un terme aux souffrances qu'ils endurent. « Ces "aides" sont un trompe-l'oeil ; les problèmes liés à la captivité des animaux sauvages demeurent, et les autorités n'ont toujours rien réglé », déplore Reha Hutin, Présidente de la Fondation 30 Millions d'Amis qui ajoute « la première disposition à prendre serait d’interdire aux cirques de faire de la reproduction d’animaux sauvages pour renouveler leur « cheptel » en attendant de mettre fin a leur exploitation indigne ».
Si l'aide servira pour le nourrissage des animaux par certains cirques et zoos en difficulté, d'autres établissements pourraient en effet s'en servir pour se renflouer et poursuivre leur exploitation au mépris du bien-être animal. « Il est indispensable de vérifier également qu'ils bénéficient bien des aménagements et espaces indispensables, s'inquiètent 20 députés de la majorité LaRem dont Samantha Cazebonne, Cédric Villani, Aurore Bergé et Laëtitia Romeiro-Dias. Leurs lieux de détention doivent être inspectés en urgence pour leur bien-être et leur survie ».
« Un animal sauvage en cage est un animal qui, à terme, se meurt »
La Fondation 30 Millions d'Amis reçoit régulièrement des appels de riverains consternés de voir des animaux sauvages cloîtrés sur des parkings de supermarchés. C'est le cas de l'éléphante Baby que la ministre de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, et ses vétérinaires estiment être placée "dans des conditions qui respectent ses besoins physiologiques", en dépit des nombreuses alertes des associations de protection animale.
« Un animal sauvage en cage est un animal qui, à terme, se meurt », alertent pourtant les député-e-s. « Le fait que beaucoup d'animaux soient 24 heures sur 24 enfermés dans des camions sur des parkings de supermarchés sans possibilité de mouvements ou d'activité représente une grosse source de stress et, ainsi, des risques accrus, évoque Alexandra Morette, présidente de Code Animal, partenaire de la Fondation 30 Millions d'Amis. Notre crainte était que le gouvernement utilise cette crise sanitaire pour remettre à plus tard l'idée d'une transition pour des cirques sans animaux sauvages. » Craintes malheureusement avérées.
Plus de 7 Français sur 10 veulent la fin de l'exploitation des animaux sauvages dans les cirques
Pour les animaux des cirques, il n’y aura jamais de déconfinement !
Reha Hutin
Du côté des delphinariums, la préoccupation concernant le manque de nourriture était minimisée du fait de la puissance financière de parcs comme Marineland ou le Parc Astérix. « Marineland fait partie d'un grand groupe du nom de Parques Reunidos et a déjà assuré qu'ils pouvaient tenir plusieurs mois de confinement sans difficulté, informe Christine Grandjean, présidente de l'association C'est Assez ! qui se bat pour l'interdiction des delphinariums. Le Parc Astérix semble aussi avoir les reins solides. De source sûre, les animaux poursuivent leurs entraînements sans musique, ni hurlements cette fois. Il est temps de profiter de cette situation pour avoir une réflexion profonde sur ce que vivent ces cétacés enfermés toute leur vie... » 69% des Français (+5 vs 2019) souhaitent l'interdiction des delphinariums (Baromètre 2020/Fondation 30 Millions d'Amis-Ifop).
Pour Reha Hutin, les annonces du gouvernement sont un cautère sur une jambe de bois et les vraies mesures ambitieuses attendues à nouveau repoussées : « On tente aujourd'hui d'éteindre une incendie avec un arrosoir... et aucune décision pérenne n'est prise. Encore une fois, l'absence de volonté politique nuit aux animaux. Voilà maintenant des mois que nous réclamons notamment la nécessaire transition vers un cirque sans animaux et la fin des delphinariums. En vain, le gouvernement persiste à rester aveugle et sourd à nos suppliques. En attendant, pour les animaux des cirques il n’y aura jamais de déconfinement ! », fustige la Présidente de la Fondation 30 Millions d'Amis.
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